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Labé: Un leader politique victime de l’intolérance

Nov 09, 2014
Labé: Un leader politique victime de l’intolérance

A la suite d’un débat politique organisé par une radio libre de Labé, le journaliste reconverti en politique, Abdourahmane Bakayoko du parti Les Démocrates Guinéens, DG, a tenu des propos qui n’ont pas plu aux militants et sympathisants de leader de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo, dont c’est le fief imprenable.

Retour sur les propos du jeune leader qui a qualifié, au cours de l’émission politique, que le président Alpha Condé et Cellou Dalein Diallo sont ethnocentristes. Selon lui, Alpha Condé a l’avantage d’avoir dans son gouvernement d’autres ethnies. Et le président du DG d’enfoncer le clou en disant que Cellou Dalein est un menteur et ne peut pas faire le poids devant le Chef de l’Etat sortant, Alpha Condé, en 2015. Le tout, emmitouflé dans un soutien à Sidya Touré, président de l’UFR.

AfricaLog rapporte d’Abdourahmane Bakayoko, tels que prononcés par le leader politique:

«On n’a pas besoin d’installer des bureaux de soutien, des comités de soutien pour Sidya parce que le parti de Sidya est déjà implanté à Labé. Aujourd’hui, on a des problèmes en Guinée. On a de graves problèmes qui ne se retrouvent dans aucun autre pays du monde. Parce qu’en Guinée, il n’y a presque pas de leader politique. Il n’y a que des leaders ethniques. Et, c’est ce qui nous fatigue dans notre pays. La politique honteuse et dangereuse de nos aînés ne doit pas continuer comme ça. Il faut l’arrêter. Parce que, nos grands leaders, en réalité, ne sont pas des grands leaders. Ce sont des leaders faibles. Parce que si vous prenez Alpha Condé, il n’a de militants qu’en Haute-Guinée. Cellou Dalein, celui qui vient en deuxième position, il n’a derrière lui, que les peulhs. Mais, c’est grave, c’est extrêmement grave, pour notre pays ! Il faut mettre fin à cela».

Le leader politique de poursuivre: «On est venu en politique très jeune pour faire la politique comme fait la politique en France, en Allemagne, en Belgique. Ce n’est pas parce que l’on aime Sidya, que l’on déteste Cellou, que l’on déteste Alpha Condé. Mais, on a vu que Alpha Condé a échoué. Il n’est pas capable, il est incapable. Cellou, on sait que lui aussi, il est incapable. Il n’a pas de militants si ce n’est au Fouta. Il n’a derrière lui, que les peulhs. Cellou n’a derrière lui, que les peulhs».

Ces phrases sont ainsi à la base de la colère des militants et sympathisants de Cellou Dalein Diallo. Ils vont tout de même épargner la vie du jeune "impénitent et imprudent leader". Mais, ils ont mis le feu à sa voiture 4x4 qui sera complètement calcinée.

Les réactions de certains citoyens qui ont qualifié cet acte de manque de tolérance, des gens ont même lâché les mots "terrorisme politique à Labé par l’UFDG" ; affirmant que le parti de Cellou Dalein Diallo «vient de prouver à l’opinion nationale et internationale que ce n’est pas un parti responsable qui porte en lui des valeurs de la République et de la démocratie».

La phrase choc concernant le Chef de l’Etat sera: «En 2015, même si Ebola tue tous les Guinéens jusqu’à ce qu’il ne reste que deux Guinéens seulement, ces deux vont chasser Alpha Condé. Parce qu’il ne sera plus légitime. Ces deux (2) vont voter : un va commander, l’autre, après».

Le jeune leader qui sera interpellé puis inculpé par le procureur de la République pour «outrage au président de la République», annonce avoir perdu «120 000 euros, 34 millions de francs guinéens, deux ordinateurs portables de marque Macbook et Packard bell, une tablette Samsung et la voiture Prado land cruiser carbonisée», entre autres. Il regrette, d’autre part, qu’aucun des avocats «de Conakry et de toute la Guinée que j’ai contactés, n’accepte de risquer sa vie et sa voiture pour me défendre à Labé».

De son côté, le Ministre de la Communication a exprimé son indignation face au préjudice subi par le jeune Bakayoko de la part des militants et des sympathisants de l’UFDG de Cellou Dalein Diallo. Il a ainsi déclaré que «Cette situation est un signal grave pour non seulement pour le peuple de Guinée et aussi pour tous ceux qui sont prêts à voter en 2015. Si dans le fief de la principale formation politique de l’opposition, on n’ose pas critiquer le leader, si demain il arrivait à la présidence de la République, je crois que ça sera la fin de la liberté d’expression ou pourquoi pas la liberté tout court».

Alhousséni Makanéra d’inviter: «Je m’attendais à écouter la réaction de la Direction nationale du parti ou les responsables locaux de Labé et pourquoi pas du président du parti pour non seulement, condamner l’acte parce que l’acte est grave. Il devait tout simplement dire que ceux qui ont fait cet acte ne sont pas des militants ou responsables du parti ou même s’ils sont du parti, ce n’est pas la ligne du parti. Mais depuis hier c’est silence radio totale. L’adage nous apprend que qui ne dit rien consent».

Mesurant la portée des propos du Ministre de la Communication, Cellou Dalein Diallo vient de réagir en déplorant «fortement la destruction du véhicule de monsieur Bakayoko. Peut être que les jeunes de Labé ont voulu se rendre justice, ce qui n’est habituellement pas des pratiques de l’UFDG», explique-t-il.

Dans une explication qui s’apparente à la langue de bois, Cellou Dalein justifie l’action des jeunes par le fait «des injures grossières proférées à l’endroit de l’UFDG et son président». Et de donner une leçon de morale aux politiciens "téméraires et volubiles": «Il faut que les gens respectent aussi la déontologie dans leur participation au débat politique. Je déplore la violence exercée sur le leader politique [Abdourahmane Bakayoko des DG ; NDLR], ce ne sont pas des circonstances atténuantes. Je reconnais qu’il ne devrait pas aussi aller s’attaquer, personnellement au leader de l’UFDG, le traitant de tous les noms d’oiseau dans son propre fief, il a aussi attaqué le président de la République».

La frustration du chef de file de l’opposition se comprendra par le fait, pour le jeune Abdourahmane Bakayoko d’exprimer son soutien à Sidya Touré de l’UFR: «Dire que l’UFDG est un parti ethno et que la solution, c’est un autre leader. S’il veut faire la campagne d’un autre leader, il est libre. Mais, qu’il défende ce leader à travers son projet de société, son programme. Nous n’avons pas de problèmes à ce niveau, il peut être partisan d’un leader, il peut faire son choix, le défendre, mais qu’il le défende par rapport à son projet de société, son programme de développement pour la Guinée, à ce qu’il a fait ou qu’il peut faire pour la Guinée. Et non en disant que les autres, c’est des ethnos, des tribalistes, des gens incompétents. Il va jusqu’à dire que lui-même est plus compétent que le président de l’UFDG et qu’il peut battre le président de l’UFDG. Ce n’est pas ce genre de débat dont on a besoin dans notre pays».

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