L’heure semble à la chasse aux sorcières, pardon on aurait plutôt dit la chasse aux boucs émissaires suite à la marche des militantes et sympathisantes du leader de l’UFR, Sidya Touré.
En effet, il était 11 heures, vendredi 9 juin, lorsqu’un groupe de gendarmes a débarqué au siège du gouvernorat de Conakry. Objectif: interpeler le jeune et dynamique gouverneur de la ville, Mohamed Diop.
Il sera conduit à la direction des investigations judiciaires de la gendarmerie nationale sise à Matam. Il y passera toute la journée. Il était 20h 21 lorsque le journaliste d’AfricaLog l’a joint au téléphone. Mohamed Diop venait tout juste de retrouver sa famille. Il se montrera très avare en mots. Il lâchera quand même : « merci mon cher… Je n’ai rien à me reprocher. Je reste et demeure fidèle au général Sékouba Konaté. C’est grâce à lui que je suis à ce prestigieux poste aujourd’hui. C’est lui qui m’avait proposé au Président Moussa Dadis Camara à l’époque. Ce que certains ignorent mais que d’autres savent. »
Cependant, de coup de fil en coup de fil, on apprend que Mohamed Diop payerait les frais de la marche des femmes de l’UFR. On lui reprocherait de ne l’avoir pas empêchée.
Une marche de protestation est une forme d’expression démocratique tout comme celle du lundi 5 juin, n’eurent été les injures qui l’ont malheureusement émaillée et que tout le monde a regrettées et flétries. Mais, elle n’était pas annoncée. Et nulle part dans ses déclarations, le leader du parti UFR n’a fait appel à ses militants et sympathisants à descendre dans la rue.
Sidya Touré, faut-il le souligner, s’est montré légaliste sur toute la ligne. Certes il dénonçait les irrégularités qui ont ponctué le scrutin, mais, il clamait toujours « user des voies de recours à la Cour suprême et attendre le verdict de celle-ci. Si elle valide les résultats provisoires de la CENI, je vais les reconnaître. Mais d’ici là, je rejette ces résultats qui ont été truqués. Je porte un doigt accusateur sur la CENI et le Président Sékouba », sic.
Sidya Touré est-il devenu le "politirien" que ses adversaires voudraient voir en lui?
En attendant, Mohamed Diop, le gouverneur de la ville de Conakry a passé la nuit chez lui. Mais, il était encore attendu ce samedi 10 juin dans les locaux de la direction des investigations judiciaires de Matam pour certainement d’autres « SIR », entendez, des questions-réponses, pour simplement définir.
Après une séance des plus « ridicules», ce samedi, l’homme sera libéré avec bien sûr « des excuses. » Selon nos sources les gendarmes ont reconnu « les bonnes relations entre le général Konaté et Mohamed Diop. Ils sont allés jusqu’à dire que M. Diop ne saurait cautionner de pareilles bêtises contre son bienfaiteur et ami … »
A 15h 03, AfricaLog l’a joint au téléphone. Il venait d’être libéré et rentrait chez lui.
Le reporter de votre site sera informé par la suite, que le maire de la commune de Kaloum, Abdourahmane Papa Barry était quant à lui, toujours à la direction des investigations judiciaires pour répondre aux questions des gendarmes.
Toujours selon nos sources, le directeur du protocole d’Etat a été suspendu de ses fonctions. Il est reproché à Mounir Cissé et à d’autres proches de l’entourage du Président Sékouba (tous, désormais écartés) d’avoir été de « mauvais conseillers dans la gestion de cette affaire ». Certains vont jusqu’à dire qu’ils sont à la base de la sortie "musclée" des femmes vis-à-vis du Président de la transition pour avoir rapporté à celles-ci des propos que le général aurait tenu en intimité avec eux. Autre départ et non des moindres, celui de Sidya Diabaté, le directeur général des R.G. (renseignements généraux).
AfricaLog suit le dossier.