Le président démissionnaire Abdelaziz Bouteflika «demande pardon» aux Algériens dans une lettre «d'adieux», tout en assurant avoir gouverné avec «sincérité et loyauté», au lendemain de son départ du pouvoir sous la pression de la rue.
«Je quitte la scène politique sans tristesse ni peur pour l'avenir de notre pays» et «je vous exhorte à demeurer unis, à ne jamais vous diviser», indique notamment M. Bouteflika dans cette lettre adressée à «ses chères soeurs» et «chers frères» algériens.
«Je ne puis achever mon parcours présidentiel sans vous adresser un ultime message» et «demander pardon à ceux, parmi les enfants de ma patrie, envers lesquels j'aurais, sans le vouloir, manqué à mon devoir en dépit de mon profond attachement à être au service de tous les Algériens et Algériennes», poursuit l'ancien président, qui se présente comme «désormais simple citoyen».
À la tête de l'État pendant 20 ans, plus qu'aucun de ses prédécesseurs, M. Bouteflika se dit «fier» de sa «contribution à ce que l'Algérie ait amorcé le 21e siècle en étant dans une situation meilleure» et des «progrès notables, réalisés dans tous les domaines, en faveur du peuple algérien».
«J'ai consacrĂ© ces 20 dernières annĂ©es Ă votre service, et Dieu est tĂ©moin de ma sincĂ©ritĂ© et de ma loyauté», poursuit M. Bouteflika, Ă©voquant ses actions «certaines satisfaisantes et d'autres moins, le propre de l'action humaine Ă©tant qu'elle est toujours Ă parfaire». Â
«L'erreur étant humaine, je vous demande pardon pour tout manquement, par une parole ou un geste, à votre égard» et «comme toute chose a une fin, je vous fais mes adieux même s'il n'est pas facile pour moi de vous exprimer toute la sincérité de mes sentiments», ajoute le chef de l'État déchu.
Confronté à près d'un mois d'une contestation inédite, et défié ces derniers jours par l'armée, M. Bouteflika a finalement remis mardi soir sa démission.
Dans sa lettre, il indique se «retirer désormais chez (lui)», sans autre précision. - AfricaLog avec agence
Le chauffeur ayant dérouté son bus scolaire vers l'aéroport de Milan voulait se servir des 51 élèves qui étaient à bord comme «bouclier» humain, puis s'envoler vers l'Afrique, a-t-il confié aux enquêteurs, cités par les médias.
«Je voulais aller sur la piste de l'aéroport de Linate avec les enfants que j'aurais utilisés comme un bouclier, et de là partir en avion pour l'Afrique de manière éclatante», a-t-il expliqué lors de l'un de ses premiers interrogatoires, cité par le journal Corriere della Sera.
«Je ne voulais faire de mal à personne», a assuré le chauffeur d'origine sénégalaise Ousseynou Sy, qui a été bloqué par des carabiniers sur la route avant de mettre le feu au bus. Tous les enfants étaient parvenus in extremis à s'échapper par des vitres arrières brisées par les militaires.
Il a justifiĂ© son geste en affirmant vouloir attirer l'attention sur le drame des migrants morts en MĂ©diterranĂ©e. Â
Vendredi, il a réitéré cette volonté de ne pas faire de mal aux enfants, lors d'un nouvel interrogatoire, selon les médias italiens.
«J'entendais les voix des enfants en mer qui me disaient : "Fais quelque chose d'éclatant pour nous mais sans faire de mal aux enfants», a-t-il déclaré aux enquêteurs, selon ces sources.
Paroles délirantes laissant penser à un moment de folie? L'avocat d'Ousseynou Sy a en tout cas demandé une expertise psychiatrique pour son client.
L'homme de 47 ans aurait selon le Corriere della Sera exprimé sa haine «des blancs» qui ont «envahi et colonisé» l'Afrique, obligeant aujourd'hui les Africains à émigrer et «mourir en Méditerranée».
Le chef de la cellule antiterrorisme de Milan, Alberto Nobili, a d'ailleurs indiqué que l'homme avait posté sur YouTube une vidéo avec pour message «Afrique soulève-toi».
Le chauffeur a aussi confié aux enquêteurs que la saisie mardi par l'Italie du navire humanitaire Mare Jonio, bloqué au large de l'île italienne de Lampedusa avec 48 migrants à bord, avait constitué pour lui un facteur déclenchant.
Citoyen italien depuis 18 ans, il n'a exprimĂ© aucun regret pour son action. «C'Ă©tait une chose que je devais faire et que je referais. Cent fois. Pourquoi l'ai-je fait ? Pour envoyer un signal Ă l'Afrique. Les Africains doivent rester en Afrique». Â
Il confirme en outre avoir mûri sa décision depuis quelque temps.
Le quotidien Messagero rapporte d'ailleurs vendredi qu'il aurait fait une première tentative deux jours avant les faits. «Il a essayé de changer de parcours, mais un professeur est intervenu et a dit "Qu'est-ce que tu fais ? Prends la bonne route"», ont rapporté trois élèves au journal. Ce jour là , le chauffeur leur était apparu particulièrement nerveux et aurait insulté un jeune.
Luigi di Maio, vice-premier ministre et chef de file du Mouvement Cinq Étoiles, a dû une nouvelle fois se défendre vendredi de jeter de l'huile sur le feu dans son pays, aux côtés
de son partenaire au gouvernement Matteo Salvini, chef de La Ligue.
«Il faut que le ton reste mesuré, je suis d'accord, mais les partis d'opposition se livrent eux-mêmes à une instrumentalisation en parlant de haine quand cela n'est pas nécessaire», a-t-il affirmé.
Pour lui, le chauffeur est avant tout «un criminel» et «même si sa naissance avait eu lieu en Italie, il resterait un criminel».
Le ministre de l'Intérieur du gouvernement sortant, Marco Minniti, avait estimé jeudi qu'un «continuel bombardement médiatique (était) dangereux, car les mots ont un poids».
En fĂ©vrier 2018, avant les Ă©lections qui ont menĂ© au pouvoir la coalition populiste, un militant italien d'extrĂŞme droite, Luca Traini, avait tirĂ© sur une dizaine d'Africains Ă Macerata pour venger le meurtre d'une jeune femme attribuĂ© Ă un dealer nigĂ©rian. Â
Brenton Tarrant, qui vient d'être inculpé en Nouvelle-Zélande pour le massacre de 49 fidèles dans des mosquées de Christchuch, avait inscrit le nom de Luca Traini sur l'une des ses armes.
«Baisser le ton me paraît fondamental» a estimé vendredi le procureur national anti-mafia Cafiero de Raho, à La Stampa. «N'oublions pas l'existence d'un fort extrémisme de droite qui se nourrit de haine raciale et d'un dangereux terrorisme anarco-insurrectionnel qui surfe sur les thèmes de l'immigration», a-t-il insisté. - AfricaLog avec agence
Le bilan du cyclone Idai au Mozambique et au Zimbabwe s'est alourdi samedi Ă 676 morts et devrait encore grimper au fur et Ă mesure de la progression des secours, qui peinent Ă atteindre des zones toujours coupĂ©es du monde, ont prĂ©venu les humanitaires, inquiets des risques d'Ă©pidĂ©mies. Â
«C'est un dĂ©sastre naturel sans prĂ©cĂ©dent. La zone affectĂ©e (au Mozambique) est d'environ 3000 km2. Un dĂ©sastre qui Ă©quivaut aux catastrophes majeures», a estimĂ© samedi le ministre mozambicain de l'Environnement, Celso Correia. Â
«Malheureusement, personne dans la région ni dans le monde ne pouvait prédire un désastre d'une telle ampleur», a-t-il ajouté depuis Beira (centre), la deuxième ville du Mozambique, partiellement dévastée par les intempéries.
Selon le dernier bilan des autoritĂ©s mozambicaines, Idai, qui a balayĂ© la semaine dernière l'Afrique australe, a fait au moins 417 morts au Mozambique, pays le plus touchĂ©. Â
Au Zimbabwe, 259 personnes ont été tuées et près de 200, dont 30 écoliers, sont toujours portées disparues.
Mais le bilan final sera «bien plus élevé» car «de nombreuses régions sont encore inaccessibles», a prévenu samedi la directrice générale de l'UNICEF, Henrietta Fore.
«La situation va encore empirer avant de s'améliorer», a-t-elle mis en garde. «Les agences humanitaires commencent à peine à voir l'ampleur des dégâts. Des villages entiers sont été submergés, des immeubles rasés, des écoles et des centres de santé détruits», a-t-elle ajouté.
Les opérations de secours et d'acheminement de l'aide, avec hélicoptères, bateaux militaires, pneumatiques, de pêche, se poursuivaient samedi dans des conditions difficiles, compte tenu de l'effondrement de nombreuses routes et ponts.
«On n'a rien, les gens meurent comme des chèvres ou des poules. On n'a aucune aide. On meurt de faim », implore un habitant du district de Buzi (centre), l'un des plus touchés au Mozambique.
«Je suis en vie, mais j'ai tout perdu», tĂ©moigne Maria Maposa, Ă©vacuĂ©e en bateau de cette zone. Â
Samedi matin, une centaine de rescapés de Buzi sont arrivés au port de Beira, où ils ont reçu une soupe et des habits.
Nombre d'entre eux avaient besoin de soins après avoir été blessés par des tôles soulevées par des rafales de vent proches de 200 km/heure.
Au total, ce sont environ 2 millions de personnes qui sont affectées par le cyclone et ses inondations en Afrique australe.
«Il n'y a plus personne bloquĂ© dans des arbres », a affirmĂ© samedi Sebastian Stampa du Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha). Â
Mais «il y a encore des gens sur les toits» qui ont refusé d'être hélitreuillés, a-t-il ajouté, expliquant qu'ils survivaient en faisant sécher de la nourriture sur des tôles ou des toits-terrasses.
À Buzi, à une trentaine de kilomètres à vol d'oiseau de Beira, les survivants dorment dehors, sur des containers, sous des bâches en plastique ou sous les étoiles... et sous la pluie qui continue par intermittence, a constaté un photographe. Mais l'activité commerciale reprend le long de rues de nouveau praticables.
La dĂ©crue s'est poursuivie samedi. Ocha a toutefois mis en garde contre de possibles nouvelles inondations en cas de fortes pluies. Â
À Buzi et à Beira, ville d'un demi-million d'habitants, la population s'attelait à déblayer et reconstruire.
L'électricité était progressivement rétablie dans certains quartiers de Beira. L'hôpital a de nouveau été connecté au réseau, selon Celso Correia. Buzi était, elle, toujours privée d'électricité.
La principale route qui conduit à Beira devrait être accessible dimanche et la voie ferrée est de nouveau utilisable depuis vendredi, «ce qui signifie que l'aide peut arriver plus facilement», s'est réjoui le ministre de l'Environnement.
Des habitants ont commencĂ© Ă enlever la boue et Ă reconstruire avec les moyens du bord, des tĂ´les gondolĂ©es emportĂ©es par le vent, des habitations de fortune. Â
Dans plusieurs écoles de Beira réquisitionnées, des milliers de rescapés s'entassent, laissant craindre des épidémies. À Buzi, où l'odeur des égouts qui ont débordé est pestilentielle, de très nombreux habitants toussent.
«La promiscuité dans les centres d'hébergement, le manque d'hygiène, les eaux stagnantes et infectées posent des risques de maladies comme le choléra, le paludisme et les diarrhées», a prévenu l'UNICEF. Des informations contradictoires circulaient sur d'éventuels cas de choléra.
Le Programme alimentaire mondial (Pam),  qui distribue la nourriture, a déclenché son niveau d'urgence 3, équivalent aux crises au Yémen, en Syrie ou encore au Soudan du Sud.
«Des dizaines de milliers de personnes ont tout perdu. Avec l'étendue des dégâts qui se précise, le nombre de personnes dans le besoin augmente. On doit faire plus», a estimé le porte-parole du Pam, Herve Verhoosel.
Au Zimbabwe, les rescapés continuaient ce week-end à enterrer leurs morts, tandis que 120 corps ont été emportés par les eaux au Mozambique, selon Ocha. - AfricaLog avec agence
Des milliers d'étudiants ont manifesté sans incident, à Alger et dans d'autres villes du pays, pour dénoncer une «ruse» d'Abdelaziz Bouteflika pour se maintenir au pouvoir, au lendemain du retrait de sa candidature à un 5e mandat et du report sine die de la présidentielle.
«Les étudiants résistent à la prolongation du 4e mandat !», ont scandé les manifestants - auxquels se sont joints des enseignants -, ont constaté des journalistes. Ils ont brandi de nombreux drapeaux et défilé joyeusement dans les artères près de la Grande-Poste.
La place autour de ce bâtiment emblématique du coeur de la capitale algérienne est restée de longues heures noire de monde, avant que la foule se disperse dans le calme en fin d'après-midi.
«Pacifique, pacifique», ont-ils aussi clamé, reprenant un des mots d'ordre de la contestation née le 22 février, contre la candidature du président Bouteflika à un 5e mandat à la présidentielle, initialement prévue le 18 avril.
«Pas de ruse, Bouteflika», ont encore crié les étudiants algérois, qui manifestaient pour le 3e mardi consécutif, après des appels réitérés sur les réseaux sociaux dès le «message à la Nation» de M. Bouteflika lundi soir à la TV nationale.
Confronté à une contestation inédite en 20 ans de pouvoir, le chef de l'État algérien a annoncé qu'il renonçait à briguer un 5e mandat et a reporté sine die la présidentielle.
Il a prolongé ainsi son mandat jusqu'au prochain scrutin dont la date sera fixée par une «Conférence nationale», dont il souhaite que les travaux s'achèvent «avant la fin de l'année».
«C'est une ruse pour gagner du temps, pour tenter d'enrayer le mouvement, le temps de ramener une autre marionnette comme président», a déclaré Amel, étudiante en Mathématiques-Informatique à Alger.
«Bouteflika se moque de nous. Depuis le début il voulait prolonger son mandat [...] il a eu ce qu'il voulait [...] de manière illégale», a estimé Ghania Bellal, 19 ans, étudiante en journalisme à Alger.
Sur les pancartes, le «5», cerclé et barré de rouge, logo de la contestation initiale contre un 5e mandat, a laissé la place à un «4 "», refus du prolongement de l'actuel mandat de M. Bouteflika, qui expire le 28 avril.
Sur la Place Audin, non loin de la Grande-Poste, les étudiants ont recouvert un mur de mini-dazibao - pensées, slogans et revendications, drôles, revendicatifs ou poétiques - sur des «post-it» multicolores.
(Gouvernement de) «40 voleurs vs 40 millions» (d'habitants), «10 ans de décennie noire (de guerre civile)" 20 ans de Boutef = jeunesse perdue», «le système, on le chasse par la porte, il revient par la fenêtre», peut-on notamment lire.
Les étudiants se sont également mobilisés, sans incident, dans le reste de l'Algérie: à Constantine, 3e ville du pays, où près d'un millier d'entre eux ont défilé avec des enseignants, selon un journaliste local. Ou à Béjaïa, grande ville de Kabylie (nord), où ils étaient plusieurs milliers selon un étudiant.
D'importantes manifestations ont aussi eu lieu à Tizi-Ouzou et Bouira, en Kabylie, selon les images relayées sur les réseaux sociaux et par des médias.
À Annaba (nord-est), quelques centaines d'étudiants ont défilé, alors que des assemblées générales se déroulaient sur plusieurs campus.
La France, ancienne puissance coloniale, a salué mardi, par la voix du président Emmanuel Macron, la décision «du président Bouteflika», tout en appelant à «une transition d'une durée raisonnable».
Une ingérence mal perçue par les étudiants à Alger, comme on pouvait le lire sur des post-its : «Hé la France, on a eu notre indépendance seuls, on a vaincu le terrorisme seuls, on sortira le système seuls».
Mardi soir, le porte-parole de la diplomatie américaine Robert Palladino a réagi, sans se prononcer directement sur le renoncement du président Boutefklika, mais en affirmant le soutien des États-Unis à un processus politique «qui respecte la volonté de tous les Algériens» et en insistant sur leur droit à des «élections libres et justes». - AfricaLog avec agence
Plusieurs dizaines de milliers d'Algériens ont manifesté, pacifiquement pour l'essentiel, à travers le pays contre la perspective d'un 5e mandat du président Abdelaziz Bouteflika, en scandant des slogans hostiles au pouvoir, face à une police paraissant débordée.
A Alger, des affrontements ont opposé, non loin de la présidence, des policiers à des groupes de jeunes leur jetant des pierres, alors que l'essentiel des manifestants s'était dispersé sans incident.
Les vitrines de quelques boutiques ont été brisées, une agence bancaire et une voiture incendiées.
Les journalistes ont vu une dizaine de blessés, par des coups de matraque, des pierres que renvoyaient les policiers, des éclats de grenade lacrymogènes ou intoxiqués par les gaz.
Selon le bilan de la police, 56 policiers et 7 manifestants ont été blessés et 45 personnes arrêtées à Alger.
Les nombreuses manifestations en province se sont terminées sans incident.
En annonçant le 10 février sa candidature à la présidentielle du 18 avril, M. Bouteflika, au pouvoir depuis 1999 et handicapé par les séquelles d'un accident vasculaire cérébral (AVC) depuis 2013, a déclenché une contestation d'ampleur inédite en 20 ans et le visant directement, du jamais vu.
La mobilisation a été bien supérieure à celle de la semaine passée à Alger, alors qu'il reste moins de trois jours au camp présidentiel pour déposer dans les délais-jusqu'à dimanche minuit locale (23 h GMT) -le dossier de candidature de M. Bouteflika devant la Conseil constitutionnel.
Aucun chiffre indépendant concernant la mobilisation n'était disponible, mais des sources sécuritaires ont fait état de «plusieurs dizaines de milliers de personnes» dans la capitale.
Ces sources ont également recensé des manifestations dans près des deux-tiers des wilayas (préfectures) du nord du pays, zone la plus peuplée, sans donner de chiffre de participation.
Brandissant des drapeaux algériens, une foule de dizaines de milliers de manifestants s'est rassemblée en début d'après-midi aux cris de «Pouvoir assassin» sur l'emblématique Place de la Grande-Poste, dans le centre d'Alger.
La foule, hommes et femmes de tous âges,  n'a cessé de grossir, à mesure qu'arrivaient des cortèges de divers quartiers de la capitale-Casbah, Bab el-Oued ou 1er-Mai-qui le long du chemin, ont forcé plusieurs cordons de police, vite débordés.
«Pacifique !, pacifique !», scandaient les manifestants que quelques tirs de lacrymogènes, n'ont pas réussi à décourager. «Le peuple veut la chute du régime», «Non au 5e mandat ! », «On ne va pas s'arrêter !», a-t-on également entendu.
Aux balcons du centre-ville, des habitants solidaires agitaient des drapeaux algériens, verts et blancs frappés du croissant et de l'étoile rouge.
Une partie des manifestants a ensuite pris le chemin du Palais du gouvernement proche, siège des bureaux du premier ministre, Ahmed Ouyahia, aux cris de «Ce peuple ne veut pas de Bouteflika !».
A coups de dizaines de grenades lacrymogènes, la police a dispersé le millier de manifestants regroupés devant l'entrée de l'enceinte.
Un autre groupe de milliers de personnes se dirigeant vers la présidence a été bloqué à environ un km de sa destination par la police, avant de se disperser face aux tirs de grenades lacrymogènes, ne laissant que quelques groupes désireux d'en découdre.
En province, des dĂ©filĂ©s d'ampleurs diverses ont Ă©tĂ© recensĂ©s Ă Oran et Constantine, deuxième et troisième villes du pays. Â
Mais aussi dans de nombreuses autres villes, notamment à Blida, Tizi-Ouzou, Béjaïa, Skikda, Annaba, Bouira, M'sila, Sétif, Biskra, Batna, Médéa, Tiaret et Sidi Bel Abbès.
A Oran, un manifestant a indiqué que la mobilisation était supérieure à celle de la semaine précédente. A Annaba, plusieurs milliers de personnes ont défilé dans le calme, selon un journaliste local.
«Nous sommes là pour encadrer la manifestation et éviter tout éventuel débordement», avait indiqué dans la matinée à un officier de police.
Les forces de l'ordre ont jusqu'ici largement laissé faire, même à Alger où toute manifestation est interdite depuis 2001, mais le camp présidentiel a fait savoir cette semaine qu'il n'entendait pas reculer face à la rue.
Certains observateurs craignaient que les partisans du chef de l'État n'utilisent la manière forte pour s'éviter une campagne électorale avec le double handicap d'un candidat absent physiquement-M. Bouteflika n'apparait plus qu'à de rares occasions et ne s'est pas adressé à la nation depuis son AVC-et contesté dans la rue.
La candidature de M. Bouteflika sera déposée le 3 mars, a annoncé son directeur de campagne, Abdelmalek Sellal. «Personne n'a le droit d'empêcher un citoyen algérien de se porter candidat. C'est un droit constitutionnel».
Le retour en Algérie du chef de l'État, hospitalisé depuis dimanche à Genève, officiellement «pour des examens médicaux périodiques», n'a cependant toujours pas été annoncé.
Comme d'autres membres du camp présidentiel, Ahmed Ouyahia a quant à lui, agité le spectre de la sanglante «décennie noire» de guerre civile (1992-2002) en Algérie et du chaos syrien.
Les manifestants lui ont répondu aujourd'hui en scandant massivement «Ouyahia, l'Algérie c'est pas la Syrie ! ». - AfricaLog avec agence
Muhammadu Buhari a été réélu président du Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique avec ses 190 millions d'habitants, devançant de plusieurs millions de voix son rival Atiku Abubakar, selon les résultats communiqués par la commission électorale.
Le chef de l'État sortant menait le scrutin prĂ©sidentiel de samedi avec quelque 5 millions de voix d'avance, alors qu'il ne manquait plus que les rĂ©sultats d'un seul État (État de Rivers), dont le nombre d'inscrits n'atteint pas ce chiffre. Â
MalgrĂ© l'heure tardive de l'annonce officielle, quelques centaines de personnes s'Ă©taient rassemblĂ©es au quartier gĂ©nĂ©ral du Congrès des Progressistes (APC) Ă Abuja, pour sabrer le champagne au son de l'afropop.Â
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Sur Twitter, son porte-parole Bashir Ahmad avait dĂ©jĂ annoncĂ© que «Buhari a gagné», sans attendre la proclamation officielle. Â
Au fur et à mesure que la Commission électorale indépendante (INEC) annonçait les résultats, État par État, parti par parti, le suspense se réduisait dans cette course qui s'annonçait pourtant serrée entre le président sortant et le candidat du Parti Populaire Démocratique (PDP),  Atiku Abubakar.
Les écarts entre les candidats, tout deux haoussas du nord et musulmans, étaient certes moins prononcés que lors du scrutin de 2015, entre Buhari et Goodluck Jonathan, chrétien du Delta, mais Buhari a réussi à maintenir une large avance sur son adversaire.
Atiku Abubakar, riche homme d'affaires et ancien vice-prĂ©sident du Nigeria entre 1999 et 2007, a la rĂ©putation d'ĂŞtre l'un des hommes politiques les plus corrompus du pays. Â
Buhari, ancien général qui avait déjà dirigé le pays en 1983 pendant les dictatures militaires est un homme austère qui s'est engagé à mener une lutte féroce contre la corruption, le «cancer» qui ronge le premier producteur de pétrole d’Afrique.
L'opposition a dĂ©noncĂ© des fraudes massives du parti au pouvoir pour maintenir Muhammadu Buhari Ă la tĂŞte du pays, et avait demandĂ© l'interruption des rĂ©sultats mardi soir. Toutefois, cette demande ne peut se faire que par voie de justice. Â
La mobilisation des électeurs nigérians a été faible lors de ce scrutin, avec un taux de participation d'environ 40 %. - AfricaLog avec agence
La tombe du philosophe allemand Karl Marx (1818-1883), qui se trouve dans le cimetière londonien de Highgate, a été vandalisée pour la deuxième fois en deux semaines, a annoncée samedi sur Twitter l'association qui gère le site.
L'inscription "Mémorial de l’holocauste bolchevique - 1917 1953 - 66.000.000 morts" a été inscrite à la peinture rouge sur le monument, ainsi que les mots "Architecte du génocide - terreur et oppression - meurtre de masse". La date de 1917 renvoie à la révolution russe, tandis que celle de 1953 correspond à la mort de Staline.
La partie la plus ancienne et la plus fragile du monument, une plaque de marbre mentionnant les noms des personnes enterrées, a été abimée, semblant avoir été frappée à plusieurs reprises à l'aide d'un instrument métallique contondant, comme elle l'avait déjà été le 4 février.
"Les vandales sont de retour au mémorial de Marx, au cimetière de Highgate", ont écrit sur le réseau social les gestionnaires du compte @HighgateCemeter. "Insensé. Stupide. Ignorant. Quoi que vous pensiez de l'héritage de Marx, ce n'est pas la bonne façon de faire valoir votre point de vue". Ils ont également publié des photos montrant les détériorations commises.
L'auteur du "Capital" est l'un des résidents les plus connus du cimetière de Highgate, dans le nord de Londres. Ironie de l'histoire, pour venir se recueillir sur la tombe de l'auteur du "Manifeste du parti communiste" et pourfendeur du capitalisme, il faut payer un billet d'entrée dans ce cimetière où est aussi enterré l'écrivain George Eliot.
Karl Marx a déménagé à Londres en 1849 et a vécu dans la capitale britannique jusqu'à sa mort, en 1883.
Le philosophe et théoricien allemand avait initialement été enterré dans la tombe de son épouse, sur une petite allée, mais en 1956 un nouveau monument comprenant un très grand buste, financé par un fonds, mis en place par le Parti communiste britannique, a été installé dans un lieu plus en vue, explique-t-on sur le site du cimetière.
"Travailleurs de tous pays, unissez vous!", peut-on lire sur le monument.
Celui-ci avait déjà été pris pour cible. Le buste avait été enlevé, attaqué à l'aide d'une bombe artisanale dans les années 1970 et enduit de peinture et de slogans. - AfricaLog avec agence
Le scrutin présidentiel au Nigeria, prévu samedi, est reporté d'une semaine, a annoncé le président de la Commission nationale électorale indépendante du Nigeria (INEC), une décision qui a provoqué la frustration de nombreux responsables politiques et électeurs.
Le président sortant Muhammadu Buhari, qui brigue un nouveau mandat face à l'opposant Atiku Abubakar, a lui-même exprimé sa "profonde déception" face à ce report tout en appelant les Nigérians "à s'abstenir de tout désordre civil et à rester pacifiques, patriotiques et unis”.
S'exprimant devant des journalistes dans la nuit de vendredi à samedi, le président de l'INEC, Mahmood Yakubu, a expliqué qu'il n'était pas possible d'organiser cette élection présidentielle couplée à des législatives dans de bonnes conditions, ajoutant que le report d'une semaine, au 23 février, était nécessaire pour organiser un scrutin libre et juste.
Yakubu a ensuite précisé que ce report s'expliquait en raison du transport de documents électoraux.
"Notre décision a été uniquement prise par la commission. Cela n'a rien à voir avec la sécurité, rien à voir avec une ingérence politique, rien à voir avec la disponibilité des moyens", a-t-il dit.
Certains documents électoraux confidentiels ont été distribués avant d'être récupérés et renvoyés à la banque centrale qui a en charge leur conservation. Une enquête a été ouverte.
La décision a été dénoncée par le président du Parti démocratique populaire (PDP, opposition) Uche Secondu, qui a jugé ce report "dangereux pour la démocratie et inacceptable".
Uche Secondu y a vu une tentative de la part de Buhari de "s'accrocher au pouvoir même s'il est évident pour lui que
les Nigérians ne veulent plus de lui”.
Selon lui, l'administration Buhari tente de rayer des listes électorales un certain nombre d'électeurs afin de réduire la participation au scrutin.
Le chef du Congrès de tous les progressistes (APC), le parti au pouvoir, a de son côté critiqué la commission électorale.
Muhammadu Buhari "a pleinement coopéré avec l'INEC en veillant à ce que tout ce qui était requis pour la tenue d'élections libres et justes soit rapidement mis en place", a-t-il dit dans un communiqué. "Cette nouvelle est donc une énorme déception pour nous.”
Des responsables de la commission électorale indépendante ont déclaré à Reuters que des feuilles de résultats et des bulletins de vote avaient disparu.
Les élections présidentielles de 2011 et 2015 avaient également été retardées pour des raisons logistiques ou sécuritaires. - AfricaLog avec agence
La Belgique a dit samedi avoir accepté d'accueillir l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, acquitté par la Cour pénale internationale (CPI) de crimes contre l'humanité commis en 2010 et 2011 lors de violences postélectorales en Côte d'Ivoire et libéré vendredi sous conditions.
«Répondant à une demande de coopération de la Cour pénale internationale, la Belgique a accepté d'accueillir Laurent Gbagbo, étant donné ses liens familiaux» avec le pays, a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Karl Lagatie.
Selon la presse belge, la seconde femme de M. Gbagbo, Nady Bamba, 47 ans, épousée lors d'un mariage coutumier en 2001 et avec qui il a un fils, vit actuellement en Belgique.
«Cela s'inscrit aussi dans le cadre de notre soutien aux juridictions pénales internationales», a expliqué le porte-parole du ministère, précisant ne pas savoir si M. Gbagbo se trouvait déjà en Belgique.
L'ancien dirigeant ivoirien devra, le cas échéant, «se tenir à tout moment à disposition de la CPI», a-t-il ajouté.



M. Gbagbo, 73 ans, a été libéré vendredi par la CPI sous conditions, dont l'obligation de résider dans un État membre en attendant un éventuel procès en appel.
Dans leur décision, les juges n'avaient pas précisé le pays qui accueillerait M. Gbagbo, ni si un retour de l'ancien président dans son pays, qui fait partie des États membres de la Cour, était envisageable.
Dans la soirée de vendredi, la CPI avait indiqué que MM. Gbagbo et Charles Blé Goudé, l'ex-chef du mouvement des Jeunes Patriotes dont la CPI a également décidé la libération, avaient quitté leur centre de détention à La Haye pour un lieu «transitoire» en attendant que leur destination finale soit déterminée.
Son avocat a dĂ©clarĂ© samedi que M. BlĂ© GoudĂ© attendait toujours de trouver un pays d'accueil. Â
«Charles BlĂ© GoudĂ© se trouve Ă La Haye dans l'attente d'un pays d'accueil», a dit samedi Me Kouadio N'Dry Claver joint depuis Abidjan. Â
«M. Blé Goudé n'a fait aucune demande de liberté provisoire pendant sa détention, contrairement au président Gbagbo qui en avait 13 [...] Il faut laisser le temps à la machine diplomatique», a-t-il expliqué.
Vendredi matin, au début d'une journée haletante, l'accusation avait déclaré être prête à accepter la mise en liberté de l'ancien président et de M. Blé Goudé à condition qu'il leur soit interdit de rentrer en Côte d'Ivoire.
Jugés pour des accusations de crimes contre l'humanité commis entre 2010 et 2011 en Côte d'Ivoire, MM. Gbagbo et Blé Goudé ont été acquittés le 15 janvier en première instance.
Depuis ce retentissant acquittement, le maintien en détention des deux hommes était au coeur des débats devant la CPI, la défense ayant demandé une mise en liberté immédiate et inconditionnelle.
L'accusation craignait que MM. Gbagbo et Blé Goudé ne se présentent pas devant la Cour en cas d'appel, et souhaitaient que les deux hommes remettent leurs passeports et soient remis à la garde d'un pays proche des Pays-Bas.
À ce stade, l'accusation attend toujours que les juges communiquent leur décision écrite.
«Ce n'est qu'après un examen et une analyse approfondis de ces motifs que mon bureau va décider ou non d'interjeter appel», a déclaré vendredi la procureure de la CPI Fatou Bensouda.
En détention depuis plus de sept ans, Laurent Gbagbo était jugé pour des crimes commis pendant la crise de 2010-2011, née de son refus de céder le pouvoir à son rival, l'actuel président ivoirien Alassane Ouattara. Les violences avaient fait plus de 3000 morts en cinq mois.
Il avait été arrêté en avril 2011 par les forces du président Ouattara, soutenues par l'ONU et la France. Il est le premier ancien chef d'État à avoir été remis directement à la CPI.
MM. Gbagbo et Blé Goudé étaient accusés de quatre chefs de crimes contre l'humanité : meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains, pour lesquels ils ont toujours plaidé non coupable.
À la majorité, les juges de la chambre de première instance ont estimé que les preuves présentées par l'accusation étaient «exceptionnellement faibles». Un seul juge a exprimé une opinion dissidente.
L'acquittement de M. Gbagbo intervient à une période tendue en Côte d'Ivoire, à l'approche de la présidentielle de 2020, alors qu'Alassane Ouattara n'a pas dévoilé ses intentions et que la coalition formée avec Henri Konan Bédié, son ancien allié contre Gbagbo, a explosé. - AfricaLog avec agence
Les États-Unis ont appelé les pays européens à suivre leur exemple en reconnaissant rapidement Juan Guaido comme président par intérim du Venezuela.
«Nous sommes très encouragés par la résolution adoptée par le Parlement européen reconnaissant Juan Guaido comme président par intérim», a dit jeudi la secrétaire d'État américaine adjointe pour les Amériques, soulignant que «plus de 20 pays» l'avaient déjà fait.
«Nous incitons clairement tous les gouvernements en Europe à soutenir le peuple du Venezuela et le gouvernement de transition en reconnaissant Guaido comme président par intérim», a-t-elle insisté lors d'un échange téléphonique organisé avec la presse européenne et américaine.
Washington a reconnu l'autorité de l'opposant dès son autoproclamation le 23 janvier, en lieu et place du dirigeant socialiste Nicolas Maduro.
Les 28 pays de l'Union européenne ont eux annoncé qu'ils prendraient «de nouvelles mesures» si une élection présidentielle n'était pas convoquée «dans les prochains jours » au Venezuela. Quatre pays - Espagne, France, Allemagne et Royaume-Uni - sont allés plus loin en fixant cet ultimatum à samedi, faute de quoi ils reconnaîtront Juan Guaido comme «président» chargé d'organiser ce scrutin.
Le Parlement européen a de son côté franchi le pas dès ce jeudi, appelant tous les pays de l'UE à en faire autant. - AfricaLog avec agence