Mon approche de la réconciliation nationale

Par Marie José Yombouno

A son Excellence, Monsieur le Président de la République de Guinée,

Monsieur le Président,

Depuis un certain temps, tous les Guinéens et non Guinéens entendent
parler de réconciliation nationale en Guinée qui s’avère nécessaire bien entendu
pour la consolidation de la paix dans le processus de démocratisation en cours
depuis le vote démocratique qui vous a porté à la tête de notre pays.
Mais réconcilier qui avec qui quant on sait que depuis 52 ans, toutes les
familles ont été directement ou indirectement touchées à des degrés divers ?
Les Guinéens sont effectivement frustrés pour les raisons suivantes:
• la pauvreté ;
• la mal gouvernance ;
• l’impunité ;
• la corruption ;
• le népotisme ;
• le chômage de la jeunesse etc.

Dans le contexte actuel, les solutions pour une paix durable se situent à
deux niveaux :

I. La justice sociale
II .Le renforcement des trois institutions : exécutif, législatif et le judiciaire.
I.1 La participation de tous les Guinéens aux débats qui concernent leurs
projets car le débat est un des principes de la démocratie participative, cela évitera également la désinformation du programme que le gouvernement est en train de mettre en place.

Nous devons désormais être pragmatiques donc je suggère comme solutions :
• la création de 2 permanences avec un numéro de téléphone vert au sein des
ministères de la jeunesse et des affaires sociales avec une équipe pour chacun
d’eux composée de juristes, de travailleurs sociaux etc .
• l’embauche des animateurs au sein de chaque quartier ou commune, des
jeunes de bonne moralité et patriotes qui seront des interlocuteurs de leurs localités
auprès de ceux qui assureront les permanences sur des sujets qui les
touchent au quotidien.

I.2 Création des maisons de quartiers avec des ordinateurs, internet des jeux
où les jeunes se retrouveront pour jouer ensemble (meilleure façon de lutter
contre le repli identitaire et contre la délinquance car je privilégie la
prévention à la répression qui peut être contre productive sans alternative).

I.3 Aménager des places dans ces maisons de quartiers pour le soutien
scolaire.

Nous devons responsabiliser les jeunes en leur faisant comprendre qu’ils
sont la relève de demain donc les futurs dirigeants et leaders. Leur avenir ne
doit pas être hypothéqué par certains politiciens qui ne pensent qu’à leurs intérêts
personnels.

Organiser des rencontres inter-villes dans les domaines de la culture et le sport ;
Instaurer l’enseignement civique depuis l’école maternelle.

I.4 Prévoir pour les femmes qui sont le pilier de leurs familles respectives,
des espaces de rencontre où elles pourront se retrouver pour échanger leurs
expériences et informations.

I.5 Une meilleure gestion de nos ressources économiques et sociales en
faveur du développement à travers un ensemble de principes :
• le respect du droit et des droits humains ;
• la transparence et l’efficacité de la gestion des affaires ;
• la lutte contre corruption ;
• la promotion de la démocratie et le développement participatif et durable.

II.1 Le renforcement de nos institutions, je soutiens l’idée d’un recensement
physique avant les élections législatives pour avoir un fichier fiable
même s’il est urgent que nous ayons une assemblée nationale qui va voter les lois et
sera le bouclier en cas d’abus du pouvoir exécutif, mais puisqu’il s’agit d’un
changement irréversible et non dans la continuité, les Guinéens et partenaires
comprendront la nécessité de cette étape ultime.

II. 2 Le nettoyage doit être fait au sein de notre pouvoir judiciaire qui est
la pierre angulaire de l’instauration d’un d’Etat de droit.

Les Guinéens veulent désormais une justice forte, indépendante, non
corrompue et au service de toutes les couches sociales sans exclusion.
Monsieur le Président, J’attire votre attention sur un fait, depuis la publication de la liste des
débiteurs de l’Etat et surtout du rapport des audits, j’entends certains dirent
que cette situation serait incompatible avec la réconciliation nationale, je me
porte en faux car lorsque des cadres ont à un moment donné pris des décisions
au nom de l’Etat ou géré des biens publics, il est normal qu’il leurs soient demandés des comptes pour savoir s’il y a conformité entre leurs gestions et les objectifs définis au préalable. Nous ne pouvons pas prôner la démocratie et ignorer les principes de la bonne gouvernance ou les rejeter puisque les 2 vont
ensemble.

Je suis dérangée comme tout patriote par le dernier rapport du PNUD de l’indice
de développement (IDH) qui classe la Guinée 156ème sur 169 pays examinés
nonobstant l’importance de nos ressources humaines et naturelles.

Je ne saurais terminer sans vous féliciter une fois de plus pour votre élection
démocratique à la magistrature suprême guinéenne.

Même s’il est tôt pour juger votre gestion car la démocratie est un long
processus, surtout que vous avez hérité d’un pays où les défis sont
nombreux et urgents à relever. En tant que société civile, j’adhère à votre programme de
changement pour le bien être de tous mes compatriotes. Que le « tout Puissant
Allah » vous donne la force, la santé et longue vie pour mener à bien votre
noble mission, celle de débarrasser la Guinée de tous ces maux et de faire
profiter les populations sur le même pied d’égalité de leurs ressources
naturelles. Amen!

Vive l’unité guinéenne !
Que « Dieu » bénisse notre pays. Amen !
Marie José Yombouno
Fondatrice et Gestionnaire de :
www.guineesud.com [1]
Présidente Fondatrice de :
www.agfdh.com [2]
France