«Il faut surveiller Saliou Bella. C’est un type dangereux», aurait déclaré Cellou Dalein Diallo. Depuis la rupture entre Dr Saliou Bella Diallo et Cellou Dalein Diallo, chacun multiplie les déclarations pour montrer à l’opinion qu’il a raison.
Le dernier témoignage de Dr Saliou Bella à l’encontre de son ancien allié politique et leader de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée, Cellou Dalein n’est pas, non plus, de nature à espérer un arrangement entre les deux hommes. Le premier allant jusqu’à qualifier l’UFDG de «magma de personnes qui sont en mouvement». Il renchérit en disant que ce parti n’est «qu’un mouvement de masse, ce n’est pas un parti dans le sens propre».
Dans cette sortie, Dr Saliou Bella avance quelques signes d’expression de l’inimitié de la part de Cellou Dalein.
Tout serait parti de sa désignation par la direction nationale du parti, UFDG, pour participer au gouvernement de transition sous la conduite de Jean Marie Doré et de la proclamation de la victoire du Professeur Alpha Condé, alors challenger de Cellou Dalein, au second tour du scrutin présidentiel de 2010.
De sa participation au nom de l’UFDG au gouvernement de transition
Le désormais leader du parti Afia souligne d’entrée de jeu, avoir «été au gouvernement de transition après l’établissement d’une liste de proposition de personnes. J’ai été élu comme première personnalité, quatre autres de mes collègues ont suivi».
Pour lui, ce sont les C.V. qui les ont départagés. Lui, ayant le curriculum vitae le mieux fourni. Insinuant même, que si le premier vice-président [Bah Oury] n’avait pas été directement désigné, c’était dû au fait qu’il avait déjà appartenu à un autre gouvernement, celui d’union nationale qui a été balayé par la junte dirigée par le capitaine Moussa Dadis Camara et que dirigeait Dr Ahmed Tidiane Souaré.
Sur son choix donc, Dr Saliou Bella Diallo de s’enorgueillir: «je me suis retrouvé classé premier et c’est comme ça que j’ai été choisi.» Quant à son bilan au gouvernement de transition, c’est non sans fierté qu’il l‘évoque: «mon séjour dans le gouvernement de transition a été vraiment très brillant. Jusqu’à 3 reprises, mon Premier ministre [Jean Marie Doré, ndlr] m’a plébiscité comme étant le meilleur ministre de l’équipe.» En dépit de ses bons résultats au gouvernement, le parti UFDG ne s’en était jamais fait l’écho. Ce dont il est toujours amer: «Malheureusement, cela n’a jamais été repris au niveau de mon parti. Ce qui a provoqué un malaise à mon niveau», regrette-t-il avant de repartir: «même au niveau des réunions ordinaires, des assemblées générales du bureau exécutif et autres, on ne s’est jamais levé pour dire que "notre ministre a été plébiscité" »
Le conclave et le coup de fil
Après ce décor, venons-en au mobile du "divorce à jamais" entre Dr Saliou Bella Diallo et Cellou Dalein Diallo. En effet, c’est le premier qui rapporte les propos du second. Des propos tenus et dont les confidences ont été faites à Saliou Bella par un «vieux» du parti lors d’un entretien entre ce dernier, Bah Oury, Dr Fodé Oussou Fofana et finalement Saliou Bella qui avait été encouragé par un des cadres du parti à se joindre au trio car, selon ce cadre et rapporté par Saliou Bella: « … si tu ne vas pas, le vieux-là va faire éclater le parti…, si tu ne vas pas, il va brûler la maison.»
Arrivé sur les lieux [dans une maison], Saliou Bella aurait trouvé le «vieux» qui faisait part d’un entretien téléphonique qu’il venait d’avoir avec Cellou Dalein depuis Paris.
Propos du «vieux» rapportés par Dr Saliou Bella: «je viens de raccrocher avec le Président du parti [Cellou Dalein, ndlr]. Il m’a demandé si le premier vice-président Bah Oury est revenu, j’ai répondu oui. Il m’a demandé si l’intérim est toujours assuré par le quatrième vice-président [Dr Fodé Oussou, ndlr], je lui ai dit oui. Il m’a demandé si Dr Saliou Bella est toujours là, je lui ai dit oui».
Des accusations de Cellou Dalein portées contre Saliou Bella, J-M. Doré et Sékouba Konaté
Saliou Bella de continuer à reprendre les propos du «vieux». Et c’est là que l’on verra le mobile du divorce entre Cellou Dalein et lui. Poursuivant donc, que Cellou aurait dit au «vieux»: «Il a dit voilà ce qu’il y a : il faut surveiller Saliou Bella. C’est un type dangereux. Ce sont eux qui ont volé les élections en collaboration avec le Premier ministre Jean Marie Doré et le Président de la transition, le général Sékouba Konaté, pour remettre le pouvoir à Alpha Condé.»
Comme si tout ça ne suffisait pas, Cellou aurait continué à s’épancher: «Ce sont des gens qui constituent pour nous des ennemis, il ne faut pas lui donner l’intérim [de la présidence du parti, ndlr]. Ce qu’il faut faire, il faut dire maintenant au quatrième vice-président de céder l’intérim à Bah Oury qui est de retour. Donc, après Bah Oury, Saliou Bella va venir et Fodé Oussou sera en troisième position. Dans ce cas, Saliou Bella sera mieux surveillé. Saliou Bella est un ennemi. Il sait que beaucoup parmi nous seront emprisonnés, blessés, chassés, tués. Il sait qui fera, quand, où et comment on le fera.»
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