L’attentat est un relais créé par l’armée

Par Ibrahim Kaba

Les cris d’indignation qui accompagnent l’attentat à la vie du Président guinéen Alpha Conde ne feront que peu d’effets si l’on ne combat pas le mal à la source, cela doit se faire le plus tôt possible. Quoi qu’il en soit, tout le monde s’accorde à reconnaitre l’importance impérative des mesures à prendre. Le relais créé par l’armée guinéenne pointe le doigt dans tous les sens, surtout que parmi les personnalités épinglées figurent des anciens collaborateurs de l’équipe du capitaine Dadis Camara d’une part et celle du général Sékouba Konate d’autre part. L’éventail des mesures à prendre est large. Il faut redresser cette armée guinéenne qui tient à tout prix à assurer la continuité de son carnage et la viabilité de ses activités économiques qui ont entrainé le pays dans la gangrène socio-économique.

La seule manière de circonscrire ces déchainements sporadiques militarisés est d’appliquer la politique absurde et cruelle d’œil pour œil et dent pour dent. Monsieur le Président, apprenez que les critères d’une bonne gouvernance ne se limitent pas seulement à la tolérance politique et judicaire de ses adversaires. La Guinée doit redresser son passé d’ignominies par un nettoyage systématique administratif et militaire. Le contexte de violence, de division et de revendications né à la suite de l’élection démocratique du Pr. Alpha Conde a crée un désespoir maniaque dans le rang de l’armée, ce qui devrait accroitre la vigilance de l’administration. Malheureusement, le comportement interventionniste du président Alpha Conde ne semble pas dénoncer les vrais responsables du passé et leurs complices.

Pour inverser l’état d’esprit désastreux en Guinée, l’Etat de droit doit condamner impunément et efficacement les malfaiteurs à des peines prolongées. C’est une manière de rappeler à tous que les droits de l’homme sont universels et s’appliquent à tous sans distinction de qui que se soit et de quoi que se soit. C’est la preuve palpable de la subordination de la vie économique à l’Etat de droit.

Ibrahim Kaba, San Francisco Bay Area
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