Les syndicalistes décident de porter plainte contre le gouvernement. Suite au verdict du tribunal du travail, les huit (8) sections syndicales (CNTG, USTG, ONLSG, UDTG, CGSL, CGTG, UGTG, SIFOG) n’entendent pas baisser les bras. C’est dans cette optique, qu’elles se sont réunies le lundi, 19 décembre 2011 pour réaffirmer «leur volonté de défendre par tous les moyens légaux, leurs droits conformément aux dispositions du code du travail de la République de Guinée et des conventions 87 et 98 de l'OIT».
Au terme de cette rencontre, elles ont produit la déclaration N° 3 de leur mouvement. Dans ce document, les syndicalistes décident :
« - de rejeter systématiquement la décision du Tribunal du travail (jugement N°71) en date du 16 décembre 2011, décision qui a pour objet unique la déstabilisation du mouvement syndical guinéen;
- de déposer une plainte contre le gouvernement guinéen auprès de l'Organisation Internationale du Travail à Genève pour violation flagrante des conventions 87 et 98 ratifiées par notre pays;
- de la convocation d'une assemblée générale des travailleuses et travailleurs des secteurs public, mixte, privé informel et retraité à Conakry à la Bourse du Travail, le mercredi, 21 décembre 2011 à 10h avec un seul point à l'ordre du jour : l'analyse de la situation qui prévaut au sein du mouvement syndical guinéen», (voir en enclosure le fac-similé de cette déclaration).
Le bras de fer annoncé aura-t-il lieu? Cette question a une triple raison d’être posée:
- le camp de Yamoussa Touré considère que son challenger Amadou Diallo occupait (et occupe toujours) un poste de décision au moment du 16ème congrès de la CNTG,
- le camp d’Amadou Diallo estime que Yamoussa Touré est à la retraite depuis des années,
- le dernier développement de la situation s’est déroulé avec le Président Alpha Condé qui avait reçu, la semaine dernière, Yamoussa Touré en qualité de Secrétaire général du bureau confédéral de la CNTG, alors que ce dernier avait porté plainte auprès du tribunal du travail et considéré comme «démissionnaire» par le camp adverse. Le Chef de l’Etat avait abordé le sujet de ce qu’il a qualifié de «pagaille créée à la CNTG».
Sans peut-être exprimer explicitement sa position, le Président de la République avait dit que «c’est Yamoussa qui avait conduit Amadou pour venir me voir afin de le nommer à un poste. Il a été nommé Inspecteur général du Ministère des Travaux publics. Qui peut dire que ce n’est pas un poste de décision», s’interroge le Professeur Alpha Condé. «Quelques temps après, Amadou revient me voir pour solliciter un poste dans une ambassade. J’ai réagi que moi je ne suis pas Lansana Conté pour signer un décret et quelques jours après, signer un contre-décret. C’est à la suite de ça que toute cette pagaille a été créée à la CNTG».
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