A quelques jours de Noël, le président sud-africain Jacob Zuma a jeté un froid en faisant l'éloge de la solidarité familiale africaine, en des termes perçus comme une attaque contre le christianisme.
M. Zuma était en déplacement mardi soir et selon le quotidien The Times, il a déclaré que bien avant l'arrivée de la religion et des Evangiles, nous autres Africains avions nos propres manières de faire. Une époque sombre selon les religieux, mais nous savons qu'alors, il n'y avait ni orphelins, ni hospices de vieux.
L'article a choqué le conseil sud-africain des Eglises, qui a dit ne pas comprendre ce qui amène le président à trouver que la foi chrétienne soit si inutile au genre humain. Le Seigneur Jésus a toujours été l'ami des orphelins, des veuves, des personnes âgées et handicapées, a dit le révérend Mautji Pataki.
Les services de M. Zuma ont dû faire une mise au point, mettant au passage en cause le journal.
Le président sud-africain voulait dire que s'il salue l'avènement de la culture occidentale, certains aspects ou manières de faire de la culture africaine ont été négligés ou sont tombés en désuétude, alors qu'ils sont importants pour la cohésion de la population, a souligné son porte-parole, Mac Maharaj.
Les Occidentaux ont, entre autres, apporté la fin de la famille étendue, obligeant le gouvernement à créer des maisons de personnes âgées, des orphelinats et d'autres mécanismes de soutien aux plus pauvres et aux plus vulnérables, selon M. Zuma, cité par son porte-parole.
Avant la pauvreté n'existait pas car les voisins étaient toujours prêts à se venir en aide les uns les autres, se donner du lait ou du bétail en cas de besoin, selon M. Zuma.
Le dire n'implique pas une négation ou rejet du christianisme. Il est mal intentionné d'en arriver à cette conclusion. Le président tenait seulement à souligner que la culture africaine est une manière pour beaucoup de gens de vivre en harmonie, et il a regretté qu'on la néglige, a ajouté son porte-parole.
Ses services n'ont pas précisé que le christianisme réprouve la polygamie dont M. Zuma, marié actuellement à quatre femmes et divorcé d'une, est un défenseur.
En revanche, ils ont pris la peine de saluer la relation de travail positive et fructueuse avec le secteur religieux dans son ensemble, et le rôle crucial qu'il joue au chevet des nombres malades du sida, dans les écoles et dans l'aide aux victimes de catastrophes et de la criminalité.
Quelque 80% des Sud-Africains se disent chrétiens, selon le recensement décennal de 2001. – AfricaLog avec agence