La date du 15 janvier 2011 restera pour longtemps gravée dans la mémoire des
Mandenkas. Tant les activités qui ont marqué cette journée ont été d’une facture
de réussite et de succès jamais égalée en matière d’organisation à New York.
Dès 10 heures du matin, les Mandenkas ont pris d’assaut cette grande salle de
Harlem où l’orchestre de Djelikè Kouyaté était déjà sur place entrain de faire
vibrer l’assistance par des chansons qui rappelaient l’histoire de Manden. Aidé
en cela par ces artistes blancs et nos grandes griottes, Sabèrè Soumano, Nagna
Diabaté, M’Mah Doumbouya, Gnalengbè Kanté, Kamba Kanté et Djéfadima Diabaté,
l’artiste invétéré Mamadi Kouyaté alias Djelikè a su donner des couleurs à cette
convention.
Comme avant- goût aux interventions des rapporteurs, c’est dans une salle
archicomble que l’envoyé spécial de la Radio Mandingue à Conakry pour la
couverture médiatique du scrutin du 2eme tour, qui ouvrira la convention par son
compte rendu sur son séjour au bercail. Dans sa présentation, Ben Daouda Touré a
montré non seulement les images des grands événements, mais aussi celles des
incidents qui ont émaillé ce processus électoral. La projection de ce film d’une
heure sera couronnée par un commentaire pathétique de Ben Daouda Touré et suivie
d’un tonnerre d’applaudissement.
Après les salamalecs d’usages, le modérateur de la convention, Amadou Babila
Keita nous fera signaler la présence de plusieurs personnalités dans la salle,
notamment l’épouse du bailleur de fonds du Manden, Mme Keita Danielle Bama,
Mamadi Touré des Nations Unies, le doyen N’Faly Sakho, le président du
Manden Moussadian Kourouma, le secrétaire général du bureau de la communauté
guinéenne Mr. Diaby et les imams, El hadj Moussa Magassouba, Amara Boly Kébé,
Djiba Bérété et Mohamed Diounedy Diaby.
Il faut signaler que le niveau de la convention a été surtout rehaussé par la
présence de Mme Kaba Rougui Barry, ministre déléguée chargée des Guinéens de
l’étranger. Certainement cette grande dame de la politique guinéenne n’oubliera
pas de sitôt l’accueil qui lui a été réservée lors de cette cérémonie.
Comme il est de coutume au Manden, les choses sérieuses commenceront par la
lecture du coran par l’imam Amara Boly Kébé et les bénédictions de l’imam
Mohamed Dioumedi Diaby. Après cette tradition qui dure depuis Kouroukanfouga, le
rapporteur de la commission de recensement, Malik Diané de Colombus étalera la
politique de recensement qui sera appliquée pour identifier les membres du
Manden, les enfants immigrants et les enfants nés aux Etats- Unis. Connaitre les
occupations de chacun. Enfin mettre en place les possibilités d’assistance
sociale et d’entre-aide mutuelle des membres de la communauté
Le président de Manden n’ko Moussadian Kourouma prononcera son discours de
bienvenue au cours duquel il remerciera tous nos compatriotes qui ont fait le
déplacement, surtout ceux qui étaient venus des autres Etats. Aussi,
insistera-t-il sur l’impérieuse nécessité pour nous aujourd’hui de nous unir et
de nous solidariser.
C’est sur la même lancée que le Doyen N’Faly Sakho interviendra pour exhorter
ses congénères à redoubler d’effort dans la consolidation de nos liens de
solidarité et de fraternité. Aussi, remerciera-t-il les militants de l’alliance
Arc-en-ciel d’avoir porté à la magistrature suprême l’opposant historique le
Prof. Alpha Condé.
Puis arriva, la cérémonie que tout le monde attendait, la présentation des
vedettes du jour, à savoir les journalistes de la grande radio Manden. Ce sont
trois grandes stars qui ont fait vibrer la salle : l’internationale Kaningbè
Kantara, Kabiné Magassouba l’homme à la voix d’or et l’intrépide investigateur
Ben Daouda Touré.
Les deux grands absents parmi les panélistes de la Radio Manden étaient
constamment reclamés par les Mandenkas, il s’agit de notre grand politologue
Jaques Kourouma et la grande combattante pour la démocratie Mme Diané Marie
Youmbouno depuis la France. Un vibrant hommage leur a été rendu durant la
cérémonie de présentation des journalistes car malgre le déecalage horaire Marie
et Jacques sont toujours là pour participer au combat que mène la Radio Manden
pour la démocratie.
Ensuite au modérateur Babila d’inviter Djelikè à faire un intermède musical pour
les 5 minutes de détente prévue par les organisateurs. Ainsi tour à tour les
griottes se relèveront sur le podium, chacune en sa façon faisait les louages de
Manden.
Le second rapporteur Dr. Ibrahima Magassouba consacrera son intervention sur le
programme d’assistance sociale en développant l’esprit de solidarité pour
résoudre les problèmes de logement, de santé, d’éducation des enfants et de
formation des adultes au sein de la communauté. L’organisation et la gestion
d’activités sociales liées à l’avenir de nos enfants (scolarisation,
orientation, esprit de solidarité, mariage, l’amour du pays des parents, etc.).
Le deuxième rapport, celui de la commission d’emploi et de la création
d’entreprises, sera présenté par le même Dr. Magass consacré aux activités
économiques des mandenkas, à la création d’entreprises personnelles et à la
recherche de nouveaux emplois plus payants. Pour cela il sera question dans
l’avenir de recenser les mandenkas par secteur, compétence ou activité.
Pour permettre aux participants à la convention de mettre quelque chose sous la
dent à travers les merveilles de la cuisine de nos braves femmes qui ont bien
voulu chacune apporter un plat pour nos frères et sœurs qui sont venus
massivement des autres Etats, une pause de 45 minutes sera prise. C’est
d’ailleurs en ce moment précis que notre éloquent modérateur Babila Keita
invitera tous les artistes sur la piste pour une détente musicale qui se
terminera par une réconciliation pathétique et historique, pour laquelle tous
les imams et les sages de New York ont tous échoué dans le passé. Nagna Diabaté
et Sabèrè Soumano se sont réconcilié pour le meilleur et pour le pire devant
dieu et tous les mandenkas. Comme quoi, c’est au Manden que les problèmes
trouvent généralement leurs solutions.
Après la pause, Kabiné Magassouba l’animateur du grand forum de la Radio
Mandingue présentera le Prix Manden décerné à la personnalité de l’année 2010.
L’heureux gagnant de ce prix parmi sept candidats fut le Général Sékouba Konaté
qui a eu 56% des voix devant le Prof. Alpha Condé 32% et Jean Marie Doré 12%.
Le rapport de la commission des affaires étrangères sera présenté par le
bouillant jeune et intellectuel de Milwaukee, Lamine Touré. Dans ce rapport, un
détail précis sera donné sur ce que va être désormais la politique des
ressortissants de Manden vis à vis des autorités de Conakry et des Etats-Unis.
Cette première partie de la convention sera clôturée par l’apparition surprise
de Mme Kaba Rougui Barry ministre chargée des Guinéens de l’Etranger. Elle sera
accueillie dans une ambiance folklorique où les artistes chantaient ses louanges
et les mandenkas rodaient autour pour une photo. Elle se félicitera pour
l’accueil qui lui a été réservé et encouragera à l’union et à la fraternité
entre les Guinéens de tout bord.
Pour joindre l’utile à l’agréable, la seconde partie de la convention sera
consacrée à la soirée dansante sans précédent qui a eu lieu dans le Bronx où un
monde fou a pris d’assaut la salle dès 22 heures. De mémoire de Newyorkais,
jamais une soirée dansante n’a drainé autant de foule. Nos compatriotes étaient
venus de partout. Personne ne voulait se faire raconter ce qu’on a vécu la nuit
du 15 janvier 2011 dans cette grande salle de basketball qui rejetait du monde
ce jour à cause du trop plein.
Dans l’ensemble, cette première convention de Manden fut, sur tous les plans une
réussite totale. Qu’il s’agisse de la mobilisation ou la qualité de
l’organisation, tout a été bien concocté par les artisans de ce succès.
D’ailleurs il serait injuste de finir ce reportage sans rendre hommage à ces
derniers qui ont tout mis en œuvre pour conférer à cette convention la réussite
quelle a connue. Diakamadi Kaba, Mory Elégant, Madidian Kaba, Billo Sanoh,
Sirébgè Kaba, Djiba Camara, N’Ké Kaba et tous les autres donnent rendez-vous
l’année prochaine à une date qui sera précisée ultérieurement.
Reportage de Bangaly Condé «Malbanga»