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2010 : Coupe du monde, élections. L’année de tous les défis pour l’Afrique

Mar 07, 2010

L'annĂ©e 2010 sera une annĂ©e dĂ©cisive et riche pour l'Afrique et les africains, tant sur le plan sportif par l'organisation par le pays de l'arc -en-ciel de l'Ă©vènement  planĂ©taire sur lequel seront braquĂ©s les objectifs du monde entier. Les regards seront donc braquĂ©s sur ce pays qui, il y a 20 ans sortait du rĂ©gime de l'apartheid, une honte pour l'humanitĂ© toute entière. Cette fin de calvaire pour le peuple noire sud africain, a Ă©tĂ© marquĂ© par la libĂ©ration de Nelson MandĂ©la, le 11 fĂ©vrier 1990 qui deviendra plus tard prĂ©sident de l'Afrique du sud (…)

Ce sera donc « l'annĂ©e du cuir rond Â» sur le continent noir berceau de l'humanitĂ© oĂą l'amour du foot n'est plus Ă  dĂ©montrer.

Mais les Ă©vĂ©nement qui marqueront plus les africains en ce dĂ©but de dĂ©cennie, c'est sont les Ă©lections prĂ©sidentielles qui auront lieu  dans au moins 15 pays d'Afrique dans les 3 prochaines annĂ©e, 2010, 2011 et 2012.

2010 Ouvrira ce grand bal Ă©lectoral sensĂ© marquĂ© un nouveau dĂ©part pour les peuples d'Afrique concernĂ©es par ces Ă©lections. Ces moments fatidiques permettrons Ă  ces peuples meurtris de dictature et de coup d'État Ă  rĂ©pĂ©tions de nĂ©gocier leur entrĂ©e pour cette nouvelle dĂ©cennie qui, il faut espĂ©rer nous mettra sur la voix du « pouvoir du peuple par et pour le peuple Â», en somme la vraie dĂ©mocratie. Cette vague initiĂ© il y a de cela 20 ans dans la quasi totalitĂ© des pays africains peine toujours Ă  ce mettre en place. L'Ă©tat de la dĂ©mocratie en Afrique laisse toujours Ă  dĂ©sirĂ© avec entres autres des Ă©lections mal organisĂ©es, des dirigeants pour ne pas dire chefs de clans, qui modifient Ă  leur guise la constitution  de leur Etat pour se maintenir au pouvoir pour disent-ils « finir ce qu'ils ont commencĂ© et ce, Ă  la demande de leur peuple Â». Autres faits, ce sont des meurtriers repentis ayant accĂ©dĂ©s au pouvoir par le biais de coup d'Etat, qui se prĂ©sentent aujourd'hui comme des dĂ©fendeurs de la dĂ©mocratie, ou pire encore de ex-opposants Ă  des rĂ©gimes totalitaires, devenus actuellement prĂ©sident, qui passent par tous les moyens pour se maintenir au pouvoir ou imposer un prĂ©sident Ă  leur peuple respectif aussi nul soit – il.

 

Le passé, le présent et le futur de la démocratie en Afrique.

 

C'est au début des années 90 que l'Afrique a choisit la voie de la démocratie en autorisant le multipartisme, bien que la plus part du temps et dans presque tous les pays celui n'est resté que de façade. 20 ans ce sont donc passés depuis et le présent de la démocratie à l'africaine est à désirée. Des opposants emprisonnés, des partis politiques interdits d'activités, des manifestations publiques civils et pacifiques durement réprimé, des décisions judiciaires partiales non fondées sur le droit, la privation de la liberté d'expressions dont autant de faits qui portent atteinte à la démocratie dans les pays africains. On peut donc, en faisant ce constat, dire sans gène que ce sont tant d'espoirs déçus et un échec retentissant pour les pays africains.

A l'avènement des technologies de l'information et de la communication dont l'internet en est le principal moteur, transformant ainsi la qualitĂ© et la rapiditĂ© de la transmission de l'information et de ce fait le comportement des peuples africains et en particulier sa jeunesse, l'Afrique et les africains veulent y croire en une future Afrique dĂ©mocratique sans laquelle aucun progrès social ou Ă©conomique n'est possible. Se payer le luxe de rater ce tournant fondamental pour notre avenir serait sans doute suicidaire par contre si nous rĂ©ussissons Ă   vaincre nos divisions et si nous mettons dans la divergence l'intĂ©rĂŞt supĂ©rieur de nos pays au dessus de toute considĂ©ration, l'Afrique pourra ainsi relĂ©guer aux oubliettes, les vrais fausses  et inutiles confĂ©rences de rĂ©conciliation nationale et les instabilitĂ©s politico-militaires.  Pour ce faire il faudra Ă  l'Afrique, des hommes et femmes visionnaires, dĂ©vouĂ©(e)s,compĂ©tent(e)s, intègres et soucieux(ses)  du bien ĂŞtre sur tous les plans de leur administrĂ©s.

 

L'ouverture du bal, c'est en 2010.

 

Ce sont 9 pays qui auront la lourde tâche de se lancer dans la danse des présidentielles pour 2010, l'Angola, le Burkina Faso, la Centrafrique, la Côte d'ivoire, la Guinée-conakry, le Madagascar, le Rwanda, le Soudan et le Togo.

1- L'Angola: Au pouvoir depuis 31 ans, et pas une Ă©lection depuis 16 ans dans ce pays Ă  cause de 27 annĂ©es de guerre civile, l'actuel prĂ©sident, Edouardo Dos Santos (66ans) avec son parti, le mouvement pour la libĂ©ration de l'Angola (MPLA) est candidat Ă  sa propre succession. Dos Santos tentera de faire entrer son pays dans la dĂ©mocratie  s'il rĂ©ussit Ă  organiser une Ă©lection  indemne de tout reproche et de toute affrontement Ă  part celui des urnes. Face Ă  lui 13 partis de l'opposition entendent bien le faire mentir quant Ă  sa promesse de gagner ces Ă©lections en face et haut les mains. ProgrammĂ© pour novembre 2009,Le premier round est reportĂ© de 6 mois Ă  cause notamment de difficultĂ©s d'organisation et aura lier en mai 2010. La manne pĂ©trolière et les diamants du pays seront sans doute attireront tous les regards du monde  pour ces Ă©lections car elles conditionneront la santĂ© dĂ©mocratique du pays.

 

2-Le Burkina Faso. Venu au pouvoir Ă  la suite d'un coup d'Etat en 1987 et donnĂ© comme partant volontaire,  Blaise CompaorĂ© (59 ans) s'est finalement  portĂ© candidat Ă  sa propre succession au nom du Congrès pour la DĂ©mocratie et le Progrès , son parti. Ce putschiste repentit s'est muĂ© aujourd'hui   en artisan de la paix en Afrique de l'ouest Ă  tel point que l'UA l'a mendatĂ© dans le  règlement des crises togolaise, ivoirienne et tout rĂ©cemment guinĂ©enne. Il sera toute fois contrĂ© dans son Ă©lan de rĂ©Ă©lection par une forte opposition menĂ©e entre autre par Stanislas BĂ©nĂ©wendĂ© Sankara (54sans), prĂ©sentent de l'Union pour la Renaissance / Mouvement Sankariste (UNIR/MR). Mais la diversitĂ© des candidatures , une quinzaine environ fera la faveur Ă  Blaise CompaorĂ© lors de cette prĂ©sidentielle prĂ©vue en Novembre 2010. Ce sont, toute fois les « hommes intègres Â» autre nom  des BurkinabĂ©s qui auront le dernier mot.

 

3- Un matin de NoĂ«l 1999, la cĂ´te d''ivoire connaissait son premier coup d'État militaire,  le GĂ©nĂ©ral Robert GueĂŻ, prenait les commendes du pays(...) Depuis cette tragĂ©die, ce sont plus de 17 ans d'instabilitĂ©  politique que connaissent les ivoiriens, dont entre autre le conflit politico-militaire dĂ©butĂ© en septembre 2002. Plusieurs fois programmĂ©es puis reportĂ©es depuis la fin du mandat de L. Bagbo en 2005, les Ă©lections sont prĂ©vues, selon la mĂ©diation burkinabaise pour fin avril- dĂ©but mai 2010. A 65 ans Bagbo ,Ă©lus en 2000, entend bien accrochĂ© un nouveau mandat avec le soutien de son parti, le FPI. Bien qu'il en ait dĂ©jĂ  fait un deuxième mandat sans qu'il soit Ă©lu, en rĂ©ussissant Ă  repousser Ă  chaque fois les Ă©lections. Mais face Ă  lui une kyrielle de candidats dont les principaux tĂ©nors sont l'ancien chef d'État, Henry Konan BĂ©diĂ©, HKB (76 ans) du PDCI/RDA. HBK, victime du putsch de 1999, entend bien revenir aux commendes  pour remettre la CĂ´te d'ivoire sur les rails. L'autre tĂ©nor de l'opposition, est l'ancien premier ministre et ancien DG adjoint du FMI, Alhassane Dramane Ouattara, ADO(68 ans) du RDR est un autre vieux lion qui dĂ©range de par sa personne et de son parti et qui porte un grand espoir pour de nombreux ivoiriens avec le projet de sociĂ©tĂ© qu'il porte « vivre ensemble Â». Ainsi donc la dispute sera rude, entre ces 3 grands partis, le FPI, le PDCE/RDA et le RDR. Encore faudra t-il toute fois que celles ci soient organisĂ©es, mais probablement Bagbo souhaiterait bien organiser les festivitĂ©s du 50 aire de l'indĂ©pendance de son pays, prĂ©vues en AoĂ»t avant de remettre son titre en jeu.

 

4-La GuinĂ©e, selon toute vraisemblance se dirige vers une Ă©lection prĂ©sidentielles sans prĂ©cĂ©dant. La GuinĂ©e est depuis prĂ©s de 10 ans tombĂ©e dans une instabilitĂ© politique Ă  cause notamment de la maladie de son feu PrĂ©sident, Lansana ContĂ©. DĂ©puis le 23 dĂ©cembre 2008, le pays est dans les mains d'une armĂ©e qui rĂ©prime toute manifestation pacifique de l'opposition et dont le point culminant de ce rĂ©pression fĂ»t le massacre du 28 septembre 2009 lors de la manifestation Ă  l'appel des forces vives, composĂ©es de syndicats, partis politique, sociĂ©tĂ© civile et patronat (…). Depuis FĂ©vrier 2010, le pays s'est engagĂ© dans une transition civilo-militaire dirigĂ© par un gĂ©nĂ©ral issus de la junte et un premier ministre venant des forces vives. En effet selon les termes de l'accord politique global, aucun homme ou femme du gouvernement, ou de la prĂ©sidence, ne se prĂ©sentera comme candidat pour la prĂ©sidentielle. Ainsi, ne s'affronteront que les partis de l'opposition et ma foi, ils sont nombreux. Parmi cette multitude de partis, ils y a certains qui sont plus reprĂ©sentatifs que d'autres. Ce sont entre autre, le FUDEC, de François lounceny Fall, l'UFDG de Cellou Dalein Diallo, l'UFR, de Sidya TourĂ©, le PEDN, de Lansana KouyatĂ©, le RPG, de Alpha condĂ©. Le trait d'union de l'ensemble de ces chefs de partis, ce sont tous des ex-premier ministres des gouvernements de ContĂ©, exception faite pour Aplha condĂ©, le plus ancien d'entre eux.  Le premier tour des Ă©lections Ă©tant fixĂ© en juin 2010, une vive politique a Ă©tĂ© dĂ©clenchĂ© par la dĂ©claration du prĂ©sident de la commission Ă©lectorale nationale indĂ©pendante en charge des Ă©lections, sur le vote des guinĂ©ens de l'extĂ©rieur. Politique vite Ă©teinte par le prĂ©sident par intĂ©rim qui s'est prononcĂ© en faveur du vote de ces deniers. Ce qui est sĂ»r c'est que ces Ă©lections offrent Ă  la GuinĂ©e, pays richement dotĂ© de presque tout, une possibilitĂ© d'entrer dans une nouvelle ère dĂ©mocratique, condition  fondamentale pour son dĂ©veloppement.

 

5-Les peuples du Togo, du  Rwanda,  de la Centre-Afrique, du  Soudan, de Madagascar seront aussi conviĂ©s aux urnes courant 2010. Au Togo, Faure Essozimna GnassingbĂ© (44 ans) avec son parti le Rassemblement du peuple togolais (RPT, au pouvoir) aura fort Ă  faire devant ces adversaires dont le principal opposant est Gilchrist Olympio (74 ans) de l'union des forces du changement (UFC). D'autres partis politiques de l'opposition joueront les arbitres dans le duel entre le  RPT et l'UFC. Les rwandais se rendront aux urnes en AoĂ»t 2010, pour Ă©lire leur prĂ©sident. Et Ă  cette date,  le PrĂ©sident sortant, Paul KagamĂ© (53 ans)  et son parti le Front Populaire Rwandais, qui a beaucoup Ĺ“uvrĂ© Ă  pacifier son pays après le gĂ©nocide, ne sera pas seul pour briguer un nouveau mandat. Le plus sĂ©rieux de ces adversaires est Vincent Birura (52 ans), leader du Parti social-DĂ©mocrate (PSD) et actuel prĂ©sident du SĂ©nat. D'autres opposant en exil n'entendent pas se faire conter l'Ă©vènement et ce sont regroupĂ© pour cela au sein de ODR ( Opposition DĂ©mocratique Rwandaise).  Avec cette Ă©lection, si elle est rĂ©ussie et c'est tout le mal qu'on souhaite au peuple rwandais, accĂ©lèrera la rĂ©conciliation nationale entre Hutus et Tutsis condition d'un mieux vivre dans le mĂŞme pays. En centreafrique aussi on affute les armes mais cette fois ci, Ă©lectorales pour la prĂ©sidentielle de mars 2010. Le prĂ©sident sortant François BozizĂ©, entend bien signer un nouveau baille Ă  64 ans. ArrivĂ© en 2003 au pouvoir Ă  la suite d'un coup d'Etat renversant Ange FĂ©lix PatassĂ©, ce gĂ©nĂ©ral a crĂ©e en 2009 sont parti politique en vue de se porter candidat Ă  la magistrature suprĂŞme de son pays. Il entend donc croisĂ© le fer, Ă  l'aide de son parti, Kwa Na Kwa( le travail par le travail) avec l'ex-prĂ©sident A. F. PatassĂ©, qui se verrait bien reprendre ces activitĂ© de prĂ©sident de la centreafrique, arrĂŞtĂ©es brusquement en mars 2003. D'autres candidats se bousculent au portillon de la prĂ©sidence, dont le chef de l'ArmĂ©e patriotique pour le rĂ©tablissement de la dĂ©mocratie (APRD) et Jean Jacques DĂ©mafouth, un radical opposant très critique en face du rĂ©gime en place. LĂ  aussi comme ailleurs les nombreuses candidatures sont un obstacle aux choix des 4 millions d'Ă©lecteurs centreafricains, qui de toute façons auront, espĂ©rons le, le dernier mot..A 66 ans, Omar el-BĂ©chir au commende du Soudan, bien que soumis Ă  un mandat d'arrĂŞt international Ă©mis par la cours pĂ©nale internationale (CPI) pour «crimes contre l'humanité», est candidat Ă  sa propre succession sous le drapeau de son parti, le Parti National du Congrès, lors des Ă©lections gĂ©nĂ©rales, prĂ©sidentielles et lĂ©gislatives prĂ©vue cette annĂ©es. Ce pays, n a pas connu d'Ă©lections gĂ©nĂ©rales depuis 1986. Face Ă  lui les adversaires sont nombreux dont la branche politique de l'ArmĂ©e populaire de la libĂ©ration du soudan (APLS), un ex-rebel, Salva Kiir Mayardit( 59 ans) vice prĂ©sident du soudan, leader du Mouvement populaire pour la libĂ©ration du soudan (MPLS) , qui milite pour l'indĂ©pendance du sud soudan. Au Madagascar, il y a un fauteuil pour deux Ă  prendre et la dispute sera sans merci entre le prĂ©sident autoproclamĂ© Andy Rajoelina (36 ans) et le prĂ©sident dĂ©chut Marc Ravalomane (61 ans). PrĂ©vue en Octobre 2010, cette prĂ©sidentielle ne verra pas seulement comme candidat ces deux hommes, mais d'autres opposants pensent que leur temps est arrivĂ© pour l'accession Ă  la fonction suprĂŞme de cette grande Ă®le de 20 millions d'habitants.

2010 Sera donc une annĂ©e Ă©lectoral en Afrique, et ces diffĂ©rentes Ă©lections seront un indicateur viable de l'Ă©tat de la dĂ©mocratie le continent. Si dans certains pays, voir tous, bien que les peuples ont le droit de voter, le malheur qui entache ces Ă©lections c'est le pouvoir que se donnent les hommes politiques, de dĂ©crĂ©ter les rĂ©sultats en faisant abstraction aux rĂ©sultats des urnes. Pour que l'Afrique et les africains connaissent la paix, le progrès, le bonheur et la joie de vivre il faudra que nos politiques comprennent  que seule la dĂ©mocratie nous donnera la clĂ© d'une meilleur vie. Vouloir toujours s'accrocher Ă  son poste de chef de l'Etat sans rĂ©sultats probant sans se soucier du devenir de ces concitoyens est un actes criminel. Vouloir justifier sa Ă©nième candidature par la soit- distante «volontĂ© du peuple» ou «demande du peuple Â»  est un acte d'irresponsabilitĂ© majeur indigne de tout homme patriotique.

Cette annĂ©e Ă©lectorale montrera le voix aux autres pays qui organiseront en 2011 des Ă©lections prĂ©sidentielles, ce sont notamment, le BĂ©nin, le LibĂ©ria, La Gambie et le Tchad. Le Mali, le SĂ©nĂ©gal  emboiteront le pas en 2012 pour ainsi clore 3 annĂ©es successives d'Ă©lections africaines.

 

L'espoir peut être de mise pour le milliard d'africains, d'entrer dans une nouvelle décennie marquée par une vraie démocratie et où on arrêtera de nous tirer les uns sur les autres comme de petits lapins pour qu'en fin nous relevions les immenses défis qui se dressent devant nous: la pauvreté, la mal nutrition, les maladies … Nous en avons déjà perdu 5 décennies, soit 50 ans nous avons l'obligation de rectifier le tir pour que les prochaines années soient glorieuse pour le bonheur des africains.

 

SANGARE, Bachir

Montpellier France

123.bachirs@free.fr

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