Le président du conseil économique et social (CES) de Guinée, Michel Kamano, quatrième personnalité de l'Etat, a dénoncé vendredi une instrumentalisation des ethnies après des violences intercommunautaires meurtrières dans le pays, tout en appelant au calme.
Ces violences, qui ont fait au moins 25 morts selon des sources policières, ont opposé à Galakpaye (sud-est, en Guinée forestière) entre les 2 et 3 mai des Kpèlè, originaires de la région, et des Malinké venus d'autres parties du pays, après des accusations basées sur des croyances mystiques.
C'est un évènement que nous regrettons, nous dénonçons ce comportement d'une autre époque et nous appelons les populations au calme, a déclaré dans un entretien avec l'AFP à Conakry M. Kamano, originaire de la Guinée forestière.
C'est la première réaction officielle après l'annonce de ces violences pour lesquelles des témoins joints par téléphone depuis Conakry ont évoqué un bilan allant jusqu'à 36 morts, qui n'a toutefois pas été confirmé par la police. Le calme est revenu après déploiement de forces de défense et de sécurité, qui ont procédé à plusieurs interpellations.
Il y a des relations ancestrales entre les communautés guinéennes, il ne faudrait pas que pour quelque raison que ce soit: politique, économique ou sociale, que ces relations soient détruites, a ajouté Michel Kamano.
Il a affirmé ignorer les détails de l'origine réelle de ces violences mais a mis en cause une manipulation des ethnies, sans formellement accuser un homme ou un groupe.
Quelle qu('en) soit la raison, je dénonce les causes qui amènent à ces conflits qui sont le non-respect des droits de l'Homme, les diverses discriminations économiques, sociales et politiques et particulièrement - et ça, c'est un phénomène récent et très regrettable - l'instrumentalisation des ethnies, a-t-il déclaré.
En Guinée, les ethnies ont été instrumentalisées, un fléau grave, une attitude d'une autre époque que nous devons tous éviter, a-t-il dit, sans plus de détails.
La Guinée est une mosaïque d'une trentaine d'ethnies dont les principales sont les Malinké, les Peul, les Soussou et les Guerzé. – Avec AFP