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6 policiers français interpellés à Conakry pour contrebande, rapatriés

Feb 27, 2011

Le 23 février, à l’Aéroport international de Conakry-Gbessia à 21h 30, six policiers français ont été arrêtés pour contrebande de 187 cartouches de cigarettes de marque Marlboro. Ces agents de la police française ne seraient pas à leur premier voyage.

Ils étaient arrivés à bord de la compagnie aérienne Air France, pour rapatrier une guinéenne. Le Commissaire spécial de l’aéroport a dit que depuis le 2 janvier, tout policier français qui rapatrie les sans-papiers de la France en Guinée, n’ont pas le droit de descendre de l’avion.

Comme pour dire courte queue se paye par courte queue. En tout cas bien des guinéens se sont étonnés de voir six policiers français venus uniquement pour rapatrier une seule guinéenne à Conakry.

Le chef d’escadron, Mamadou Alpha Barry, le Cdt de la GTA (Gendarmerie des transports aérien), a expliqué : « La nuit du 23 au 24 février, on a saisi de la cigarette sur la piste. Après vérification, on a vu qu’elle était destinée aux six policiers français qui étaient venus rapatrier une jeune Guinéenne. Ils ont voulu acheter de la cigarette. Mais, des normes aéroportuaires indiquent comment cela doit se faire pour les voyageurs en transit. Ils ont contourné le règlement en se faisant fournir par un agent de la SICASS Security, Diaby qui devait opérer avec Brussel Air-lines et non Air-France. Les hommes de SICASS sont habilités à contrôler les bagages, les passeports et les visas. 187 cartouches de cigarettes sont au centre de la contrebande. Tout porte à croire que la fraude dure depuis longtemps. Certains de ces policiers sont à leur dixième opération de rapatriement en Guinée,» déclare le Cdt Barry. Qui se dit convaincu que «c’est une habitude ; parce que pour une première fois, on ne peut pas faire un essai de 187 cartouches de cigarette. La pratique se passait ici avant».

Les commentaires avancent le chiffre de 300 cartouches, mais ce sont les 187 cartouches qui ont été retrouvées. Les 123 autres se seraient volatilisés dans la nature, avant l’arrivée des gendarmes. Diaby est en cavale, cinq membres de son équipe, les six policiers français ont été mis en garde en vue à la GTA.

Le hic, sur une des radios de la place, Diaby a reconnu les faits en ces termes : «Ça fait cinq ans que je suis à la SICASS. Depuis quatre ans, on se bat pour avoir un bon salaire. Je ne peux pas comprendre, avec la cherté de la vie actuelle, qu’un agent de sûreté, censé surveiller et contrôler un avion, chargé de la sécurité aéroportuaire soit payé à 225 000 FG par mois. Nous sommes vraiment mal payés.»

Le Cdt Barry pense que Diaby ne pouvait pas agir seul sans la complicité des gens de la SICASS (Société internationale de contrôle aérien de sûreté et de service), parce qu’il ne devrait pas travailler sous Air France. Et de dire que les agents de la SICASS-Security sont habiletés à contrôler les bagages, les passeports et les visas.

Les six policiers français auraient reconnu les faits. «Ils ont fait une proposition à Diaby. C’est là qu’on a su que c’est une ancienne habitude. Il leur a dit que la marchandise est disponible. Et quand j’ai vérifié les téléphones des policiers français, j’ai retrouvé le numéro de Diaby dedans, donc c’est une contrebande qui existait déjà. Et c’est inquiétant parce qu’on parle de cigarette aujourd’hui, demain ça peut être de la drogue ou des explosifs».

Le Cdt Barry a rappelé: «Ces policiers ne sont pas à leur premier voyage en Guinée. Il y a plus de dix ans qu’ils viennent en Guinée, ils connaissent le terrain.» Et d’indiquer que «la GTA ne fait pas de procédure, nous menons nos enquêtes. Si toutefois leur inculpation est établie, on rend compte à qui de droit», conclut-il.

Mais aussi surprenant que cela puisse paraître, le 25 février, les six agents français ont été rapatriés de la manière la plus discrète totale. La GTA n’a pas voulu expliquer les circonstances de ce rapatriement.

L’ambassade de France qui aurait été informée, n’a pas réagi, du moins jusqu’au moment où nous mettions en ligne.

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