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Diaspora Guinéenne: Maximiser notre contribution au développement de la Guinée

Sep 05, 2011

Par Amadou Saikou Diallo

Comme nous le voyons, les guinéens de l’étranger sont un grand potentiel pour le développement de notre pays, quoiqu’il faille revitaliser ce potentiel. En effet, ils ne sont que des gens ordinaires qui vivent du fruit de leur travail. Ils travaillent souvent dans un environnement qui ne leur est pas nécessairement favorable. D’où l’importance de doser les attentes à leur égard, et surtout de faire appel à leur intelligence plutôt qu’à leurs sentiments. Faire appel au cœur, c’est leur demander de donner quelque chose qu’ils ont déjà cédé. En revanche faire appel à leur intelligence, c’est les considérer comme des partenaires au développement pour lequel il faut proposer des opportunités d’investissement et dont on devrait encourager et promouvoir des initiatives.

L’Etat doit prendre en compte les divers paramètres de la mondialisation pour mieux orienter la politique de la coopération et la diplomatie du développement; aussi et surtout faire de la Diaspora Guinéenne un Outil au service du Développement national et à la conquête de marchés extérieurs.

Selon mon point de vue, nous guinéens de l’étranger devons mieux nous organiser et surtout redéfinir complètement les objectifs des organisations que nous mettons en place, en vue de maximiser notre contribution au développement de la Guinée, Aujourd’hui, la quasi-totalité des associations ou organisations que nous mettons en place ont un caractère soit social ou politique. Il y a très peu d’organisations à visées économiques. Cependant, compte tenu notre potentiel, nous pouvons contribuer à régler la question sociale en Guinée en intervenant sur le terrain économique. Le développement de la Guinée ou de l’Afrique toute entière d’ailleurs ne se fera pas grâce aux aides ou à la charité occidentale. Des organisations d’épargne, de crédit et d’investissement à l’image des Fonds de Micro Crédits (Micro-Finances), doivent naitre et se développer dans toutes les grandes agglomérations où vivent les guinéens à l’étranger. Celles-ci doivent être conçues comme des écoles pratiques de sciences financières où sont enseignées les notions d’épargne et de crédit, d’élaboration et de gestion d’un budget familial, d’assurance, d’investissement et d’entreprenariat. De telles organisations peuvent être des lieux de sensibilisation des guinéens de l’étranger à investir dans les produits financiers que devrait leur proposer le système financier guinéen. Ces organisations peuvent êtres de vrais laboratoires d’incubation des projets d’entreprises individuelles ou collectives en direction de la Guinée. Laboratoires ou toutes les difficultés auxquelles nous faisons face dans nos relations avec le pays de nos ancêtres seront perçues comme des opportunités d’entreprises visant à solutionner des problèmes concrets et, par ricochet, à créer de l’emploi pour les nôtres restés là-bas. Prenons l’exemple de l’opportunité d’investir que les difficultés de communication nous offre dans le secteur de la télécommunication. Utilisant les nouvelles technologies à l’image du projet « Communication numérique rurale » en cours au Mali dans les localités du Kersinianié et du cercle de Yelimané. Ou encore des opportunités en Agro-alimentaire pour participer à la question de la sécurité alimentaire…

Les associations des guinéens de l’étranger doivent travailler également à encourager les jeunes professionnels et acteurs non traditionnels de la Diaspora à participer au développement de la Guinée. Les jeunes de la Diaspora doivent se sentir impliqués. Ces jeunes générations sont reconnues être très dynamiques, très entreprenantes et moins attachées aux traditions. Bien souvent, ce groupe est moins embourbé dans l’imbroglio politique et les luttes intestines de leurs aînés. Il a les compétences et la vision voulues pour améliorer la situation en Guinée. Travailler avec ce segment démographique permettra d’éviter la rhétorique politique et de cibler directement les mesures appropriées à la situation actuelle en Guinée. Il ne faudrait pas encourager ces nouveaux acteurs à participer aux organisations en poussant de côté ceux de l’intérieur, mais plutôt en invitant activement ce groupe à s’impliquer et à aménager de nouveaux espaces pour leur participation active au développement du pays. Le nouveau Ministère en charge des guinéens de l’étranger devrait s’employer à rencontrer ces jeunes professionnels, jeunes gens d’affaires et entrepreneurs. Un projet Tokten-Guinée peut être un canal adéquat de participation de ces jeunes professionnels au développement de la Guinée. Mais cela présuppose la mise en place d’un cadre juridique, institutionnel et réglementaire garantissant la propriété privée, favorisant l’activité économique et attirant des capitaux privés étrangers et nationaux.

La transparence, la protection de la propriété privée et la non-discrimination seront des principes cardinaux de telles politiques d’investissement.

Ensemble, construisons une Diaspora Guinéenne Dynamique et Unie pour la Cause Nationale.

Amadou Saikou Diallo
Washington DC
diallongr@yahoo.com

 

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