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Menace de la liberté de la presse en Guinée

Jul 28, 2011

Le 25 juillet, par décision N° 005/SP/CNC/07/2011, le Conseil national de la communication, (CNC), a suspendu temporairement « toute émission, tout article, relatif à l’attentat contre la vie du Chef de l’Etat, ainsi que toute émission interactive à caractère politique en français et dans toutes les langues nationales sur toute l’étendue du territoire. » Tous les organes d’information, publics et privés du pays sont concernés.

L’Urtelgui, (Union des radiodiffusions et télévisions libres de Guinée) l’Agepi (Association guinéenne des éditeurs de la presse indépendante) et l’Aguipel (Association guinéenne de la Presse en ligne) ont, dans une déclaration commune affirmé « n’avoir jamais été associées à cette décision. Elles demandent au Conseil national de la communication l’annulation pure et simple de cette décision qui est une violation flagrante de la Constitution qui consacre la liberté de presse parmi les libertés fondamentales. » Ces trois associations ont réaffirmé leur volonté d’œuvrer pour « l’émergence d’une presse libre et responsable en Guinée. »

RSF les rejoint

RSF (Reporter sans frontière) a publié dans un rapport intitulé « Une page se tourne, espoirs pour la liberté de la presse au Niger et en Guinée ». Le rapport décrit les récentes transitions démocratiques de ces deux pays comme des périodes favorables à la liberté de la presse, après des missions effectuées par RSF à Conakry du 22 au 27 mai dernier et à Niamey du 26 au 30 juin dernier. Quoiqu’en Guinée la situation politique demeure fragile en Guinée, après l'attentat à l'arme lourde commis, le 19 juillet 2011, contre la résidence privée du président Alpha Condé, ainsi qu'au Niger, où plusieurs militaires viennent d'être arrêtés pour "tentative de renversement du régime" et "tentative d'assassinat" du président Mahamadou Issoufou.

Parlant de la Guinée, RSF déplore que « les trois lois sur la presse promulguées pendant la transition ne soient toujours pas appliquées. » L’ONG a dénoncé « le manque de volonté des nouvelles autorités pour défendre la liberté de la presse et s'inquiète des nombreuses mesures liberticides prises par le CNC. » RSF donne en exemple, la décision du CNC du 26 juillet qui a interdit "à tous les organes d'information publics et privés" d'évoquer l'attentat contre le président Alpha Condé. Pour RSF, c’est une décision qui viole la Constitution du pays consacrant la liberté de la presse comme une liberté fondamentale, et qui revient à instaurer une censure préalable. Reporters sans frontières s’est joint aux associations de la presse en Guinée pour demander au CNC d'annuler cette décision.

RSF demande enfin aux nouvelles autorités guinéennes, notamment au Président de la République, Alpha Condé, d'affirmer « publiquement son attachement à la liberté de la presse et au respect du pluralisme des médias ». Au secrétaire général du gouvernement, l’ONG de défense de la liberté de la presse dans le monde demande de transmettre sans délai, les trois lois de 2010 à la Cour suprême qui examinera leur conformité à la Constitution. Cela permettra leur publication au Journal officiel. RSF demande enfin au gouvernement guinéen de veiller à ce que la Radio-Télévision Guinéenne (RTG) reste un média de service public dans lequel se reconnaît l'ensemble de la société guinéenne.

Il faut rappeler que le Conseil national de Transition (CNT) qui joue le rôle d’Assemblée avait procédé à un toilettage des textes relatifs à la liberté de la presse en Guinée.

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