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D’anciens compagnons de Kagame appellent à son renversement

Sep 09, 2010

Dans un document de 60 pages, le groupe en exil dresse un bilan très négatif du régime Kagame qu’il accuse de bafouer les libertés individuelles et politiques. Un nouveau conflit entre Rwandais est inévitable si la situation perdure, avertit le document.

D’anciens proches du président Paul Kagame vivant en exil ont lancé, en début de semaine, un appel à la communauté internationale pour qu’elle agisse pour mettre fin au régime du chef de l’Etat rwandais. Les signataires de l’appel sont l’ancien secrétaire général du parti au pouvoir le, Front patriotique rwandais (FPR), Theogene Rudasingwa, en exil aux Etats- Unis, et quatre anciens compagnons du président rwandais.

Dans un document de 60 pages, le groupe en exil dresse un bilan très négatif du régime Kagame qu’il accuse de bafouer les libertés individuelles et politiques. Un nouveau conflit entre Rwandais est inévitable si la situation perdure, avertit le document. Selon Theogene Rudasingwa, en dehors de la corruption notoire, le régime Kagame prive les Rwandais de leurs libertés fondamentales et n’a pas réussi à réconcilier les ethnies rwandaises.

Les exilés rwandais ont publié leur document peu avant la visite, mercredi, du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon au président Kagamé, à Kigali, dans le but de calmer les tensions diplomatiques qu’a créées la fuite du projet de rapport sur les crimes commis au RDC par le Rwanda.

« Ce n’est là qu’une partie de la situation qui prévaut au Rwanda depuis des années. Le problème ne se limite pas seulement aux crimes commis en RDC. Mais vous devez aussi savoir que les éléments du FPR, les forces de défense du Rwanda, ont, en catimini, commis beaucoup de violations des droits de l’Homme, avant, durant et après le génocide au Rwanda », a déclaré Rudasingwa.

L’ancien secrétaire général du FPR croit savoir pourquoi le président Kagame est hostile à une enquête internationale. « Comme il a un pouvoir absolu et qu’il a commis tous ces crimes, il ne veut pas d’enquête. Si j étais à sa place et que j’étais vraiment innocent, je laisserais la justice enquêter sur ces crimes pour traduire les responsables en justice », a dit Theogene Rudasingwa.

Selon l’ancien secrétaire général du FPR, beaucoup de Rwandais, « du pays et de l’étranger » disent « que le pays traverse d’énormes difficultés émanant du pouvoir dictatorial en place, dirige par le général Kagame. »

« Depuis 1994, beaucoup de personnes sont tuées au Rwanda et le principal responsable, c’est le général Kagame ou des personnes qui agissaient pour son compte », a dit Rudasingwa, qui se dit prêt à se soumettre à une enquête parce qu’il n’est responsable d’aucun crime et a lancé un défi au président Kagame de faire la même chose. - VOA