A quelques heures de son voyage pour chez son homologue américain, Barack Obama, le Président Alpha Condé a créé la surprise en sollicitant une rencontre avec l’opposition extra-parlementaire.
L’information, loin d’une simple rumeur, a circulé toute la journée du mardi 29 juillet 2014. Elle a eu le poids inattendu du fait qu’elle est distillée à une semaine du meeting annoncé de l’opposition républicaine. Meeting que les analystes qualifient de détonateur de futures manifestations que l’opposition annonce pacifiques et les observateurs, regroupement de tous les dangers.
Par rapport, justement à la tenue de ce meeting, le Président du parti UNR précise: «Nous faisons partie de l’opposition dans son entièreté. Nous avons assisté à la plénière de l’opposition républicaine du vendredi 25 juillet dernier au cours de laquelle des dispositions ont été prises».
Boubacar Barry d’ajouter: «La délégation qui nous a représentés à cette réunion, va faire un compte-rendu au collège des leaders de la COEP et c’est en ce moment que nous prendrons la décision qui s’impose tout en respectant la charte de la COEP».
A priori, le jeune leader et candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2010 estime, d’ici-là, qu’«au nom de la COEP, je ne peux pas dire si nous participerons ou pas [à ce meeting de l’opposition républicaine ; NDLR]. Ce que je peux vous dire c’est que la COEP a participé à la plénière de l’opposition républicaine qui s’est tenue vendredi au QG de l’UFDG».
Ceci étant, la liste des "invités présidentiels" fait déjà couler de l’encre à flot. Car, au nombre de ceux-ci, un certain Mohamed Lamine Kaba du parti FIDEL, ancien collaborateur du leader Alpha Condé au sein du RPG originel aujourd’hui, opposant farouche au Patron du pays. Autres invités annoncés, Dr Faya Millimouno, leader du BL, un autre opposant qui se veut irréductible à la gouvernance actuelle et Mamadou Bâadiko Bah de l’UFD qui a récemment essuyé la colère de l’UFDG de Cellou Dalein Diallo pour avoir qualifié ce parti d’illégal.
Tout porterait à croire que "les invités sont prêts" à répondre à l’invitation au Palais de la présidence, "Sèkhutureya". Ils seraient en train d’accorder leur violon avant de s’y rendre. La date exacte n’étant pas encore fixée, il n’est pas exclu que "les invités" auront pour tête de file, le Coordinateur de l’Opposition Extra-parlementaire (COEP), Boubacar Barry, leader du parti UNR.
En attendant donc, d’être situé sur la date de réunion, ils auraient dépêché une délégation pour solliciter un réaménagement du programme en tenant compte du calendrier du Chef de l’Etat: «Soit avant, soit après le voyage du Président Alpha Condé aux USA», relève-t-on.
Il faut souligner que le report de la rencontre initialement annoncée à 17 heures, le 29 juillet, a été confirmé par un des membres de la délégation en l’occurrence, Dr Faya Millimouno: «Dans un consensus, les leaders de l’opposition extra-parlementaire ont décidé du report de la rencontre qu’ils devaient avoir avec le Chef de l’Etat à une date ultérieure ce, par respect pour l’institution que le Président de la République représente».
Un mémo serait en cours d’élaboration à l’attention du numéro Un guinéen pour faire partager avec lui, le point de vue de cette mouvance politique extra-parlementaire sur l’état de la nation. C’est pourquoi le leader du BL a poursuivi: «Nous devons prendre notre temps pour rédiger le mémorandum qui doit prendre en compte tout ce que nous voulons sur la gouvernance en Guinée. Et comme ça, le public sera bien servi».
Votre site, AfricaLog, a cherché à connaitre l’état effectif des relations au sein de l’opposition dans son ensemble. Selon Patrice Sény Camara, Secrétaire Général de l’UNR: «Le fonctionnement de l’opposition est toujours le même. L’UFR [de Sidya Touré ; NDLR] et l’UFDG [de Cellou Dalein Diallo ; NDLR] continuent à gérer les choses comme bon leur semble au sein de cette opposition. Suite à la relance de nos activités, nous leur avons proposé une charte de collaboration. Il y a plus de deux mois que la question de clarifier les relations au sein de l’opposition est au centre des débats. A chaque plénière, le Coordinateur de la COEP [Boubacar Barry, leader de l’UNR ; NDLR] le rappelle aux autres. Mais, ils n’ont pas réagi. C’est pourquoi nous leur avons adressé une correspondance pour, une fois encore, avoir une charte de collaboration en précisant que nous suspendons nos activités au sein de l’opposition républicaine jusqu’à l’obtention de cette réponse».
Il précise même un deadline: «Si dans les 72 heures nous n’avons pas de réponse, nous en tirerons la conclusion qui s’impose. Nous ne sommes pas des petits wagons de quelqu’un. Si on nous considère comme des petits wagons, nous allons montrer nous tenons la locomotive».
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