L’UFR: de la sérénité à la panique?

Lors de la conférence de presse qu’il a tenue le samedi 3 juillet, Sidya Touré, le leader de l’UFR a affirmé devant la presse nationale et internationale que: «avec l'arrivée d'un informaticien de l'OIF [ndlr : Organisation Internationale de la Francophonie], nous avons eu en une nuit, je crois le lendemain, des changements majeurs apportés qui nous ramenaient à la position que nous n'avons plus jamais quittée. C'était autour de 16 %. (…) nous savons qu'à son arrivée ce jour-là, la donne a changé. Parce que lui seul est resté au bureau. Il s'est enfermé. Il a changé les chiffres. Et il est d'ailleurs reparti de Guinée le lendemain. Parce que tout le monde avait découvert que le chiffre avait été de manière imaginaire changé la nuit et il est reparti. Après avoir demandé le délai de 48 heures de report, nous avons assisté à des manipulations à la CENI que nous dénonçons.»

En démocratie, la dénonciation des injustices est salutaire, puisque cela permet d’examiner et renforcer les institutions.

Les observateurs qui attendaient le grand jour de l’UFR devant la Cour suprême pour exposer les failles du système électoral ont été surpris par la «marée rouge» de sympathisants de l’UFR qui ont pris d’assaut les artères de Conakry avec des slogans rudes envers les autorités de la transition et plus précisément, le général Sékouba Konaté.

Quelle était l’intention du parti de Sidya Touré? Une grande manipulation?

AfricaLog a joint Lamine Sununu Kaba , Secrétaire au Bureau Exécutif de l’UFR chargé des relations extérieures pour qu’il apporte des clarifications. Lisez :

«Manipulation, pourquoi ce besoin? l’UFR n’en ressent aucun besoin, malgré que certains meurent d’envie de donner toutes sortes de noms négatifs à un événement qui aurait eu une autre explication plus raisonnable d’une situation irritante après tout.

En vérité, pour les circonstances de cette élection, les Guinéens de bonne foi savent qu’elle n’a pas été de cette grande propreté, même si les premières heures de la fermeture des urnes donnaient une image plus limpide.

Au fur et à mesure de l’avancée des jours, l’on se rendait davantage compte des manœuvres frauduleuses qui l’ont entourées. Au-delà de ces réalités, il y a lieu pour la Guinée qui vit de circonstances extraordinaires et d’une envie exceptionnelle de stabilité, d’aller au-delà des impuretés de ladite élection pour opter pour la cohésion nationale car la République doit demeurer une et indivisible. Une chose reste indiscutable toutefois, c’est qu’on a entendu des partis politiques ou une branche de leurs militants proférer des menaces qu’ils étaient prêts à mettre en exécution, si le résultat de l’élection était autre que ce qu’ils voulaient.

Pour le cas du Président de l’UFR, voilà une personne qui aime profondément la Guinée et qui ne doute pas un seul instant de ce qu’il peut faire pour améliorer les conditions de vie du Guinéen, et changer l’image du pays.

M. Touré, malgré l’action sporadique de ses militants est un patriote qui veut simplement entendre la position de l’institution judiciaire suprême de son pays sur la requête de son parti.

Après tout ce brouhaha de la part de tout le monde, y compris le silence coupable et les réactions politiciennes d’autres, le temps est à’ l’union pour la République afin de barrer le chemin à la dictature et au désordre, sachant qu’une élection imparfaite peut plus sauver la République que les situations que le pays a déjà connues. La Guinée reste toujours plus importante. L’action de l’UFR est injustement interprétée » - AfricaLog

 Pour voir les photos de la protestation de l'UFR à Conakry le lundi 5 Juillet cliquez ici: http://www.africalog.com/alogparade [1]