Conakry commence à connaître un véritable ballet diplomatique. En effet, avec l’annonce par le général Sékouba Konaté de son intention de « jeter l’éponge » suite aux insanités proférées à son encontre par les militants de l’UFR de Sidya Touré qui a nommément mis en cause, sur les ondes de RFI, le Président de la transition d’avoir favorisé le truquage des chiffres sortis des urnes à l’issue du premier tour, les inquiétudes s'enregistrent çà et là. Et pour cause. Si le Président de la transition mettait en exécution cette menace, ce serait inexorablement, une remise en question de cette transition qui a vient d'amorcer le dernier virage pour un retour à la vie constitutionnelle. Vie constitutionnele dont les jalons sont posés sur plus de la moitié du parcours et dont le clou est le présent processus électoral.
Le ton des interventions de bonnes volontés a été naturellement donné à l’interne. Le gouvernement, les présidents des institutions républicaines, les chefs des états-majors des forces de défense et de sécurité, les chefs religieux, le collectif des candidats à la présidentielle du 27 juin dernier, la société civile sont tous allés présenter au général d’armée Sékouba Konaté les regrets de la nation face à cette humiliation que lui et sa famille, surtout celle ascendante, ont subie.
Suivra la mission de la Commission de l’Union africaine à travers son Président Jean Ping. Ce dernier a rencontré aussi bien le Président Sékouba que le Premier ministre Jean Marie Doré ainsi que la classe politique à travers les candidats du 27 juin… Avec le Président Konaté, Jean Ping a donné l'exemple de son propre cas dans son pays. C’était lors d’une des législatives quand il a été pris à partie par son propre frère de lait en le traitant, dit-il, « de tous les noms d’oiseaux… ». Il faut souligner que Jean Ping est métis sino-gabonais, d’un père chinois et d’une mère gabonaise…On pourrait déviner la suite.
C’est au tour du Président de la République du Mali d’être accueilli ce jeudi à Conakry. Même si le communiqué du bureau de presse de la Présidence annonce que cette visite « se situe dans le cadre des consultations périodiques entre les deux chefs d’Etat », tout porte à croire qu'il s'agit d'une mission de bonne volonté qu’entreprend le Général Amadou Toumani Touré.
Comme l’a écrit un confrère, il vient « pour apporter sa positive contribution à une sortie de crise heureuse pour ses frères d'à côté (…) Il accourt en bon voisin et en frère aîné militaire de Sékouba Konaté, pour l'aider à traverser sereinement l'épreuve des lendemains difficiles du premier tour du scrutin présidentiel guinéen. Il vient, auréolé de son passé de chef militaire démocrate, d'homme de consensus et de tolérance ; celui qui a le sens de la mesure et l'expérience d'une gouvernance apaisée. Il veut aider son frère à sortir correctement de cette transition de six mois aux rebondissements imprévisibles. Il aura les mots justes et l'attitude qu'il faut, pour persuader le général Sékouba Konaté à ne point dramatiser les sorties des uns et des autres, surtout en cette période de réelle fébrilité politique.Les attaques personnelles justes ou injustifiées sont le lot de tout homme au pouvoir, expliquera-t-il, à son jeune frère de général. »
Toutefois, il faudrait que les politiciens arrêtent de se porter en éternelles victimes ou de se montrer mauvais perdants, comme c’est souvent le cas en Afrique ! – AfricaLog