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Quel violon pour l’opposition guinéenne?

Jan 21, 2012

Par Bangaly Condé «Malbanga»

En relançant le dialogue politique par le report de la date des législatives et la
suspension des activités de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI),
le Professeur Alpha Condé venait ainsi de jouer pleinement sa partition. Quant
aux partis politiques de l’opposition, ils ont toujours du mal à accorder leur
violon.

De mémoire de Guinéen, jamais un chef d’Etat n’a fait autant de souplesse face à
l’opposition en satisfaisant à la quasi-totalité de ses revendications pour
décrisper le climat politique qui avait commencé à devenir délétère.

D’abord, la libération massive des condamnés de droit commun par vagues successives
sur la demande des partis politiques avec la médiation du conseil provisoire de
réflexion sur la réconciliation nationale;

La rencontre du Président de la République avec les leaders des partis politiques le
15 novembre 2011;

Le report de la date des élections législatives qui était prévue pour le 29 décembre
2011;

Enfin la suspension des activités de la CENI pour que les décisions soient prises
désormais de façon consensuelle.

C’est à juste titre que le ministre de l’Administration du Territoire et de la
Décentralisation, Mr. Alhassane Condé, a convoqué le 29 décembre dernier, tous les
acteurs politiques au Palais du peuple pour l’ouverture dudit dialogue tant souhaité
par le Président de la République.

De revendications en revendications, l’opposition continue de présenter ses
traditionnels numéros, tels des prestidigitateurs à l’Opéra de Paris qui sortent des
lapins de couleurs différentes de leurs chapeaux où chaque séance apporte son lot
de surprises. Ces politiciens novices qui sont sur l’orbite de l’opposition ne sont
pas en manque d’inspiration en matière de revendications.

Coup sur coup, elle réclamera la restructuration de la CENI, la révision du fichier
électoral, la suspension des activités de la CENI, l’annulation de la date des
élections législatives, la disqualification du Comité de médiation présidé par Mon
Seigneur, David Albert Gomez, la modification de l’article 62 du code électoral qui
donne plein pouvoir au président de la CENl d’annuler les procès verbaux litigieux
des bureaux de vote, la réintégration des élus locaux qui ont été demis de leur
fonction pour mauvaise gestion, l’exclusion des partis politiques centristes du
dialogue… La liste n’est pas exhaustive s’il vous plait.

Au regard de ces innombrables requêtes, il est aisé de prouver à suffisance que
cette opposition dite radicale, non seulement elle est têtue, mais aussi elle
demande à la fois une chose et son contraire.

Pour s’en convaincre, il suffit de rappeler ici qu’entre les deux tours, l’Alliance
Cellou Dalein Président devenue aujourd’hui le Collectif des partis politiques, ne
voulait pas entendre parler de cette question de restructuration de la CENI. « Dans
un match, on ne peut pas changer l’arbitre à la mi-temps ». Disait-elle.

S’agissant de l’article 62, il faut savoir qu’il a été introduit sur mesure dans
le code électoral par le Conseil National de la Transition (CNT) pour favoriser
l’axe du mal. Puisque Hadja Mariame Mam Camara à l’époque présidente de la CENI,
était très proche de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG). Mais dès
que Lonceny Camara a pris la tête de l’institution, le groupe de Cellou Dalein a
crié au scandale. Vous connaissez la suite. Désormais il faut que cet article
saute. Car le voleur croit toujours que tout le monde est comme lui.

Savez-vous aussi que les membres du Comité de médiation que les apprentis sorciers
du Collectif des partis politiques sont entrain d’accuser d’être à la solde du
gouvernement ont été choisis par consensus ? Le comble, ces grandes gueules
poussent l’ignominie jusqu’à douter de la sincérité d’un homme de dieu comme Mon
Seigneur David Albert Gomes. Quel anathème?

Enfin pour faire semblant de prouver sa bonne volonté, si c’en est une bien sûr, la
bande à Cellou Dalein et Sidya Touré vocifèrera sur tous les toits qu’elle
voudrait un dialogue inclusif où chacun pourra s’exprimer librement. Mais contre
toute attente, elle vient de suspendre sa participation au dialogue en cours en
avançant un prétexte fallacieux : « Nous exigeons un dialogue bipartite entre
l’opposition et la majorité. Les partis centristes doivent choisir l’un des deux
camps ou quitter la salle, sinon nous suspendons notre participation au débat », a
martelé le « fameux » porte-parole du Collectif.

Quel amateurisme que de demander l’exclusion d’un parti politique du débat parce
qu’il est du centre ?

Ce que ces politiciens égoïstes et novices ont oublié, c’est qu’un parti politique
du centre peut, lors d’un conciliabule, acquiescer certaines proposions de sortie de
crise de l’un ou de l’autre camp ou les rejeter. Mais il n’est pas obligé, pendant
les discussions, de choisir un camp.

Par exemple aux Etats-Unis, il y a des petits partis politiques qui sont du centre,
tels que les écologistes (Green Peace) qui sont très proches des Démocratiques et
les Conservateurs qui votent toujours pour les Républicains. Là-bas, pendant les
discussions politiques, ces partis du centre ne sont pas exclus ou encore moins
obligés de s’aligner directement derrière l’une de ces deux grandes formations
politiques. En France, il y a le parti de François Bayrou et le parti des Verts qui
défendent le plus souvent les mêmes positions que le parti socialiste, mais ils
gardent toujours leur identité.

La dernière pomme de discorde entre cette opposition radicale et la majorité
présidentielle est le fichier électoral. L’une voulant sa révision et l’autre la
reprise intégrale du recensement. A ce niveau, l’opposition reconnait que ce fichier
n’est pas fiable, mais pour elle, au lieu de reprendre le recensement, une simple
révision suffirait pour aller aux législatives.

Soyons sérieux. Comment un fichier électoral non fiable, qui ne reflète plus
l’évolution démographique du pays, peut-il être encore utilisé? Quand bien même que
tout le monde est conscient que sur ce fichier, les morts, les mineurs et les
personnes fictives y sont recensés. Pire, sur les 5 millions de Guinéens en âge de
voter, il n’y a que 2,4 millions qui sont inscrits. Jugez-en !

Qu’à cela ne tienne, le Professeur-Président, soucieux du devenir de ce pays, tente
toujours de trouver la potion magique pour satisfaire ces insatiables sur ce
dossier.

D’ailleurs, seront-ils contentés ? Ces affidés de l’axe du mal qui continuent d’agir
comme si la pauvreté, la famine…bref, les contingences du quotidien de la vie
qu’endure le peuple de Guinée ne suffisaient pas à démontrer leur irresponsabilité,
pour ne pas dire leur malhonnêteté. Voilà que ce milieu trouble, corrompu, apatride
et avide de pouvoir se livre à un autre jeu tout aussi suicidaire que les
événements douloureux qu’ils ont provoqués pendant les présidentielles de 2010 : le
refus d’aller aux élections en vue de continuer à prendre ce peuple en otage.

Feignant d’oublier que le chaos dans lequel se trouve la Guinée aujourd’hui, est
davantage le fruit de leur soif démesurée du pouvoir et de leur gestion calamiteuse
qui a enfoncé le pays au sous-sol de la pauvreté, de la corruption, du détournement,
du clientélisme, du clanisme, de l’intimidation, de l’affairisme et de la
prostitution politique que de l’absence de vraies formules de sortie de crise.

Que l’on ne se méprenne pas. Ce n’est pas la médiation du Secrétaire Général de
l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), Mr. Abdou Diouf qui va
dissiper cette crise artistique sciemment concoctée par les artificiers de l’axe du
mal qui n’ont d’ambition que de mettre ce pays à feu et à sang. D’ailleurs, la
déclaration de ce dernier est sans équivoque : « Il y a un mur de blocage politique
entre les deux camps… Il faut beaucoup d’efforts pour dissiper la crise…».

Qui a dit que l’opposition guinéenne était la plus bête d’Afrique ?

Autrement, comment une opposition longtemps médusée, frustrée et privée d’un
véritable « jeu politique » par les régimes précédents, peut-elle accepter de
laisser échapper cette occasion, en se contentant de quelques « scuades » qui
donnent un semblant de vie politique et qui sont des rudiments, des jérémiades, des
luttes byzantines « parti tiques » qui ont survécues aux dernières élections
présidentielles.

L’allure à laquelle ces ennemis du changement, amoncelés dans le Collectif des
partis politique pour la finalisation de la transition, déterminés à perpétuer ce
blocage politique, sevrés de leur violon d’Ingres pour jouer les fausses notes,
emballés dans les incongruités politiques, pousse les observateurs à se demander si
réellement ils veulent aller aux élections et surtout s’ils pourront réinventer une
autre « aura » face à leur base déjà effritée pour remporter les prochaines
consultations électorales. La marche non suivie du 27 septembre 2011 n’est-elle pas
une des meilleures illustrations de cette débandade ?

Trop c’est trop. Le peuple de Guinée est fatigué de cette guéguerre stéréotypée. Il
ne peut plus attendre indéfiniment. Partons aux élections le plus tôt que possible
avec ou sans cette opposition qui ne sait pas ce qu’elle veut. C’est en fixant une
date consensuelle des législatives avec les 120 autres partis politiques que le
gouvernement montrera à l’opinion nationale et internationale sa volonté de
finaliser la transition. Le cas échéant, il appartiendra à l’opposition de boycotter
ou de revenir à de meilleurs sentiments en acceptant d’aller au vote sans
conditions.

Dans le cas contraire, l’opposition fera perdurer son plaisir à maintenir le statu
quo en vue d’empêcher le peuple de Guinée de bénéficier de l’assistance financière
des bailleurs de fonds et de maintenir en suspend la réalisation des contrats
d’investissement que le Professeur est allé négocier ici et là à l’extérieur. Pour
empêcher le Collectif des partis politiques de continuer sa funeste besogne, le
Président de la République et le Gouvernement de Mohamed Saïd Fofana doivent arrêter
de caresser ces insensibles dans le sens du poil.

Allons aux élections sans ces ennemis du peuple. Les cas de la Côte D’Ivoire et du
Gabon ne sont-ils pas prémonitoires ?

Quoiqu’il en soit, le peuple de Guinée croit en son Président de la République et
connait désormais la véritable intention de ce Collectif. Nuire au gouvernement par
tous les moyens. N’est-ce pas «Un ancien chef de canton limogé, ne voudra jamais la
réussite de son successeur » ? Dit un dicton du Manden.

Autant dire que les anciens premiers ministres, Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré
ne veulent que l’échec du Professeur-président. Pour cela, ils utiliseront tous les
moyens pour empêcher l’Homme du 7 novembre de réussir son pari. Celui de faire de
la Guinée un pays émergent d’ici la fin de l’année 2012.

Aujourd’hui, les actes posés par le Professeur Alpha Condé pour relancer le dialogue
politique peuvent paraitre anodins aux yeux de ces politiciens narcissiques, mais
ils procèdent de la volonté du locataire de Sékuturéya de faire de la Guinée un pays
démocratique, développé et où il fait bon vivre.

Bangaly Condé « Malbanga »
Condebs09@yahoo.com

 

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