A la faveur du sommet USA – Afrique auquel il vient de prendre part, le Président Alpha Condé a fait part des derniers dispositifs mis en place par les Etats-membres de la Mano River Union qui connaissent une épidémie sans précédent de la fièvre hémorragique à virus Ebola : «L’épicentre de l’épidémie se trouvait au «bec du perroquet», c’est-à-dire là où les trois pays [Guinée, Liberia, Sierra Leone ; NDLR] ont des frontières communes. Donc nous avons déjà décidé d’isoler complètement ce premier cercle par l’armée, la police et la gendarmerie, pour éviter des mouvements de va-et-vient parce que c’est ça qui va contaminer. Nous sommes conscients que la situation est grave, mais elle n’est pas catastrophique. C’est-à-dire elle n’est pas hors de contrôle».
Le Chef de l’Etat guinéen a tenu à faire part d’une réalité: «Mon message, surtout, c’est de montrer que l’Ebola est un phénomène mondial et qu’il doit y avoir une mobilisation internationale pour apporter plus de soutien au point de vue du personnel, au point de vue des laboratoires et au point de vue financier, pour que nous renforcions notre système sanitaire».
Cet appel est très bien entendu du côté de la Russie qui vient de dépêcher des spécialistes virologistes (ou virologues) en Guinée. Ils y sont en séjour depuis le samedi 2 août 2014 et ont déjà commencé à travailler afin d’aider leurs homologues guinéens dans la grande riposte à la fièvre hémorragique à virus Ebola.
Envoyés par le Ministère russe de la Santé, ces spécialistes aguerris dans la lutte contre les maladies virales sont V. Maleev de l'Académie de Médecine de la Russie de l’institut de recherche d'épidémiologie et le Professeur M. Chelkanov virologue à l’Institut de recherche Ivanovskiy. Leurs expériences respectives vont aider au renforcement des capacités d’intervention des médecins guinéens qui font déjà beaucoup pour mettre hors de danger, le virus maudit d’Ebola qui défie la communauté scientifique internationale depuis bientôt 40 ans.
Il faut préciser que c’est aussi pour répondre à l’appel de la Directrice générale de l’OMS qui était récemment en séjour en Guinée, que la Russie a pris la décision de faire venir ces professionnels de la virologie à Conakry. On se souvient que Dr Margaret Chan avait fait savoir qu’il est inconcevable d’assister, sans rien faire, à «la propagation monstrueuse de la maladie dans le pays» et que l’aide de tous pays est nécessaire.
Les médecins russes ont déjà visité le laboratoire de diagnostic et le Centre d'isolation de l'hôpital de Donka. Des réunions de travail ont eu lieu avec les responsables du Ministère de la Santé et de l’Hygiène publique ainsi qu’avec les représentants de l'Organisation Mondiale de la Santé. Il a été élaboré un ensemble de mesures spécifiques d'aide des médecins guinéens pour une riposte efficace à l’action nocive du virus Ebola.
Dans un proche avenir, la Russie compte faire venir d’autres experts avec la mise à disposition de matériel et des médicaments. D’ailleurs, dès le 7 août, un autre virologue russe est attendu à Conakry.
Le Président de la République est conscient du fait «que si on avait eu des laboratoires tôt, on aurait très vite su que c’est le virus Ebola» qui sévissait dès au départ en Guinée ; c’est pourquoi, s’est-il réjoui de la réouverture, par la France, de «l’Institut Pasteur en Guinée».
AfricaLog.com