Un collectif de sept partis politiques et une organisation de la société civile guinéenne estiment que les Guinéens sont dans un "état d'urgence humanitaire ", se prononçant sur les 100 jours du gouvernement d'Alpha Condé.
"En trois mois, l'inflation sur les produits de première nécessité dépasse 30%", a indiqué samedi le porte-parole du collectif, Mamadou Baddiko Bah, président de l'Union des forces démocratiques (UFD), dans une déclaration.
"A la vérité, actuellement les populations guinéennes sont dans un état d'urgence humanitaire", a-t-il ajouté.
Mamadou Baddiko Bah a évalué les 100 jours du gouvernement Condé sur la politique générale et institutionnelle, les questions de sécurité et de liberté publique, la gouvernance économique et financière, la politique économique et sociale, et la réconciliation nationale.
Il a dit, parlant de la réconciliation nationale, que la Guinée a "un besoin urgent d'une véritable conférence nationale, avec un angle vérité, justice et réconciliation, pour tirer toutes les leçons des erreurs du passé et bâtir un nouveau consensus national ".
Il a souhaité que le processus électoral soit relancé pour permettre la tenue des élections législatives, communales et communautaires, dans un délai raisonnable, avec la mise en place d'une nouvelle Commission électorale et la révision des listes électorales.
Le Collectif a demandé le lancement d'un programme d'urgence améliorer les conditions de vie des populations, notamment l'augmentation des salaires des serviteurs de l'Etat et des retraités de 30 à 50% afin de rattraper en partie l'inflation qui a aggravé le pouvoir d'achat des fonctionnaires guinéens depuis 2007.
Mamadou Bddiko Bah propose la constitution d'un "véritable front" de l'opposition afin de défendre les acquis de la lutte pour la démocratie et pour œuvrer au progrès de la Guinée.
Candidat malheureux au scrutin présidentiel du 27 juin dernier, Mamadou Baddiko Bah, était à la 21e place avec 0,19 % des voix exprimées au premier tour.
Au second, il a opté pour l'Alliance de Cellou Dalein Diallo qui a perdu les élections face à Alpha Condé. - Xinhua