La Cour pĂ©nale internationale (CPI) a autorisĂ© mercredi une enquĂȘte sur la guerre antidrogue du gouvernement philippin, marquĂ©e par des milliers de meurtres commis par les forces de lâordre pouvant constituer, selon les juges, des crimes contre lâhumanitĂ©.
Mais dĂšs jeudi, le prĂ©sident philippin Rodrigo Duterte y a opposĂ© une fin de non-recevoir, par lâintermĂ©diaire de son avocat. Salvador Panelo a affirmĂ©, sur la radio DZBB, que cette cour nâest pas reconnue par son pays depuis quâil sâest retirĂ© en 2019 du Statut de Rome, texte fondateur de la CPI. «Le gouvernement interdira lâentrĂ©e» sur son territoire de tout membre de cette juridiction venant «recueillir des informations et des preuves», a-t-il averti.
Le prĂ©sident philippin a dĂ©jĂ affirmĂ© Ă plusieurs reprises que la CPI nâavait aucune autoritĂ© et quâil ne coopĂ©rerait pas Ă ce quâil a qualifiĂ© dâenquĂȘte «illĂ©gale». Il a mĂȘme menacĂ© dâarrĂȘter la procureure sortante de la CPI, Fatou Bensouda.
FondĂ©e en 2002 pour juger des pires atrocitĂ©s commises dans le monde, la cour, concluant quâil existe une «base raisonnable» permettant de parler de crimes contre lâhumanitĂ©, avait donnĂ© mercredi son feu vert Ă lâouverture dâune enquĂȘte malgrĂ© le retrait de Manille de la CPI en 2019, suite Ă lâouverture dâun examen prĂ©liminaire sur ces violences.
Fatou Bensouda avait annoncĂ© en juin avoir demandĂ© lâouverture dâune enquĂȘte sur des milliers de meurtres commis aux Philippines dans le cadre de la guerre dĂ©clarĂ©e Ă la drogue par le gouvernement. La CPI a prĂ©cisĂ© que la «campagne dite de ââguerre contre la drogueââ ne peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une opĂ©ration lĂ©gitime de maintien de lâordre, et les meurtres ne peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s ni comme lĂ©gitimes, ni comme de simples excĂšs dans le cadre dâune opĂ©ration par ailleurs lĂ©gitime».
Les piĂšces disponibles indiquent «quâune attaque gĂ©nĂ©ralisĂ©e et systĂ©matique contre la population civile a Ă©tĂ© lancĂ©e en application ou dans la poursuite de la politique dâun Ătat», ont prĂ©cisĂ© les juges internationaux dans un communiquĂ©. LâenquĂȘte couvrira la pĂ©riode de 2011 Ă 2019.
Le prĂ©sident philippin Rodrigo Duterte avait Ă©tĂ© Ă©lu en 2016 aprĂšs une campagne sĂ©curitaire outranciĂšre, promettant dâĂ©radiquer le trafic de drogue en faisant abattre des dizaines de milliers de dĂ©linquants.
Les derniers chiffres officiels font Ă©tat dâau moins 6181 morts et plus de 200â000 opĂ©rations antidrogue au sein de lâarchipel asiatique, mais les dĂ©fenseurs des droits humains estiment que le nombre rĂ©el de tuĂ©s est bien plus Ă©levĂ©. Les procureurs de la CPI estiment, dans des documents judiciaires, quâentre 12â000 et 30â000 personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es.
Selon ces derniers, Manille nâa pas niĂ© que des personnes ont pĂ©ri durant des opĂ©rations de police, mais «a plutĂŽt constamment soutenu que ces dĂ©cĂšs Ă©taient le rĂ©sultat dâagents agissant en Ă©tat de lĂ©gitime dĂ©fense». MĂȘme si les Philippines se sont retirĂ©es de la CPI en 2019, la juridiction reste compĂ©tente pour connaĂźtre des crimes qui auraient Ă©tĂ© commis sur leur territoire lorsquâelles Ă©taient un Ătat partie au Statut de Rome, texte fondateur de la cour.
Selon les procureurs, des homicides non lĂ©gitimes ont Ă©galement Ă©tĂ© commis par des officiers de police locaux et des miliciens avant 2016 dans la rĂ©gion de Davao (sud des Philippines), oĂč Rodrigo Duterte a Ă©tĂ© maire. Ils ont Ă©tĂ© commis par un groupe qui sâĂ©tait autoproclamĂ© lâ«Escadron de la mort de Davao».
La majorité des victimes étaient de jeunes hommes soupçonnés de trafic de drogue à petite échelle ou de délits mineurs tels que le vol et la consommation de stupéfiants, mais «des membres de gangs et des enfants des rues ont également été tués», ont déclaré les procureurs.
La dĂ©cision de la cour a Ă©tĂ© saluĂ©e par les organisations de dĂ©fense des droits humains, qui ont louĂ© un «contrĂŽle nĂ©cessaire» sur la mortelle «guerre contre la drogue» de Rodrigo Duterte. «Les familles des victimes et les survivants ont des raisons dâespĂ©rer que les responsables de crimes contre lâhumanitĂ© pourront enfin ĂȘtre traduits en justice», a dĂ©clarĂ© Carlos Conde, chercheur pour lâorganisation Human Rights Watch. - AfricaLog avec agence
Le Comité national du rassemblement et du développement (CNRD) au pouvoir en Guinée a annoncé l'ouverture à partir de mardi d'une série de rencontres avec les forces politiques, la société civile et les représentants des compagnies miniÚres pour préparer la formation d'un gouvernement.
Ces rencontres, annoncées samedi soir par les militaires sur la télévision nationale, s'inscrivent dans la "concertation" qu'ils ont promise pour fixer les lignes d'une transition politique et former un gouvernement.
Les militaires conduits par le colonel Mamady Doumbouya recevront mardi les chefs des partis politiques, puis ceux des confessions religieuses; mercredi les organisations de la société civile, puis les représentations diplomatiques; jeudi les patrons des compagnies miniÚres implantées en Guinée, puis les organisations patronales; vendredi les banques et les syndicats.
La Guinée est l'un des premiers producteurs mondiaux de bauxite, principal minerai pour la production d'aluminium. Elle possÚde des gisements de fer, d'or et de diamant.
Beaucoup de compagnies étrangÚres sont liées par contrat à la Guinée.
Le coup d'Etat a fait monter le prix de l'aluminium à son plus haut niveau depuis des années sur les marchés et la junte s'est employée à rassurer les partenaires de la Guinée de la poursuite des activités et du respect des engagements pris.
Les militaires qui ont dĂ©posĂ© le prĂ©sident Alpha CondĂ© le 5 septembre ouvriront cette concertation alors que la CommunautĂ© des Etats ouest-africains doit Ă nouveau se prononcer sur les suites Ă donner au putsch. La CĂ©dĂ©ao exige un "retour immĂ©diat Ă l'ordre constitutionnel". Elle a suspendu la GuinĂ©e de ses organes de dĂ©cision et doit Ă prĂ©sent examiner le rapport d'une mission dĂ©pĂȘchĂ©e sur les lieux, avant de dĂ©cider d'Ă©ventuelles nouvelles mesures.
La chute d'Alpha Condé a été saluée par des scÚnes de liesse.
Le comitĂ© militaire dĂ©sormais Ă la tĂȘte du pays a cependant annoncĂ© samedi soir l'interdiction de toute manifestation de soutien.
Le colonel Doumbouya remercie les GuinĂ©ens de leur "adhĂ©sion massive Ă sa vision exprimĂ©e Ă travers des scĂšnes de joie dans l'ensemble du pays. Toutefois le prĂ©sident (du comitĂ©) interdit toute manifestation de soutien de quelque nature de quelque nature que ce soitâ.
Le comité militaire a aussi annoncé la mise à disposition d'un numéro vert pour dénoncer tout abus des forces de sécurité. Les abus de ces derniÚres sont constamment dénoncés par les défenseurs des droits humains. - AfricaLog avec agence
Joe Biden a conclu ce samedi les cĂ©rĂ©monies d'hommage aux victimes du 11-Septembre, vingt ans aprĂšs les pires attentats de l'histoire des Etats-Unis en se rendant au Pentagone, prĂšs de Washington, oĂč un avion s'Ă©tait Ă©crasĂ©, tuant 184 personnes.
Le quartier général du département de la Défense était en effet le dernier acte du déplacement du président américain, qui s'est rendu sur les trois sites endeuillés par des attaques du réseau islamiste Al-Quaïda, qui avaient fait prÚs de 3.000 morts le 11 septembre 2001.
Le démocrate s'est recueilli devant le mémorial du Pentagone, avec sa femme Jill Biden, ainsi que la vice-présidente Kamala Harris et son mari Doug Emhoff, et ont participé à une cérémonie de dépÎt de gerbes.
Plus tĂŽt dans ce samedi, Joe Biden a participĂ© avec Barack Obama et Bill Clinton Ă une cĂ©rĂ©monie trĂšs solennelle Ă New York, Ă l'endroit oĂč se dressaient les tours jumelles du World Trade Center, dĂ©truites par deux avions piratĂ©s par un commando islamiste.
Il s'est ensuite rendu Ă Shanksville, en Pennsylvanie, oĂč un avion s'Ă©tait Ă©crasĂ© dans un champ aprĂšs la rĂ©sistance hĂ©roĂŻque des passagers face aux pirates de l'air. LĂ -bas, Joe Biden a dĂ©fendu le retrait des troupes amĂ©ricaines d'Afghanistan, dĂ©cision qui lui vaut une pluie de critiques depuis la prise du pouvoir des talibans Ă Kaboul le 15 aoĂ»t ainsi que les difficiles opĂ©rations d'Ă©vacuation qui ont suivi. - AfricaLog avec agence
AprÚs plusieurs années de tensions focalisées sur le passé esclavagiste des Etats-Unis, le plus important monument dénoncé comme un symbole raciste dans le pays a été déboulonné mercredi en Virginie: la gigantesque statue du général Lee, l'ancien commandant des Sudistes.
Ayant trÎné plus de 130 ans sur son piédestal haut de 12 mÚtres, la statue équestre a été descendue en douceur par une grue à Richmond, l'ex-capitale des sécessionnistes pendant la guerre civile de 1861 à 1865.
Des centaines de personnes s'Ă©taient massĂ©es Ă distance pour assister Ă l'Ă©vĂ©nement. Certaines ont brandi le poing, lĂąchĂ© des quolibets ou des vivats quand l'imposante piĂšce de bronze, Ćuvre de l'artiste français Antonin MerciĂ©, a Ă©tĂ© arrachĂ©e Ă son socle.
Principal dirigeant militaire des confédérés, Robert Lee a lutté avec les Etats du Sud contre ceux du Nord qui avaient aboli l'esclavage.
Ce retrait "efface une tache sur l'histoire de la Virginie et l'histoire de l'Amérique", confiait Muhammad Abdul-Rahman, un responsable associatif local.
- Effet George Floyd -
Tandis que de nombreux monuments confédérés aux quatre coins du pays ont été récemment démontés en catimini --parfois en pleine nuit-- sous la pression du mouvement Black Lives Matter, le gouverneur démocrate de Virginie, Ralph Northam, a lui souhaité donner un retentissement national à ce déboulonnage.
Les monuments célébrant Robert Lee et les autres grandes figures des Etats sudistes sont aujourd'hui vus comme des symboles racistes par une bonne partie des Américains, d'autres considérant au contraire qu'ils font partie de leur patrimoine historique. La question reste sensible.
Illustration de la profonde fracture qui divise le pays sur ce sujet, l'ancien président républicain Donald Trump a dénoncé mercredi dans un communiqué le déboulonnage de cette "magnifique" statue célébrant "l'un des plus grands stratÚges".
"Notre culture est détruite, et notre histoire et notre héritage, qu'il soit bon ou mauvais, est anéanti par la gauche radicale", a-t-il fustigé.
Le gouverneur Northam avait annoncé son intention d'enlever la statue du général confédéré en juin 2020, dix jours aprÚs la mort à Minneapolis de George Floyd, asphyxié sous le genou d'un policier blanc.
L'homicide de cet Afro-Américain a suscité un mouvement planétaire de dénonciation des discriminations raciales et relancé avec vigueur le débat sur le passé esclavagiste du pays.
Une guĂ©rilla judiciaire lancĂ©e par des partisans du maintien sur place de la statue confĂ©dĂ©rĂ©e --la plus grande du pays-- a retardĂ© le dĂ©montage, finalement validĂ© la semaine derniĂšre par une dĂ©cision de la cour suprĂȘme de la Virginie.
- Haut de 6 étages -
Chevauchant fiĂšrement son pur-sang, rĂȘnes en main, Robert Lee a une posture volontairement dominatrice. Sa statue, pesant 12 tonnes, culminait Ă la hauteur d'un immeuble de six Ă©tages.
Une fois au sol, l'oeuvre en bronze a été découpée à la scie, au niveau de la ceinture du général. Les morceaux ont ensuite été emportés par camion-plateau.
"A qui est cette rue? A nous!", ont scandé les témoins rassemblés sur "Monument Avenue", ce boulevard de Richmond jalonné jusqu'à 2020 d'autres statues à la gloire des perdants de la guerre de Sécession.
Ce quartier normalement paisible est de fait devenu un épicentre de tension et de contestation, comme en témoigne le socle de la statue, maculé de graffitis et de slogans appelant notamment les policiers à "rendre des comptes".
Etant donné la sensibilité du monument, les autorités avaient pris des mesures de sécurité draconiennes, interdisant temporairement la circulation autour du périmÚtre, les survols par drone étant également prohibés mercredi.
Richmond "n'est plus la capitale de la Confédération", s'est félicité Levar Stoney, le maire afro-américain de cette ville située au sud de Washington.
Plus loin dans ce mĂȘme Etat de Virginie, une autre statue Ă©questre controversĂ©e du gĂ©nĂ©ral Lee, Ă Charlottesville, avait dĂ©clenchĂ© des violences Ă l'Ă©tĂ© 2017, un extrĂ©miste blanc allant jusqu'Ă percuter en voiture une foule de manifestants antiracistes, tuant une jeune femme.
A l'époque, le président Donald Trump avait estimé que déboulonner les statues des officiers sudistes revenait à "mettre en piÚces" l'histoire des Etats-Unis.
Ermias Woldemariam, un habitant de Virginie prĂ©sent Ă l'enlĂšvement de la statue, ne partageait pas cet avis: "Si des gens veulent la voir, elle devrait ĂȘtre mise au musĂ©e. En tout cas pas ici, Ă la vue de la population jour aprĂšs jour".
Le monument équestre à la gloire du général Lee "sera entreposé en lieu sûr sous la responsabilité de l'Etat en attendant qu'on décide d'un lieu définitif adéquat pour l'exposer", a fait savoir le gouverneur dans un communiqué. - AfricaLog avec agence
Selon le colonel Mamady Doumbouya chef des putschistes, Alpha Condé serait «dans un lieu sûr». Dans une vidéo tournée et diffusée par les putschistes, on peut voir Alpha Condé assis sur un canapé sans chaussures.
Le prĂ©sident sud-africain Cyril Ramaphosa a saluĂ© lundi la mise en libertĂ© conditionnelle pour raisons mĂ©dicales de son prĂ©dĂ©cesseur, Jacob Zuma, une dĂ©cision prise Ă quelques jours de la reprise du procĂšs pour corruption de lâex-chef dâĂtat qui a provoquĂ© la colĂšre de lâopposition.
«Nous nous en fĂ©licitons» et «lui souhaitons un prompt rĂ©tablissement alors quâil retourne chez lui avec ses proches», a dĂ©clarĂ© M. Ramaphosa lors dâun point presse tĂ©lĂ©visĂ© Ă la sortie dâune rĂ©union du CongrĂšs national africain (ANC) au pouvoir.
M. Zuma, 79 ans, incarcĂ©rĂ© depuis le 8 juillet pour outrage Ă la justice, est hospitalisĂ© depuis un mois â pour des raisons qui nâont pas Ă©tĂ© dĂ©voilĂ©es â hors de la prison oĂč il avait commencĂ© Ă purger une peine de 15 mois ferme.
Il a Ă©tĂ© condamnĂ© pour avoir Ă maintes reprises refusĂ© de se prĂ©senter devant une commission chargĂ©e dâenquĂȘter sur la corruption dâĂtat pendant sa prĂ©sidence (2009-2018).
Dimanche, les autoritĂ©s pĂ©nitentiaires ont annoncĂ© que lâex-prĂ©sident pourrait rentrer chez lui Ă sa sortie dâhĂŽpital, mais Ă©tait susceptible dâavoir Ă effectuer des travaux dâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral.
Cette annonce, qui a coĂŻncidĂ© avec une rĂ©union au sommet de lâANC, oĂč Jacob Zuma compte encore de nombreux soutiens, est «extrĂȘmement suspecte», a dĂ©clarĂ© John Steenhuisen, du premier parti dâopposition, lâAlliance dĂ©mocratique (DA). «Cette dĂ©cision est politique, pas mĂ©dicale», a-t-il fustigĂ©.
Cyril Ramaphosa a fait de la lutte contre la corruption un cheval de bataille, notamment au sein de lâANC. Mais le chef dâĂtat a du mal Ă asseoir son autoritĂ© au sein du parti, pris dans une guerre de factions.
Ce dernier rebondissement dans les pĂ©ripĂ©ties judiciaires de M. Zuma prouve que «lorsquâon a des connexions politiques, la prison nâest pas un endroit pour vous», estime Mmusi Maimane, du groupe de pression One South Africa.
Partis et groupes dâopposition rĂ©clament que les autoritĂ©s dĂ©voilent publiquement les Ă©tapes du processus ayant abouti Ă cette libĂ©ration conditionnelle.
Les circonstances dans lesquelles cette décision a été prise «sont non seulement profondément suspectes, mais ne sont pas conformes à la procédure prévue par la loi», a estimé la fondation De Klerk dans un communiqué.
Selon une source pénitentiaire, la décision est fondée sur des avis médicaux attestant que la santé de M. Zuma «nécessite une grande attention».
Pour le groupe dâopposition ActionSA, câest plutĂŽt le fait dâun «systĂšme pĂ©nal qui traite les plus puissants avec des gants et leur permet dâĂ©chapper Ă la justice».
Le procĂšs pour corruption de M. Zuma doit reprendre jeudi. «Il ne serait pas Ă©tonnant que cette libĂ©ration conditionnelle pour raisons mĂ©dicales soit maintenant un prĂ©texte pour dire quâil nâest pas apte Ă ĂȘtre jugé», estime M. Naidoo.
Dans cette affaire vieille de 20 ans, lâancien prĂ©sident est accusĂ© dâavoir reçu des pots-de-vin du gĂ©ant de lâarmement français ThalĂšs, inculpĂ© de son cĂŽtĂ© de corruption et blanchiment dâargent. Il doit rĂ©pondre de 16 chefs dâaccusation de fraude, corruption et racket.
LâincarcĂ©ration de M. Zuma avait dĂ©clenchĂ© une vague sans prĂ©cĂ©dent de violences en Afrique du Sud. Cyril Ramaphosa avait dĂ©noncĂ© une tentative orchestrĂ©e pour dĂ©stabiliser le pays. - AfricaLog avec agence
Le Colonel Mamady Doumbouya sâest adressĂ© aux anciens ministres et prĂ©sidents des grandes institutions, sommĂ©s de se prĂ©senter au Palais du peuple Ă 11 heures, sous peine dâĂȘtre considĂ©rĂ©s en Ă©tat de «rĂ©bellion».
Mamady Doumbouya a tenté de rassurer les partenaires et investisseurs étrangers ainsi que ses concitoyens en déclarant que les nouveaux maßtres de Conakry respecteraient les contrats économiques et miniers et se garderaient de toute «chasse aux sorciÚres».
Le comitĂ© dĂ©sormais Ă la tĂȘte de la GuinĂ©e, important producteur de bauxite et de minerais «assure les partenaires quâil respectera toutes ses obligations [ainsi que les] conventions miniĂšres, et rappelle son engagement Ă favoriser les investissements Ă©trangers dans le pays», a dĂ©clarĂ© le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya lors de sa premiĂšre apparition en public au lendemain dâun putsch Ă©clair.
Le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya est un officier aguerri et instruit, soucieux de se dĂ©marquer de lâimage de soudard incontrĂŽlable accolĂ©e Ă de prĂ©cĂ©dents putschistes dans ce pays Ă lâhistoire mouvementĂ©e.
EnveloppĂ© dans un drapeau guinĂ©en, entourĂ© de militaires casquĂ©s et armĂ©s, il a promis, lors dâune allocution Ă la tĂ©lĂ©vision nationale, une rĂ©vision consensuelle de la Constitution imposĂ©e au forceps en 2020 par M. CondĂ© et une «transition inclusive et apaisĂ©e».
«Il y a eu beaucoup de morts pour rien, beaucoup de blessĂ©s, beaucoup de larmes», dĂ©plore lâofficier, en rĂ©fĂ©rence Ă la rĂ©pression sanglante des manifestations de lâopposition et de la sociĂ©tĂ© civile.
Il a promis lâinstallation dâun «gouvernement dâunion nationale» chargĂ© de conduire une «transition» politique. Ce gouvernement sera issu dâune «concertation» dont il nâa pas prĂ©cisĂ© les modalitĂ©s, pas plus que la durĂ©e de la «transition». - AfricaLog avec agence
Dans un communiquĂ©, la France "condamne la tentative de prise de pouvoir par la force" en GuinĂ©e et appelle Ă "la libĂ©ration immĂ©diate et sans condition du prĂ©sident CondĂ©â. Paris a dit se joindre âĂ l'appel de la communautĂ© Ă©conomique des Ătats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) pour condamner la tentative de prise de pouvoir par la force"
Le communiquĂ© du Colonnel Mamady Doumbouya qui a arrĂȘtĂ© le prĂ©sident Alpha CondĂ©:
âChers compatriotes
Nous nâavons aucune mission prophĂ©tique. Ce nâest pas le peuple de GuinĂ©e que nous voulons sauver, mais la GuinĂ©e.
Chers compatriotes,Â
Le geste que nous posons aujourdâhui nâest pas un coup dâĂtat mais une action inaugurale permettant de crĂ©er les conditions dâun Ătat. Plus prĂ©cisĂ©ment un Ătat de droit. Car lâhistoire politique de notre pays, marquĂ© par des violences, des injustices et inĂ©galitĂ©s, prouve quâen GuinĂ©e la volontĂ© du plus fort a toujours supplantĂ© le droit, et donc que depuis lâaccession Ă lâindĂ©pendance lâesprit autoritaire a triomphĂ© sur lâesprit du juste et du raisonnable. Et câest dâailleurs parce que nous jugeons cette situation profondĂ©ment anormale et injustifiable que nous avons dĂ©cidĂ© dâagir, de poser un geste autour duquel nous voulons mobiliser toutes les bonnes consciences afin de sortir notre pays de la malĂ©diction politique.
Chers compatriotes,
Notre action nâa rien dâun coup dâĂtat. Il traduit seulement lâaspiration lĂ©gitime des personnes Ă vouloir vivre dans un environnement oĂč les besoins humains de base peuvent ĂȘtre satisfaits ; oĂč il est possible Ă chacun, sans crainte, de jouir de la vie, dâĂ©tudier, de se soigner, de travailler humblement sans ĂȘtre soumis aux contraintes de rĂ©seaux informels ; oĂč enfin le pouvoir est responsable de sa population. Nous voulons ainsi rĂ©concilier la politique et lâhumain. Notre geste donc nâest rien dâautre que lâexpression de notre dĂ©sir de dignitĂ© que certainement vous partagez avec nous. Or, câest parce que le respect de notre dignitĂ© est bafouĂ© depuis 1958 par une minoritĂ© qui confisque le pouvoir et ses avantages Ă©conomiques que nous avons pris lâinitiative, convoquĂ©s par le sens du devoir, de crĂ©er les conditions dâun nouveau dĂ©part politique et social. Lâaction que nous accomplissons aujourdâhui se veut par ce fait mĂȘme un premier pas. Un moment inaugural.
Chers compatriotes
Nous nâavons aucune mission prophĂ©tique. Ce nâest pas le peuple de GuinĂ©e que nous voulons sauver, mais la GuinĂ©e avant tout. Car un peuple ne peut pas ĂȘtre sauvĂ© alors que lâespace dans lequel il vit est un enfer. Il faut Ă©teindre le feu dâabord. Câest ce rĂŽle de pompier que nous avons voulu assumer. Notre pays ne souffre pas dâun manque de ressources humaines, moins encore est-il victime dâune prĂ©caritĂ© des ressources naturelles. Non: nos maux se nomment manque de courage politique; tyrannie de lâargent; extraversion ; absence de moralitĂ© collective. Ce dont nous manquons et que nous avons manquĂ©, ce sont des hommes capables de traduire politiquement et Ă©conomiquement cette richesse quâest la GuinĂ©e. Notre problĂšme, ce nâest mĂȘme pas lâabsence de dĂ©mocratie, mais le manque de vision, de valeur politique et sociale. Câest pour mettre fin Ă cet aveuglement volontaire, qui a rendu misĂ©rable la vie du GuinĂ©en, que nous dĂ©cidons aujourdâhui dâassumer notre responsabilitĂ©. Pour que nous autres guinĂ©ens accĂ©dions enfin Ă la luciditĂ©, celle quâexige justement lâĂ©tat de droit.
Aux partenaires extĂ©rieurs de la GuinĂ©e, nous ne demandons pas forcĂ©ment un soutien financier, mais une comprĂ©hension de votre part. Avant de brandir lâidĂ©e de restauration de lâĂtat, demandez-vous avant sâil nâa jamais existĂ© un Ătat en GuinĂ©e. Avant de brandir des sanctions, cherchez Ă savoir si la sanction nâa toujours pas Ă©tĂ© le lot infernal des GuinĂ©ens, de SĂ©kou TourĂ© Ă Alpha CondĂ©. Nous, nous contestons notre condition injuste ; nous jugeons que notre situation politique nâest pas acceptable et est condamnable. Nous espĂ©rons de votre part donc un soutien moral.Â
Nous invitons tous les responsables de la sociĂ©tĂ© civile et les diffĂ©rents partis politiques a une rencontre dâurgence pour que collectivement nous sortions de ce moment inaugural et amorcer la seconde Ă©tape, celle dâorganiser la sociĂ©tĂ© guinĂ©enne sous les principes de lâĂtat de droit. Ce qui inclura essentiellement une rĂ©organisation de lâarmĂ©e afin de mettre un terme Ă sa longue et tragique politisation.
Colonel Mamady Doumbouya
Fait Ă Conakry le 5 septembre 2021â
AfricaLog avec agence
Le CNRD convoque tous les ministres sortants et les présidents des institutions au palais du peuple ce lundi à 11 heures. Tout refus de se présenter sera considéré comme une rébellion contre le CNRD. Tous les militaires sont appélés à rester dans les casernes. De Nzérékoré à Kindia en passant par Kankan et Mamou. Dans toutes les régions du pays on constate un silence de cimetière. Dans les fiefs de l'opposition guinéenne sur l'axe Hamdallaye - Bambeto - Cosa jusqu'à Sonfonia, la population est massivement sortie fêter la “libération”. “Je suis de très près la situation en Guinée. Je condamne avec la plus grande fermeté le renversement du gouvernement par la force des armes, et j’appelle à la libération immédiate du président Alpha Condé.” a declaré le secrètaire général de l’ONU, Antonio Guterres. - AfricaLog avec agence
Ce dimanche 5 septembre 2021, les choses ont changé en Guinée. Le Comité National du Rassemblement et du Développement (CNRD) est passé à l’action. Depuis des mois, le pays est en proie à une profonde crise politique et économique, aggravée par la pandémie de Covid-19.