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Afrique: l’acceptable et l’inacceptable

Apr 20, 2011

Par Thierno Rampnoux Diallo

Le fameux Printemps arabe que nous connaissons depuis la fin de l’année dernière et qui s’est déroulé avec succès en Tunisie et en Egypte, ce vent de la liberté et de la démocratie finira bien par souffler sur les versants sud du continent.

La raison est simple : nous sommes en 2000 plus… 11 de l’ère moderne, n’en
déplaisent aux tenants des lignes dures, des conservateurs, à ceux qui
pensent que l’Afrique est condamnée à emprunter l’unique voie de la misère,
des dictatures, des guerres, de l'exploitation de l’écrasante majorité par
une très petite minorité qui se croit investie de tous les droits et
possédant tous les pouvoirs. Cette situation continuera tant que les peuples
concernés se laisseront faire et l’accepteront ainsi. Cette comédie de
mauvais goût prendra fin le jour où le peuple décidera de ne plus se
soumettre, de ne plus se laisser berner, en exigeant pour eux-mêmes ce qui
le mieux pour eux. Les exemples récents de la Tunisie et de l’Egypte sont là
pour nous le rappeler. Parce que tout simplement c’est insupportable,
inacceptable et il ne pourrait en être autrement encore pour longtemps.

Aucune puissance au monde, aucune armée, aucun marabout ne pourra rendre ce
processus irréversible si le peuple en décide. Même dans les micros Etats
africains balkanisés, le rapport de force reste en faveur de la majorité de
population. Ce qui laisse une marge d’espoir énorme pour l’avenir de nos
différents pays.

L’immense majorité des populations africaines sont encore sous le joug de
manipulateurs, de corrupteurs, de dictateurs qui bafouent et confisquent les
libertés élémentaires. Les intimidations et les violences sont les actes et
les crimes les plus partagés et redistribués par la petite minorité
régente.

En effet comment expliquer qu’en ce début du 21ème siècle, des cinq
continents au monde, aujourd’hui, seule l’Afrique reste en marge de la
démocratie, à la traîne dans tous les domaines qui pourraient faire avancer
sa population (santé, éducation notamment). Ne pas le dire et le dénoncer,
en continuant dans l’auto-satisfaction de nos dirigeants corrompus et de
mauvaise foi, c’est être complice d’un crime contre l’humanité.

En réalité tous aspirent à une liberté et un minimum de bien être, mais
presque partout en Afrique, les changements sont bloqués et découragés par
un petit groupe qui s’est accaparé du pouvoir, pour mettre le pays en coupe
réglée, faisant fuir les personnes compétentes qui ne demanderaient pourtant
qu'à rester dans leur pays. Les bonnes initiatives et les énergies sont
ainsi embastillées et bloquées, la jeunesse est sans espoir, le résultat ne
pourra être que la misère pour tous sauf … cette petite minorité qui vit
éhontément dans l’opulence et le luxe.

Convenons-en, ceci est la règle presque partout en Afrique, et le quotidien
de millions d’Africains.

La vigilance devrait être de mise pour ne plus accepter ces faits
insupportables plus que condamnables. En effet bien avant le « printemps
Arabe », lors de l’élection contestée de Faure Eyadema au Togo, en 2005,
l’actuel président du Sénégal Abdoulaye Wade avait publiquement déclaré que
Faure ne devrait pas avoir peur d’organiser des élections car "il a avec lui
l’armée, le pouvoir et l’argent». Très intéressante analyse et conseil de
Wade qui est appliqué aujourd’hui un peu partout en Afrique. Ca été le cas
pour les élections présidentielles au Sénégal en 2007, au Kenya et au
Zimbabwe en 2008, au Gabon en 2009, en Guinée en 2010, cette année au
Burkina Faso et au Bénin… et si l'on n’y prend garde cette liste macabre
risque de s’allonger.

L’équation MAIV que je déchiffre ainsi : manipulation, argent, intimidation
et violences devrait être étudiée de plus prés afin d’y faire face en plus
de la donne des opposants « historiques » devenu hystériques. Ces opposants,
une fois arrivés au pouvoir font tout le contraire de ce que l’on attendait
d’eux (les exemples de la Cote d’Ivoire, du Sénégal et plus récemment de
Guinée sont là…). Un seul mot résume le sentiment de la jeunesse et d’une
immense majorité des populations de ces pays : "y'en a marre!"... A quand le
vrai travail de développement, avec de l'argent qui tomberait non pas dans
des poches privées, mais qui irait dans la construction d'un avenir commun,
pour cet intérêt général qui est bafoué tous les jours, un peu partout, sur
le sol africain ?

Thierno Rampnoux Diallo, Président de Horizon Afrik

Izmir, Turkey

Email : horizonafrik@gmail.com

 

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