Le chef de l'Etat burkinabè Blaise Compaoré a quitté Ouagadougou en proie à une mutinerie de soldats de sa garde présidentielle pour sa ville natale, située à une trentaine de km au nord de la capitale, a-t-on appris vendredi de source militaire.
Le président Compaoré, au pouvoir depuis 24 ans, qui réside habituellement au palais présidentiel de Ouagadougou d'où est partie la mutinerie, l'a quitté dans la nuit de jeudi à vendredi pour se rendra à Ziniaré, la ville où il est né, a précisé cette source.
Des dizaines de soldats du régiment présidentiel répartis dans deux casernes de la capitale, dont l'une dans l'enceinte de la résidence de M. Compaoré, se sont mutinés jeudi soir pour protester contre le non-versement d'une prime de logement qui leur avait été promise.
Ils sont descendus dans les rues en tirant en l'air, ont pillé de nombreux magasins en centre-ville et ont incendié le domicile du général Dominique Diendiéré, chef d'état-major particulier de Blaise Compaoré, ainsi que celui de deux autres officiers, a constaté un journaliste de l'AFP.
Plusieurs personnes, des civils, ont été "légèrement blessées" lors du saccage du domicile d'un de ces officiers, selon une source militaire.
La mutinerie s'est ensuite étendue à trois autres casernes de Ouagadougou.
"Des discussions ont lieu avec les mutins et ils sont en train de déposer les armes", a affirmé une source militaire à un journaliste de l'AFP qui a cependant entendu des tirs dans la matinée à proximité des trois casernes.
Fin mars, des militaires en colère qui protestaient contre la condamnation et l'emprisonnement de certains de leurs camarades inculpés dans des affaires de moeurs et de viols, s'étaient emparés d'armes de guerre dans des garnisons de plusieurs villes, dont Ouagadougou.
Ils avaient déjà tiré en l'air dans les rues, pillé des boutiques et libéré certains de leurs camarades emprisonnés.
Après ces incidents, le président Compaoré avait rencontré toutes les composantes de son armée, des simples soldats aux généraux, et annoncé la "fin de la crise" à l'issue de ces rencontres. - AFP