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Les petites perles de Martine (Droit de réponse)

Jan 31, 2012

La réponse du correspondant de Reporters Sans Frontières (RSF) en Guinée, M. Diallo Souleymane après l’attaque la semaine dernière, par Mme Martine Condé, la présidente du CNC, sur une radio privée de Conakry. C'était au lendemain de la publication du rapport de RSF qui a classé la Guinée au 86ème rang mondial dans le respect de la Liberté de la presse, en 2011.

 

"Le classement de la Guinée par RSF: Les petites perles de Martine

Martine Condé est fâchée parce que “Reporters Sans Frontières a mal classé la Guinée”. Selon la Présidente du Conseil National de la Complication, la République de Guinée “a dégringolé” au 86è rang.

Interrogée par quelques Grandes Gueules de Radio-Espace au lendemain de la publication du classement mondial des pays du globe en matière de respect de la liberté de la presse, Mme Martine Ilboudo Condé aligne sur les ondes des idées et des raccourcis inadmissibles pour une institution républicaine.

Prenons au hasard, quelques-unes des petites perles de Martine…

- Mais quand M. Ambroise se plaint et nous classe au 86è rang, nous trouvons que c’est injuste. Parce que dans son interview tout à l’heure (à Radio Espace), il est revenu sur le fait que j’ai traité certains de ses correspondants de petits mafieux ou la petite mafia de la presse guinéenne. Je crois que ça, c’est resté dans sa gorge comme un boulet. Mais je dis la vérité…

… Quand nous avons pris la décision (n°005/SP/CNC/07/2011 en date du 25 juillet 2011 relative à la suspension temporaire de toute émission ou de tout article relatif à l’attentat contre la vie du Chef de l’Etat, c'était en accord avec des responsables d’associations. Nous voulions participer au dialogue. J’ai répété ça plusieurs fois. Guineenews.org en a publié. Mais dernièrement, nous avons invité, je ne sais pas c'était à quelle occasion, le représentant de RSF ici. Et c'est au cours de l’entretien que lui-même, il a avoué que c’est lui qui avait fait la campagne internationale contre notre décision. Et pourtant, il connaissait la vérité.

Ensuite, un autre président d'association m'a dit qu'effectivement, les responsables d’associations avaient accepté que l’on suspende les émissions ou en tout cas, tout ce qui concerne l’attaque du domicile du Président. Ils sont revenus sur leur décision parce qu'ils ont senti que c’est sûr que la Société civile avait reçu de l’argent et eux, ils n’étaient pas sûrs de profiter.

Pierre Ambroise, je crois qu'il n'enquête pas bien sur la Guinée. Il ne se renseigne pas. Et puis, je crois qu’il n’a pas l’expérience nécessaire encore parce qu’il est assez jeune.

Il doit chaque fois se référer, en tout cas, au contexte; pourquoi on l’a fait. Nous, nous sommes là d'abord pour défendre les populations. Notre population se plaignait. La décision a été prise.

Et leur représentant ici, je le dis, il n'est pas objectif. C'est Souleymane du Lynx. Normalement, il doit quand même tenir compte de beaucoup de choses. Il est au courant de la situation… il sait que nous sommes en train de faire un effort pour que tout rentre dans l'ordre. Il sait que nous avons fait un colloque. Actuellement, quel journaliste a eu la visite d'un policier ou d'un gendarme et tous ces gens-là, viennent au CNC pour se plaindre.

Ce sont nos propres compatriotes qui mettent l’huile sur le feu. Et là, je ne suis pas d’accord

- Mme Martine Condé complique des choses simples.

- La mafia: S’il est vrai que la presse guinéenne est mafieuse, les chefs ne sauraient se trouver ailleurs qu’au CNC.

- La censure du 18 juillet. En aucun cas, le CNC ne peut réunir les responsables des associations des médias pour leur demander d’entériner une censure préalable que la loi sur la liberté de la presse elle-même a refusé d’instaurer. La suspension “ temporaire ” d’un droit fondamental ne relève pas du CNC. N’expliquez plus rien, ni à Pierre Ambroise, ni aux Guinéens. La décision est illégale. Si explications il y a, orientez les vers “ la suspension ”. Parce qu’il y a suffisamment des La Palice en Guinée pour croire que toute “ suspension ” est temporaire. Par respect pour le CNC, nous ne dirons rien de la levée de cette suspension. L’essentiel est qu’elle ait été… suspendue. Définitivement, on espère.

- Le classement : Ambroise Pierre n’est pas assis “là-bas en Europe” pour envoyer des questionnaires à des gens qui ne font pas bien leur travail, à un correspondant qui n’est pas objectif… Pierre Ambroise travaille pour une organisation internationale. Il est formé pour cela. N’entre pas à RSF qui le veut. Ce n’est pas du cinéma.

Avant d’intervenir dans les “Grandes Gueules”, Mme Martine Condé aurait dû procéder à une petite lecture du classement et du rang de la Guinée. Hélas ! Le résultat aura été catastrophique. La Guinée a été évaluée à partir de quatre rapports traités par quatre professionnels, oui, des professionnels qui ne se sont pas concertés. Aucun d’entre eux n’a vu le rapport de l’autre. Ambroise Pierre n’est responsable que de la section Afrique. La place de la Guinée ne dépend de la magouille de personne. Résultat: la Guinée n’a pas “ dégringolé ”. Au contraire, elle a fait des progrès. En 2010, elle occupait le 113è rang mondial. En 2011, elle en occupe le 86è. Le progrès est de 27 points en un an. Mais, il fallait lire le texte du classement pour le savoir. Hélas !

- La partie la plus pitoyable de l’intervention de Mme Martine Condé dans les Grandes Gueules porte sur la HAC. On est allé jusqu’à lui demander si elle a lu la loi. “Je l’ai lue ”, dit-elle. Et voilà ce qu’elle en a retenu : Je cite : “ On vous a dit que jusqu’à la mise en place de l’Assemblée nationale, c’est-à-dire les élections, le CNC reste en place. C’était écrit même dans la constitution, dans les mesures transitoires ”. Pauvres de nous !

Catastrophe pour catastrophe, Mme Martine Condé pense que le CNC doit rester en place pour appliquer la loi 005/CTRN/du 23 décembre 1991. Erreur ! Celle-ci a été abrogée par la promulgation de celle sur la HAC. Le CNC reste en fonction pour appliquer la loi sur la HAC sans en prendre le titre. Les 3 articles 58, 59 et 60 contenus dans les dispositions transitoires, ont définitivement réglé le problème. Où vous avez vu, une loi abrogée qui continue de fonctionner. On s’amuse ! Et ce n’est pas le moment.

Parce qu’elle a évoqué aussi l’huile sur le feu. Ce n’est pas nous qui allumons le feu. Même les quantités d’huile que nous y mettons nous sont fournies par le CNC. C’est lui qui en est le gardien. Le jour où les lois primeront sur les ententes et les arrangements, il n’y aura ni feu, ni huile, ni pyromanes, ni démagogues imaginaires, ni sapeurs pompiers dans ce pays.

Diallo Souleymane"

(NDLR: Cliquez sur ce lien pour lire la réaction de la Présidente du Conseil National de la Communication, publiée sur votre site après la publication du rapport de RSF sur la Guinée)
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