L’ONG internationale "Médecins Sans Frontières" a procédé vendredi, 14 novembre 2014, à la remise à la Croix Rouge Française du Centre de Traitement Ebola de Macenta. C’est un centre qui a été construit par MSF qui a aussi, assuré la formation du personnel. La gestion de l’infrastructure devant revenir à la Croix-Rouge.
Au regard du nombre croissant de malades dans la région forestière et qui semble pour l’instant, loin d’être sous contrôle, l’acte ne pouvait qu’être salué par l’ensemble des acteurs intervenant dans la lutte contre l’épidémie d’Ebola. La semaine dernière par exemple, 92 nouveaux patients ont été admis au Centre de Traitement Ebola (CTE) de MSF à Guéckédou soit, le nombre d’admissions le plus important depuis le début de l’épidémie.
Jusqu’à la date de la remise du CTE de Macenta, 70% des patients Ebola traités par MSF à Guéckédou provenaient de préfectures se situant plus à l’Est, comme N’Zérékoré, Kérouané et Macenta. Des préfectures qui n’avaient aucun centre de traitement.
Le Directeur des programmes Ebola de MSF déclare qu’«Il y a un besoin évident d’acteurs de terrain supplémentaires dans la lutte contre Ebola en Guinée». Marc Poncin de saluer l’implication de nouveaux acteurs dans la lutte contre l’épidémie d’Ebola, comme la Croix-Rouge Française: «Depuis des mois, nous demandons à d’autres acteurs de s’impliquer, et sommes donc très heureux que la Croix Rouge Française se joigne aujourd’hui à la guerre contre Ebola. Macenta est [parmi] les principaux foyers de l’épidémie et le CTE de la Croix Rouge y jouera probablement un rôle crucial».
A rappeler que depuis la mi-août, MSF gérait déjà un Centre de transit à Macenta et les patients susceptibles d’être infectés par le virus Ebola y effectuaient un test diagnostic. Ils étaient, redirigés en cas de résultat positif, vers le Centre de traitement Ebola MSF de Guéckédou. Ainsi, sur les trois derniers mois, 212 patients ont ainsi été référés de Macenta à Guéckédou.
Tout en gérant ce Centre de transit, MSF vient de construire un CTE pour la Croix Rouge avec, dans un premier temps, 45 lits disponibles et une possibilité d’extension à 70 lits.
Chargée à la fois, de la coordination du Centre de transit et de la réalisation du nouveau Centre de traitement, Michèle Telaro a confié que «La construction du CTE a été un gros projet pour MSF» et de souligner que «Nous faisons plus que livrer un centre "clef en main" à la Croix Rouge. Nous avons aussi formé des membres de son personnel national et international dans nos centres de Conakry et Guéckédou, et une part importante du personnel MSF du centre de transit de Macenta s’apprête à travailler désormais avec la Croix Rouge».
L’ONG soutient qu’elle ne quittera pas Macenta immédiatement. Au cas où le centre de transit sera fermé pour des raisons évidentes, MSF continuera de fournir un soutien technique à la Croix Rouge pendant encore 4 semaines. La nécessité pour MSF de rester à Macenta sera ensuite réévaluée.
Le centre de Macenta n’est pas l’unique nouveau centre de traitement en Guinée. Le PAM et le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique mettent actuellement en place de nouvelles structures, notamment dans d’autres foyers importants de l’épidémie comme à N’Zérékoré.
Toutefois, construire de nouveaux CTE ne suffira pas en soi à stopper l’épidémie d’Ebola. Le personnel qui y travaillera aura besoin d’être correctement formé pour pouvoir les gérer. Par ailleurs, d’autres activités, comme les actions de sensibilisation, le suivi des cas contacts, et la surveillance épidémiologique doivent également être renforcées.
D’où ce rappel du directeur des programmes Ebola de l’ONG: «Un centre de traitement sans personnel formé serait inadapté et pourrait même être dangereux »; toutefois, précise Marc Poncin, « Les centres de traitement ne sont pas des solutions miracles. Les exemples de Guéckédou et du Lofa (Libéria), où l’épidémie d’Ebola est en train de fléchir, montrent qu’une approche globale est capable de réduire considérablement l’épidémie d’Ebola, à condition d’être correctement mise en œuvre».
AfricaLog.com