Le Premier ministre guinéen, Jean-Marie Doré, a révélé, mercredi au cours d’une conférence de presse, que la dette intérieure du pays entre 2008 et 2009 était de l'ordre de 4.000 milliards de Francs guinéens (4 milliards de FCFA), du fait de "la mauvaise et calamiteuse gestion" du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD, au pouvoir).
Le Premier ministre a sévèrement critiqué la gestion des fonds de l'Etat par l'ancienne équipe dirigeante du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD), dirigée à l'époque par le capitaine Moussa Dadis Camara, retiré de la vie publique depuis la tentative d'assassinat sur sa personne, le 3 décembre dernier, perpétrée par son aide de camp, le lieutenant Aboubacar "Toumba" Diakité.
"La seule direction unique du CNDD a mis le pays à plat ventre, alors que le régime de Lansana Conté avait mis la Guinée à genoux", a déclaré M. Doré, faisant observer que son équipe, mise en place à l'issue des accords de Ouagadougou du 15 janvier dernier, arrive à faire le maximum en dépit de la modicité des fonds alloués, sous forme de budget, à chaque département ministériel.
Selon lui, la Guinée, ayant un besoin urgent de fonds, ne doit pas traîner les pieds pour signer des contrats miniers avec des investisseurs, même si ces mêmes documents pourraient être améliorés plus tard "pour le bonheur du peuple guinéen".
"Je souhaite que les ressources minières de mon pays fassent de lui dans les dix prochaines années un pays émergent", a déclaré M. Doré, reconnaissant avoir pressé le ministre des Mines, Mahmoud Thiam, de signer récemment avec la société américaine, Hyperdynamics, un accord de recherche de pétrole sur un bloc du plateau continental.
Le sous-sol guinéen, selon plusieurs études, recèle, en plus de la forte quantité, de la bauxite et du fer, du pétrole, du cuivre, du diamant, de l'or, entre autre.
"En tant que chef du gouvernement, j'avais une dette vis-à-vis de cette société parce que les Américains sont venus à notre secours plusieurs fois (…) Je n'ai touché aucun franc lors de la signature du contrat qui, je pense, pourrait être amélioré parce qu'il n'y a pas de contrat parfait dans ce domaine", a-t-il indiqué.
On rappelle qu'une récente mission du Fonds monétaire international (FMI) avait attiré l'attention des pouvoirs publics sur "plusieurs manquements" au code de bonne gestion, risquant de plonger le pays dans des situations dangereuses et lourdes de conséquences. - Pana