"J'ai fui Chadakori, mon village, où le younwa (la faim, en langue haoussa) sème la désolation", raconte Balkissou. Sous un soleil accablant, la jeune femme mendie dans les rues poussiéreuses de Maradi, capitale du centre-sud du Niger.
Perdue dans une robe trop grande pour elle, le regard triste, elle explique que son village situé au nord de la ville s'est "quasiment vidé" de ses habitants et que seuls les vieux et les enfants y sont restés.
La junte militaire qui a renversé le président Mamadou Tandja en février doit restituer le pouvoir aux civils dans un délai d'un an, dit vendredi le Conseil consultatif national, organe chargé de fixer la durée de la transition politique au Niger.
Un groupe de militaires a renversé le président Tandja le 18 février et constitué un Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD), promettant de n'être qu'une instance intérimaire.
Voici deux pays ouest- africains aux parcours politico-historiques absolument presqu’aux antipodes l’un de l’autre et qui se retrouvent pratiquement au même moment en train d’envisager le même processus qui, pour tous les deux, est en passe de définir, et de façon déterminante, de nouveaux contours de la vie politique future. La Guinée tout d’abord.
Plus de 600 personnes, dont 44 femmes, ont été interpellées lors d'une opération "coup de poing" de la police dans des quartiers de Niamey, a appris mercredi l'AFP auprès de la police.
Une dizaine de personnalités proches de l'ex-président nigérien renversé Mamadou Tandja, ont été interpellées dimanche à Niamey pour des "activités subversives" présumées, a-t-on appris lundi de source policière.
La junte militaire au pouvoir au Niger a catégoriquement démenti vendredi les informations faisant état de son intention de revoir les permis miniers d'Areva, qui extrait dans ce pays la moitié de son uranium.
"Personne n'en a officiellement parlé, ce n'est pas à l'ordre du jour, on a rien dit là -dessus", a affirmé à l'AFP Abdoulkarim Goukoye, le porte-parole du Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD, junte).
Tandja est tombé sans que personne ne s’en émeuve véritablement. Lui, le bien aimé du peuple nigérien qui déclarait à ses visiteurs qu’il vivait une expérience inédite dans la vie d’un président de la république. Il aurait tellement bien travaillé que le peuple nigérien lui impose de rester encore à la tête du pays. Le problème, c’est qu’à force de répéter ce mensonge à ses interlocuteurs, il avait fini par y croire lui-même. Sur un mensonge devenu vérité officielle, Tandja a entrepris son règne à vie.
La junte militaire nigérienne qui a renversé le président Mamadou Tandja voici deux semaines a nommé un gouvernement de transition pour conduire le pays vers des élections démocratiques.
Le commandant de la junte, Salou Djibo, a nommé par décret un gouvernement de vingt membres, dont cinq officiers.
Le mois dernier, un porte-parole de la junte a affirmé qu'aucun membre de l'autorité militaire ou du gouvernement de transition ne serait autorisé à se présenter aux élections, dont la date n'a pas encore été fixée.
Il ne préside pas, officiellement, aux destinées du Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD), certes, mais il n’est nullement la figure la moins connue de cette junte qui a brisé, le jeudi 18 février 2010, le rêve de Mamadou Tandja de s’approprier, à jamais, les rênes du Niger ; loin s’en faut.