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Crise Malienne: Réunion des chefs d’état–major de la CEDEAO

Nov 08, 2012
Crise Malienne: Réunion des chefs d’état–major de la CEDEAO

Le concept de l’opération aurait été adopté à l’unanimité. C’est du moins ce qui découle de la réunion extraordinaire du Comité des Chefs d’état-major de la CEDEAO qui s’est tenue mardi à l’école "Alioune Blondin Bèye". Réunion au cours de laquelle, ont été examinées les conclusions de la rencontre d’harmonisation du concept d’opération de la force internationale pour libérer le nord du Mali.

Ainsi, le Comité des Chefs d’état-major a, comme souligné plus haut, adopté à l’unanimité le concept d’opération conjointe élaboré par les officiers de la Force en Attente de la CEDEAO, des experts militaires du Mali, de la CEDEAO, de l’Union africaine, des Nations unies, de la France, de l’Allemagne, du Canada, de l’Algérie et de la Mauritanie en vue d’arrêter les modalités de déploiement de la force militaire. L’effectif des troupes devant intervenir au nord a été revu à la hausse. Il est finalement attendu 5050 hommes placés sous le mandat de la mission de soutien au Mali sous conduite africaine de la Mission de Soutien au Mali (MISMA).

En effet, il s’agissait pour le groupe d’experts présents à Bamako de s’entendre sur un concept d’opérations, d’harmoniser leurs points de vue avec les autorités militaires maliennes sur une vision stratégique devant non seulement répondre aux attentes du Conseil de sécurité, définir les modalités d’une intervention rapide au nord mais aussi guider les actions futures des membres du Comité des chefs d’état-major de la CEDEAO.

Le concept d’opération définissant clairement les étapes (les modalités opérationnelles et les moyens de déploiement) sera transmis au Conseil de sécurité de l’ONU avant le 15 novembre par les soins de l’Union africaine dont le Conseil de paix et sécurité a déjà entériné le 24 octobre.
Le général Sékouba Konaté, haut représentant de l’Union africaine pour l’opérationnalisation de la Force africaine en attente (FAA) de prévenir: «Les crises auxquelles le Mali est confronté aujourd’hui constituent des menaces sérieuses aux principes fondamentaux de l’Union Africaine, notamment le respect de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale, le rejet du terrorisme et du recours à la rébellion armée pour faire prévaloir des revendications politiques».

C’est dire donc que la réunion extraordinaire du Comité des Chefs d’état-major de la CEDEAO consacre l’ultime étape d’un long processus devant aboutir à l’adoption d’un concept d’opération stratégique conjoint devant permettre le rétablissement de l’intégrité territoriale du Mali. L’une des phases décisives de ce processus est sans doute l’adoption le 12 octobre 2012 de la résolution 2071 par le Conseil de sécurité des Nations unies qui invite les Etats membres et les organisations régionales à prêter leur concours aux forces armées et de sécurité maliennes.

Le concept militaire stratégique ainsi élaboré sera mis en œuvre à travers des opérations qui seront menées conjointement par une force militaire internationale et les forces armées et de sécurité du Mali. Ce concept stratégique s’inscrit en droite ligne des orientations politiques affirmées notamment dans la décision des chefs d’Etats de la CEDEAO en date du 16 avril 2012, la lettre du président de la république par intérim au Secrétaire général des Nations unies en date du 30 août 2012, la résolution 2071 du Conseil de sécurité.

Aux dires du chef d’état-major général des armées du Mali, Ibrahim Dahirou Dembélé,«le nouveau concept est un concept à la fois novateur, flexible et consensuel. Novateur, car s’appuyant sur une résolution 2071 novatrice qui invite de façon inédite des organisations régionales et internationales ainsi que des Etats à fournir un appui aux forces armées et de sécurité d’un Etat. Sa flexibilité tient à sa grande ouverture, au delà des recommandations de la résolution 2071 pour permettre une large participation de quelques éléments civils et de police nécessaires à la bonne exécution de la mission. Il est également consensuel, dans la mesure où son champ de divergence s’est progressivement rétrécit pour aboutir à un document consensuel qui a obtenu l’assentiment de toutes les parties prenantes».

Une autre originalité de ce concept réside dans les options proposées pour la chaine de commandement. Les autorités maliennes ont accepté la possibilité d’une chaine unique de commandement qui devra prendre le contrôle opérationnel des unités maliennes engagées dans le cadre des opérations de reconquête du nord.

Le président du Comité des chefs d’état-major de la CEDEAO, le Général Soumaila Bakayoko a salué la volonté commune affichée de tous pour ramener la paix au Mali. A delà du Mali, c’est l’ensemble de la sous-région qui connaitra la stabilité.

Pour le haut représentant de l’Union africaine pour l’opérationnalisation de la Force africaine en attente (FAA), le Général Sékouba Konaté, le déploiement envisagé doit s’inscrire dans la perspective de la mise en valeur du rôle de la Brigade en attente de la CEDEAO et d’une façon plus générale de la force africaine en attente: «A l’Union Africaine, nous pensons que le déploiement envisagé doit s’inscrire dans la perspective de la mise en valeur du rôle de la brigade en attente de la CEDEAO et d’une façon plus générale, de la Force Africaine en Attente (FAA) »

Le Général Jean Baillau du département des opérations de maintien de la paix des Nations unies a assuré le comité des chefs d’état-major de la CEDEAO de l’appui des Nations unies. Il a aussi souligné l’importance de poursuivre cette approche consensuelle et de rechercher ensemble sans délai les solutions qui recueilleront l’adhésion et le soutien de l’ensemble des partenaires.

Le Président de la Commission de la CEDEAO Kadré Désiré Ouédraogo, a exprimé «la volonté de la CEDEAO d’aider le Mali à restaurer son intégrité territoriale et à démanteler tous les réseaux terroristes et criminels». Le ministre de la défense Yamoussa Camara de rappeler que «les forces armées et de sécurité maliennes demeureront le fer de lance de toute stratégie de sortie de crise».

Enfin, les propositions formulées par le Comité des Chefs d’état-major seront déterminantes pour soutenir les recommandations que pendront le Conseil de médiation et de sécurité le 8 novembre prochain à Abuja à l’endroit du Sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement prévu pour le 11 novembre prochain.

AfricaLog.com (avec L’Indépendant du Mali)

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