Par Thierno Aliou Bah, Fondateur
Un mouvement associatif technocratique en gestation de jeunes cadres, professionnels et intellectuels Guinéens au service du peuple.
La liberté d’expression, ou ‘‘l'absence de contrainte exercée à l'encontre d'individus en raison de l'expression de leurs opinions’’, constitue un vecteur de l’affirmation de la dignité humaine, tant que nos actions ne vont pas à l’encontre de la liberté d'autrui. La constitution Guinéenne garantit ce droit. La citoyenneté demande donc une certaine ouverture symétrique d’esprit, i.e. la compréhension d’autres façons de penser et d’agir. Alors ne mettons pas la persuasion morale ou les débats d’idées en danger. Notre vision politique pour la Guinée et nos méthodes et moyens d’action pour la restauration des fondamentaux économiques et de la dignité des populations diffèrent, certes, mais nous ne sommes pas des ennemis du pouvoir ou de l’Opposition institutionnelle. Nous sommes une famille aux visions ou aux convictions politiques divergentes. C’est le brassage des idées et la solidarité intellectuelle et non la concurrence entre compatriotes ou entre partis politiques qui vont apporter un regain de vitalité à notre fragile ‘‘démocratie’’. Lorsqu’on a l’intérêt du peuple à cœur, la politique ne consiste pas simplement à briguer la magistrature suprême. Il faut exercer des actions sur le terrain pour que ceux dont le développement en dépend, en l’occurrence l’Etat, les fonctionnaires, les acteurs économiques, les politiques et la société civile, se mettent en phase avec les réalités du monde d’aujourd'hui.
Si le doute persiste dans l’esprit de beaucoup de nos compatriotes quant à la légitimité du pouvoir actuel (à chacun son jugement), le contexte de fragilité sociopolitique auquel la régression du respect des valeurs républicaines et des droits fondamentaux de nos populations se rattache fait l’unanimité des observations. Il faut mettre de côté les dissensions politiques pour se mobiliser contre l’injustice sociale et l’illégalité constitutionnelle, avec une touche de courtoisie pour encourager les modestes accomplissements du pouvoir. Notre projet s’inscrit dans la perspective du ‘‘polissage des habitudes politiques Guinéennes caractérisées par le monopole des champs d’action politique par le pouvoir en place’’ et du déphasage des actions gouvernementales successives par rapport aux besoins des populations. Ensemble, embrassons le chemin d’une démocratie représentative et véritablement fonctionnelle dans le respect des idées. Nous prenons le peuple de Guinée et le monde épris de paix, de liberté et de justice en témoin.
Le manque de volonté politique récurrent de la part de nos administrations, peut-être par narcissisme ou pour des intérêts politiques obscurs, de rassembler les Guinéens autour des valeurs de partage, d’inclusion et de tolérance constitue un indice de leur faible intégration sociale. Les populations Guinéennes souffrant d’un manque criard d’information objective et dépassionnée, il serait salutaire que les activités d’information et d’éducation de masse sur les vrais enjeux politiques et socioéconomiques de notre pays soient planifiées tant au niveau local qu’au niveau international en vue de ‘‘repositionner l’individu comme un électeur doté d’une rationalité démocratique’’ (Zelao). En l’occurrence, ceux qui savent lire doivent s'engager dans une dynamique citoyenne d’interprétation des textes au bénéfice des analphabètes et encourager les débats d’idées dans le respect symétrique des sentiments. Mais il faut être prudent, car au vu de nos expériences démocratiques déchues, savoir lire et écrire ne constitue pas nécessairement un gage d’objectivité ou de réalisme.
Il convient, toutefois, de saluer les efforts de tous les cadres de nos administrations successives qui ont essayé (ou essaient, en ce qui concerne le pouvoir en place), peut-être par conviction morale, de ramener un semblant de légalité constitutionnelle en Guinée. La satisfaction des aspirations économiques du pays en dépend. La bonne gouvernance politique est en effet un gage de qualité des prestations de services publics. Mais globalement, il est plus qu’opportun d’entamer un processus de renouvellement progressif de la classe politique Guinéenne en vue d’amorcer le vrai processus de réconciliation nationale et de développement économique du pays.
Notre engagement dans ce projet est ancré dans nos valeurs exposées dans notre projet de société pro forma qui sert de prélude à notre éventuelle irruption sur la scène politique Africaine. Selon Albert Einstein, «Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire». L’objectif de l’essai ne consiste pas à démontrer une prouesse linguistique ou intellectuelle (‘‘qui est longue et parsemée de labeurs’’) ou de heurter les sensibilités d’une quelconque formation politique Guinéenne, mais plutôt de faire passer un message au service d’un idéal utilitaire. Les grandes plumes nous en excuseront. Notre publication s’adresse particulièrement à des lecteurs relativement dépourvus de préjugés et d'étroitesse d'esprit. Mais force est de souligner que les maux qui affligent notre société relèvent d’un déficit de sagesse de la part de nos leaders et ce, depuis l’indépendance.
Je remercie en passant M. Bangoura et M. Baldé (qui se reconnaitront) d’avoir bien boulu m’accorder l’autorisation de les citer. Je n’oublie pas mon équipe de travail, les amis, les aînés et les auteurs anonymes qui, à travers leurs conseils ou leur présence récurrente dans les débats sociopolitiques Africains, ont directement ou indirectement contribué à l’élaboration de ce document. Nul ne peut prétendre avoir le monopole de la raison. La justice et le développement doivent être établis sur le fondement de la solidarité intellectuelle de l'humanité. Le déficit de sincérité dans nos relations humaines et le manque d’objectivité sur les conséquences sociales de nos choix politiques (nos décisions étant trop souvent passionnées ou calculées à court terme) constituent un obstacle à l’édification d’une démocratie fonctionnelle et durable dans notre pays. Il faut être de bonne foi, objectif et pragmatique pour bâtir une nation prospère. Le peuple est la raison d’être d’un Etat.
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Bonne lecture et que Dieu bénisse la Guinée.
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