Tristane Banon, une journaliste Française de 32 ans qui accuse Dominique Strauss-Kahn de tentative de viol, a été entendue lundi par la police française. Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire sur sa plainte, alors que l'ancien patron du FMI a également de son côté déposé plainte récemment contre elle.
Tristane Banon s'est rendue dans la matinée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDT), chargée de l'enquête, a indiqué une source judiciaire.
La journaliste et écrivaine affirme que les faits présumés se sont déroulés en février 2003 lors d'une rencontre avec Dominique Strauss-Kahn dans le cadre de la rédaction d'un livre. La prescription pour tentative de viol est de 10 ans et le délai n'est donc pas encore épuisé, soutient la plaignante.
L'avocat de Tristane Banon a de son côté déclaré que la plainte contre l'ancien directeur général du FMI se fondait sur des "éléments matériels" qu'il n'a pas voulu détailler.
"Particulièrement violent"
L'audition de Tristane Banon constitue la première étape de ce type d'enquête. Les policiers vont chercher à évaluer le témoignage de la jeune femme, vérifier les moindres détails de ce qui s'est passé ce jour-là, notamment l'exactitude des lieux décrits dans la plainte.
La jeune femme avait expliqué que Dominique Strauss-Kahn lui avait donné rendez-vous dans un appartement parisien du VIIe arrondissement après une première rencontre à l'Assemblée nationale pour la préparation d'un livre.
Elle a raconté la semaine dernière dans "l'Express" ce qu'elle aurait vécu. "Il m'a proposé un café, j'ai sorti mon dictaphone, il a voulu qu'on aille sur le canapé, puis que je lui tienne la main pour répondre, 'sinon je n'y arriverai pas', a-t-il dit".
"J'ai voulu m'en aller. Il a arrêté le dictaphone, m'a attrapé la main, puis le bras, je lui ai demandé de me lâcher", a-t-elle ajouté avant de décrire une agression que son avocat juge "d'une particulière violence et d'une particulière gravité". – avec AFP