La Zanu-PF, le parti du président zimbabwéen Robert Mugabe réuni en congrès, a produit vendredi un document justifiant la restitution des ressources naturelles "à ses vrais propriétaires" les Zimbabwéens.
"Le Zimbabwe ne pourra être une démocratie réelle et durable aussi longtemps que ses ressources naturelles demeureront entre les mains d'étrangers et serviront des intérêts et des économies étrangères", a écrit la direction du parti, dans un document remis aux quelque 3.000 délégués réunis à Bulawayo (sud-ouest).
"La politique d'indigénisation de la Zanu-PF est une mesure de discrimination positive légitime profitant aux citoyens indigènes, qui ont été défavorisés par une discrimination injuste fondée sur la race, n'ont pas pu participer à l'économie, ni en profiter", selon ce document, tandis que les débats se déroulent à huis-clos.
Le document de la Zanu-PF est intitulé "Comprendre le programme d'indigénisation et d'émancipation économique".
Une loi, présentée comme un acte de décolonisation économique par le camp Mugabe, impose depuis 2011 aux sociétés étrangères ou leurs filiales de soumettre un plan organisant la cession de 51% de leur capital à des Zimbabwéens noirs d'ici 2015.
Elle vise les entreprises valorisées au moins 500.000 dollars ou plus, en particulier les sociétés minières et financières.
Contrairement à la réforme agraire menée avec violence et précipitation en 2000, le gouvernement met la pression sur les entreprises concernées, mais conclut aussi des accords avec certaines d'entre elles.
Le Premier ministre Morgan Tsvangirai, qui partage le pouvoir avec M. Mugabe au sein d'un fragile gouvernement d'union nationale, a estimé que la loi d'indigénisation découragerait les investissements et pourrait ne bénéficier qu'aux amis du président.
Dans son grand discours au congrès jeudi, M. Mugabe a souligné qu'il n'y aurait pas de retour en arrière.
"Les ressources doivent nous être rendues, à nous les vrais propriétaires. Elles sont le don de Dieu, les seules que nous pouvons jamais avoir en tant que Zimbabwéens", a-t-il répété. – AfricaLog avec agence