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Radio Familia: Rien ne semble plus aller entre Colette et Caleb

Feb 21, 2011

Rien ne semble plus aller entre la Directrice générale de la radio Familia, Mme Colette Baudais et le directeur de l’information de la dite radio, Caleb Kolié. C’est du moins ce qu’on peut écrire au regard des commentaires qui tournent autour de la question.

Le 4 février, Madame Colette a écrit à Caleb, lui disant qu’il va être licencié. Du fait que le CNC (Conseil national de la Communication) et l’URTELGUI (Union des radios et télévisions libres de Guinée), ont reproché à Familia de faire fi à sa ligne éditoriale. Mais Caleb ne veut pas quitter sa fonction. Or, outre les remarques du CNC et de l’URTELGUI, il est également reproché au directeur de l’information, d’absences répétées et d’abandon de poste injustifiés. Il se trouve que Familia Fm est créée par l’ONG, AFEG (Actualité féminine en Guinée) en 2005 dont Mme Colette en est la Coordinatrice générale, Caleb n’est « qu’un simple membre », son épouse l’Assistante de Mme Colette Baudais.

Lorsque l’ONG a eu des appuis financiers du Canada, la patrie de Mme Colette, les membres de l’ONG ont décidé de créer une radio communautaire, chargée entre autres de faire la promotion de la femme, des enfants et de la famille, à travers l’éducation et l’information. Caleb Kolié, étant journaliste dans un canard de la place, a été associé au projet. Quand celui-ci est arrivé à terme, les membres de l’ONG ont parachevé l’œuvre en désignant Mme Colette, DG de la radio et Caleb Kolié, Directeur de l’information.

Mais après les griefs répétés du CNC et de l’URTELGUI contre la radio, relatifs au respect de la ligne éditoriale, surtout pendant la Transition, Mme Colette aurait averti Caleb avant de le licencier. Caleb la représentait devant le Ministère de l’Administration du territoire, celui de l’Information, du CNC et de toutes autres structures administratives du pays, en cas de besoin. Parce que la loi, dit-on à Familia, permet à un expatrié de créer une radio, mais ne lui permet pas d’en assurer la gestion. Pour cette gestion, l’expatrié peut déléguer ses compétences à un guinéen. Lorsqu’il sent que celui-ci n’est plus à la hauteur, il le remplace par un autre guinéen.

Mme Colette Baudais a expliqué : «Quand j’ai décidé de licencier un employé qui est en train de causer de gros problèmes à l’entreprise dont les membres fondateurs m’ont reconnue comme étant la directrice générale, Caleb a écrit au CNC pour dire que je ne suis pas légalement reconnue comme propriétaire de radio Familia. Or, lui-même Caleb me reconnaît ce titre. Quand le CNC et l’URTELGUI ont révélé leurs inquiétudes par rapport à la ligne éditoriale, j’ai estimé que : soit je laisse le CNC fermer la radio, en laissant Caleb faire ce qu’il veut, soit, je prends mes responsabilités en le licenciant, parce qu’il est le Directeur de l’information, c’est lui qui dirige la ligne éditoriale de la radio dont on reproche. J’ai pensé que cela ne pouvait pas continuer… Mais M. Caleb ne se considère plus comme mon employé, parce qu’il était-là quand on a obtenu l’agrément d’AFEG au ministère de l’Administration du Territoire et quand la licence d’exploitation et d’implantation de la radio Familia a été obtenue auprès du ministère de l’Information. Il veut s’approprier de la radio. » Pour d’autres commentateurs, Caleb veut prendre les équipements pour créer la sienne.

Par ailleurs, Dame Colette déclare que c’est la semaine dernière qu’elle a compris que Mme Kolié Tiguidanké Kéita, a réuni, le 29 octobre 2009, des membres d’AFEG acquis à sa cause pour changer les statuts de l’ONG en s’adjugeant le nom d’Administratrice générale. Or, à l’obtention de l’agrément de ladite ONG, Mme Kolié Kéïta était l’assistante de la Coordinatrice générale, Mme Colette Baudais. D’histoire en histoire, l’affaire est parvenue au Service d’assistance aux ONG (SACCO) qui délivre les agréments, pour un examen, dont le résultat est attendu au moment où nous mettions en ligne. Dans cet imbroglio, le SACCO a décidé de dissoudre les structures de l’ONG et celles de la radio, exception faite aux fonctions de DG et de directeur de l’Information, en attendant de voir un peu plus clair dans l’affaire.

Pour le SACCO, les deux bureaux ne sont plus légaux. Mais bien des observateurs se demandent comment est-ce que le SACCO peut interférer dans ladite affaire, au point d’annuler les structures et de l’ONG et de la radio. Après avoir présidé l’Assemblée générale qui a approuvé les nouveaux statuts d’AFEG en 2009, en l’absence de la majorité de ses membres fondateurs, notamment ceux du bureau exécutif. Pour Caleb Kolié, «le SACCO a le droit d’interférer dans une ONG, voire lui retirer son agrément.»

Mais pourquoi Caleb ne veut pas quitter Familia ? Caleb pense que son licenciement est un non-évènement, du fait que «le poste de Directrice générale, que Mme Colette prétend être n’existe pas dans les textes de la radio. Toutes les fonctions au sein de la radio, au regard de la loi, sont fictives. C’est l’ONG qui a créé la radio. Mme Colette n’est même pas membre fondatrice, elle n’est qu’une des membres du premier bureau exécutif au début de l’ONG en 2005. Au regard des textes, c’est l’ONG qui décide des fonctions au sein de la radio, parce que la radio n’est qu’un instrument de travail pour l’ONG, qui a d’autres activités. La radio évolue de façon formelle, puisque nous n’avons élaboré aucun texte juridique qui puisse qualifier la radio et légitimer les fonctions au sein de la radio, comme les fonctions de Directrice générale et de Directeur de l’information.»

Caleb ajoute que lorsque Mme Colette lui a écrit la lettre de licenciement, il a estimé qu’ils étaient sur le terrain de la loi, et donc c’est une lettre nulle et non avenue.

«Madame Colette n’a pas la qualité de me licencier. Je suis membre fondateur de l’ONG et de la radio. C’est moi qui ai élaboré les documents de l’ONG, c’est moi qui représente la radio devant les autorités et c’est ma femme qui représente l’ONG devant les autorités, en tant qu’administratrice depuis le 29 octobre 2009, lors de l’assemblée générale extraordinaire qu’on a tenue. Elle était absente. Depuis cette assemblée, elle n’est plus la coordinatrice générale d’AFEG.»

Le Directeur de l’info de Familia déclare que Dame Colette s’est focalisée sur la radio dès sa création et a oublié AFEG. « C’est pourquoi nous, nous avons convoqué cette assemblée générale extraordinaire pour constater l’immobilisme du bureau exécutif de l’ONG. Ce jour-là même, nous avons fait appel à deux cadres du ministère de l’Administration du territoire qui ont présidé même la rencontre. Elle n’a jamais assisté à une assemblée générale de l’ONG.»

Caleb reconnaît qu’un expatrié peut créer en Guinée un média privé et confier sa gestion à un guinéen. Pour son cas, il déclare qu’aucun document n’atteste que Dame Colette lui a confié la gestion de radio Familia. « Elle n’a pas créé la radio et me confier sa gestion. Non ! Moi, je suis journaliste. Quand elle et moi, sommes rencontrés, elle m’a trouvé sur un projet de radio. C’est en ce moment qu’elle m’a dit qu’elle a un projet de radio et elle souhaiterait qu’on s’associe, elle, la loi ne lui permet pas…»

Qui a été le bailleur de radio Familia? Pour Caleb, ce sont les dons faits à AFEG, ce n’est ni Dame Colette, ni lui qui ont équipé la radio.

S’agissant des membres du bureau exécutif d’AFEG version 2009, il confirme que ces derniers n’étaient pas membres de l’ONG à sa création et que son épouse était l’assistante de la Coordinatrice générale d’AFEG.

Caleb a précisé que ce sont des adhérents à l’ONG qui ont été élus en 2009, en remplacement des premiers, dont certains ne seraient plus en Guinée et qui auraient été radiés pour cause d’absence prolongée et le non paiement de leur cotisation. Et de poursuivre qu’il représente la radio devant les autorités guinéennes, mais ne représente pas la canadienne. « Je ne suis pas son employé. Elle peut se baser, peut-être sur des contrats, mais c’est moi qui signe tous les contrats de journalistes avec la radio. On a fait ça pour être un peu légalitaire, cela ne veut pas dire que je suis son employé. Tous les travailleurs de la radio sont employés par l’ONG.»

Mais vous avez signé trois contrats d’une durée d’un an chacun, renouvelés trois fois… « Oui ! Mais c’était la forme, parce que ces fonctions ne sont notées nulle part. Ce sont des choses qu’on a créées pour faciliter l’obtention de nos dons, » répond Caleb le-Kolié, qui insiste qu’il est membre fondateur de l’ONG et de la radio.

On vous reproche d’abandon et d’absentéisme non justifiés, dans un passé récent… « Abandon de poste ? C’est parce qu’on n’a pas le même rythme de travail. Elle n’est pas journaliste, elle ne comprend rien en la matière. J’anime une émission, en plus de ma qualité de Directeur de l’Information. Je dois donc faire des contacts sur le terrain. Je peux faire deux jours sans entrer à mon bureau, quand je sors de mon émission je reçois quelques personnes et je regagne le terrain. C’est ce qu’elle appelle abandon de poste.

Le CNC, l’URTELGUI vous ont interpellé sur le non respect de la ligne éditoriale de votre radio
« Est-ce que le CNC et l’URTELGUI ont reçu une fois notre ligne éditoriale? Qu’est qu’ils appellent ligne éditoriale? Il y a un flou autour de cela.»

Caleb pense que «les gens ne maîtrisent pas les sujets. Quand on parle de ligne éditoriale, on parle de radios communautaires qui ne doivent pas faire de la politique. Je suis prêt à donner le document international sur les radios communautaires. Normalement, il n’y a que ces radios qui doivent faire de la politique. Je suis victime de mon émission qui est devenue trop puissante par rapport à la radio. C’est tout. Et c’est tout qu’un journaliste cherche : que son émission soit célèbre.» Il entend par radio communautaire, celle qui s’occupe des préoccupations de sa population. Et de dire que c’est la raison pour laquelle sa radio est baptisée Familia.

Selon lui, quand on parle de la cherté de la vie, c’est interpeller le ministère du Commerce, à qui la responsabilité est imputée. Ainsi que d’autres, dans les autres domaines du secteur de la vie.

Caleb le-Kolié de Familia, pense que les gens s’agitent pour rien autour de son licenciement.
«C’est un problème qui sera réglé entre nous. Il fallait ça pour qu’on corrige beaucoup de faille de l’ONG et de la radio. Je suis serein. J’espère qu’enfin, chacun va connaître sa place et savoir qu’on ne s’assoit pas seul dans un bureau pour licencier quelqu’un. Elle a fait beaucoup de choses que je n’aimais pas, cela a été même mon tort. Elle ne devait jamais être Directrice générale, c’est un arrangement qu’on avait fait pour faciliter les financements auprès de nos bailleurs du Canada, des Etats-Unis. Parce que leur compatriote à la tête, facilement les dons peuvent venir.»

Caleb d’affirmer que Dame Colette Baudais ne sera plus Directrice générale de radio Familia, sa femme, Mme Tiguidanké, sera la Coordinatrice générale d’AFEG.

Comment et pourquoi ? On verra ! Dame Colette, elle, se dit sereine et souhaite que justice soit rendue. Les travailleurs, eux, sont déboussolés.

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