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Le monde indigné par la décapitation d’un journaliste américain

Aug 20, 2014
Le monde indigné par la décapitation d’un journaliste américain

Les jihadistes ultra-radicaux de l'Etat islamique (EI) ont affirmé avoir décapité un journaliste américain enlevé en Syrie et menacé d'en tuer un autre, dans la riposte la plus directe au soutien aérien des Etats-Unis aux forces armées et aux kurdes en Irak.

Cet assassinat a soulevé mercredi l'indignation des Occidentaux, Paris disant envisager une stratégie globale contre ce quasi-Etat terroriste, et Berlin annonçant sa disposition à livrer des armes aux forces kurdes pour les aider à repousser l'offensive jihadiste dans le Nord.

Les extrémistes sunnites de l'EI, qui sèment la terreur en Irak et en Syrie voisine, ont perdu ces derniers jours du terrain dans le nord irakien après une contre-offensive de l'armée et des combattants kurdes appuyée par des raids massifs de drones et d'avions de combat américains.

Avant le début le 8 août de ces frappes, les jihadistes s'étaient emparés depuis le 9 juin de larges pans du territoire au nord, à l'ouest et à l'est de Bagdad, et avaient avancé vers la région autonome du Kurdistan, face à une armée irakienne impuissante et des forces kurdes dépassées.

Dans une vidéo diffusée mardi sur internet, l'EI qui s'est taillé une réputation de groupe sanguinaire, montre un homme s'exprimant en anglais avec un accent britannique, masqué et habillé de noir qui semble couper la gorge du journaliste James Foley, enlevé en novembre 2012 en Syrie.

Intitulée Message à l'Amérique et tournée dans une zone désertique impossible à identifier, le groupe montre aussi un autre journaliste américain identifié comme Steven Sotloff, qu'il menace d'exécuter si les frappes ne cessent pas.

La Maison Blanche a dit vérifier l'authenticité de cette vidéo. Si elle est authentique, nous sommes horrifiés par le meurtre brutal d'un journaliste américain innocent (...), a indiqué le Conseil de sécurité nationale.

Sa mère, Diane Foley, dans un message sur Facebook, a dit que son fils avait donné sa vie en essayant de montrer au monde les souffrances du peuple syrien.

- Condamnations internationales -

Nous implorons les ravisseurs d'épargner la vie des autres otages. Comme Jim, ils sont innocents. Ils n'ont aucun pouvoir sur la politique du gouvernement américain en Irak, en Syrie ou ailleurs dans le monde, a ajouté Diane Foley.

James Foley, qui à 40 ans était un reporter expérimenté, avait couvert le conflit en Libye avant de se rendre en Syrie pour couvrir la rébellion contre le régime de Bachar al-Assad pour le site d'informations américain GlobalPost, l'Agence France-Presse et d'autres médias.

Nous sommes horrifiés par la diffusion de cette vidéo -qui n'a pas été authentifiée- et par la revendication de l'assassinat de James Foley, a déclaré le PDG de l'AFP, Emmanuel Hoog.

Le Premier ministre britannique David Cameron a interrompu ses vacances pour présider une série de réunions d'urgence sur la menace posée par l'EI, qualifiant, si c'est vrai, de choquant et pervers l'exécution du journaliste.

Son chef de la diplomatie Philip Hammond a fait état d'une enquête pour s'assurer si le bourreau est un Britannique.

Paris a évoqué une barbarie et un assassinat ignoble.

Après les déclarations du président Barack Obama affirmant vouloir poursuivre une stratégie à long terme de lutte contre l'EI, son homologue français François Hollande a lui aussi annoncé qu'il proposerait prochainement une conférence sur la sécurité en Irak et la lutte contre l'EI qui dispose de financements importants et d'armes très sophistiquées.

- Armes allemandes -

Après les Etats-Unis et la France qui ont livré des armes aux forces kurdes, l'Allemagne s'est dite prête à faire de même le plus rapidement possible.

Sur le terrain au nord et à l'ouest de Bagdad, les forces irakiennes appuyées par les milices chiites et les tribus sunnites, ainsi que les peshmergas (combattants kurdes) consolidaient leurs positions après avoir repoussé les jihadistes, mais faisaient mercredi du surplace.

Les forces engagées pour reprendre aux jihadistes la ville de Tikrit, l'ancien fief du président renversé et exécuté Saddam Hussein, n'ont pas encore réussi à y entrer.

La reprise dimanche du barrage de Mossoul, le plus important d'Irak, a constitué leur principale victoire jusque-là. Selon des officiers kurdes, un raid aérien américain a visé mercredi une réunion de jihadistes dans une école près du secteur du barrage.

L'offensive jihadiste a jeté sur les routes des centaines milliers de personnes dont des membres des minorités chrétiennes et kurdophone des Yazidis qui ont trouvé refuge dans les montagnes du nord, au Kurdistan ou même dans des camps à la frontière syrienne.

Face à cette crise humanitaire majeure, l'ONU devait lancer mercredi l'une de ses plus importantes opérations de soutien pour aider près d'un demi-million de déplacés, par voies aérienne, terrestre et maritime.

L'EI est né sous un autre nom en 2004 en Irak et était considéré comme une branche irakienne d'Al-Qaïda avant de couper les liens avec ce réseau après son engagement en Syrie en 2013.

Accusé des pires exactions -exécutions, viols et persécutions, il a proclamé fin juin un califat dans les régions sous son contrôle en Irak et en Syrie, après être parvenu à recruter des milliers de combattants arabes et étrangers. – AfricaLog avec agence

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