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Le peuple ivoirien se mobilise contre Ouattara, 4 morts

Aug 13, 2020
Le peuple ivoirien se mobilise contre Ouattara, 4 morts

Au moins quatre personnes sont mortes mercredi et jeudi en Côte d'Ivoire, dans des violences liées à la candidature controversée du président Alassane Ouattara à un troisième mandat lors de l'élection présidentielle du 31 octobre.

Plusieurs mouvements d'opposition avaient appelé à manifester jeudi contre cette candidature.

Un jeune de 18 ans a été tué jeudi à Bonoua (sud-est) au cours de heurts avec les forces de l'ordre, a annoncé Jean-Paul Améthier, le maire de la ville située à 50 km d'Abidjan, ancien fief de l'ex-première dame Simone Gbagbo.

"Le commissariat de Bonoua a été saccagé par les manifestants en colère", a témoigné Hervé Niamkey, un habitant de la ville.

La situation est tendue dans cette ville traversée par une voie internationale qui relie Abidjan au Ghana.

Des violences ont aussi éclaté à Daoukro, bastion de l'ancien président Henri Konan Bédié, également candidat à la présidentielle.

"Le calme revient timidement, mais nous déplorons trois morts" a indiqué une source sécuritaire, sous couvert de l'anonymat. Des témoins ont aussi fait état de trois morts lors d'affrontements entre des partisans d'Henri Konan Bédié et des jeunes favorables à Ouattara.
D'autres heurts ont eu lieu jeudi entre manifestants et force de l'ordre, notamment dans la capitale économique Abidjan. Les autorités avaient interdit les manifestations.

Le président Alassane Ouattara, 78 ans, élu en 2010 puis réélu en 2015, avait annoncé dans un premier temps en mars passer le relais à son Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. Mais celui-ci est décédé le 8 juillet d'un infarctus. Après ce décès, Alassane Ouattara a annoncé le 6 aout qu'il briguerait finalement un troisième mandat.

La Constitution limite à deux les mandats présidentiels, mais opposition et pouvoir sont en désaccord sur l'interprétation de la réforme adoptée en 2016: les partisans de Ouattara affirment qu'elle a remis le compteur des mandats à zéro, ses adversaires jugent anticonstitutionnelle une troisième candidature. - AfricaLog avec agence

En difficulté, Trump change de ton

Jul 22, 2020
En difficulté, Trump change de ton

À la peine dans les sondages à bientôt cent jours de la présidentielle, critiqué pour sa gestion du coronavirus, Donald Trump a tenté de reprendre la main en reconnaissant la gravité de la crise sanitaire.

«Cela va sûrement, malheureusement, empirer avant de s’améliorer. Je n’aime pas dire ça mais c’est comme ça», a déclaré le président des États-Unis à la Maison Blanche, où il a renoué pour la première fois depuis fin avril avec les conférences de presse sur la COVID-19, appelées à redevenir régulières, comme au plus fort de la pandémie.

«Ces dernières semaines, nous avons observé une hausse inquiétante des cas dans de nombreuses régions de notre Sud», a-t-il ajouté, évoquant de «gros incendies» et même une «situation très difficile» en Floride, un État gouverné par un de ses proches alliés où il a prévu de tenir dans un mois la convention censée lancer la dernière ligne droite de sa campagne.

Après une amélioration vers la fin du printemps, l’épidémie a repris de plus belle dans le pays, déjà le plus endeuillé au monde avec 141 800 morts. Le nombre de cas explose — plus de 60 000 par jour depuis une semaine, pour un total de 3,88 millions depuis le début de la pandémie — et les décès quotidiens sont aussi repartis à la hausse — plus de 700 par jour en moyenne.

La situation est particulièrement inquiétante dans des États du Sud comme la Californie, la Floride ou le Texas, souvent contraints d’imposer des restrictions à rebours du déconfinement.

Jusqu’ici, Donald Trump avait tenté coûte que coûte de tourner la page de la COVID-19. Pressé de relancer l’économie ainsi que sa campagne pour la présidentielle du 3 novembre, il avait été accusé d’être dans le déni face à la flambée du coronavirus.
Mais après un meeting raté à Tulsa, dans l’Oklahoma, en juin, devant un auditoire clairsemé, la progression de l’épidémie ne lui a pas permis de continuer avec les grandes réunions publiques qu’il affectionne.

Changement de stratégie
Pendant ce temps-là, son adversaire démocrate Joe Biden, qui ne se déplace pourtant que précautionneusement sur le terrain, est considéré comme plus compétent pour faire face aux multiples crises que traversent les États-Unis.  

Il creuse l’écart dans les sondages: si l’élection avait lieu aujourd’hui, il l’emporterait haut la main, à en croire les intentions de vote.

Changement de stratégie donc pour le président.
Si Donald Trump a vanté sa gestion du virus, maintenu qu’il allait finir par «disparaître», et salué avec enthousiasme les avancées vers un vaccin, il a aussi pour la première fois clairement recommandé le port du masque.

«Nous demandons à tout le monde de porter un masque quand la distanciation physique n’est pas possible», a-t-il lancé, sortant de sa poche sa propre protection, qu’il n’a pourtant endossée en public qu’une fois, le 11 juillet, soit plusieurs mois après le début de la pandémie.

«Que vous aimiez les masques ou pas, ils ont un impact», a-t-il plaidé, alors qu’il est accusé d’avoir lui-même attisé les braises de la résistance en défendant jusqu’ici la «liberté» individuelle en la matière.  

Il est même allé jusqu’à «implorer» les jeunes d’«éviter les bars bondés», un ton alarmiste abandonné depuis plusieurs semaines.

Dans son propre camp républicain, plusieurs gouverneurs en première ligne pour endiguer la maladie et de nombreux élus aux prises avec des élections parlementaires délicates en novembre appelaient le président à évoluer sur le masque et, au-delà, à refaire de la lutte contre l’épidémie une priorité.

Seul face aux journalistes — et donc sans être accompagné de son respecté conseiller en immunologie Anthony Fauci qu’il a accusé d’être trop «alarmiste» —, Donald Trump est resté relativement sobre.

Contrairement aux interminables «briefings» du printemps, il a maîtrisé la durée de sa conférence de presse, qui a duré moins d’une demi-heure.
Surtout, il ne l’a pas transformée en meeting de campagne ou en diatribe anti-Biden, comme il l’avait fait mi-juillet lors d’une intervention officiellement consacrée à la Chine.
Pour cela, à défaut de pouvoir battre les estrades, il lui reste Twitter,  où il a accusé mardi la «gauche radicale» de prévoir de «grosses hausses d’impôts».

Mais Donald Trump a terminé en promettant de tenir de telles conférences de presse «assez souvent», et d’aborder aussi «d’autres sujets, notamment économiques». - AfricaLog avec agence

L’icône des droits civiques aux USA, John Lewis est décédé

Jul 19, 2020
L’icône des droits civiques aux USA, John Lewis est décédé

John Lewis, militant emblématique de la non-violence et des droits civiques aux États-Unis, ancien compagnon de route de Martin Luther King et membre du Congrès américain depuis 1986, est décédé vendredi à l’âge de 80 ans.

Cette icône de la lutte des Afro-Américains a mené toute sa vie une bataille acharnée contre la discrimination et l’injustice raciale, se faisant rouer de coups par la police et arrêter à de multiples reprises lors de protestations contre des génocides ou les lois sur l’immigration.
«Aujourd’hui, les États-Unis déplorent la disparition d’un des plus grands héros de l’histoire américaine », a écrit la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, dans un communiqué.

Mme Pelosi a décrit Lewis, démocrate comme elle et qui souffrait d’un cancer du pancréas, comme « un titan du mouvement des droits civiques dont la bonté, la foi et la bravoure ont transformé notre nation».


Considéré comme une des voix les plus respectées du pays pour la justice et l’égalité, il a affronté à plusieurs reprises le président Donald Trump, boycottant son investiture et citant l’ingérence de la Russie dans les élections de 2016 pour remettre en question sa légitimité.
Et malgré son cancer, il avait fait son retour à Washington en juin en pleine tourmente née de la mort de George Floyd aux mains de la police à Minneapolis, pour participer à la mobilisation du mouvement Black Lives Matter contre les discriminations raciales.  
«Les vents soufflent, le grand changement arrive», avait déclaré Lewis quelques jours plus tôt durant une discussion de parlementaires sur le racisme.
Militant de la première heure

Fils de métayers, ce militant indomptable est devenu à 21 ans un des plus jeunes Freedom Riders (voyageurs de la liberté) qui ont combattu la ségrégation dans le système de transport américain au début des années 60.  

Il était le plus jeune meneur de la marche sur Washington en 1963, au cours de laquelle Martin Luther King a prononcé son fameux discours, «I have a dream ».

Deux ans plus tard, John Lewis a failli succomber sous les coups de la police en 1965 sur le pont Edmund Pettus, à Selma, en Alabama, où il menait une marche de plusieurs centaines de militants pacifiques contre la discrimination raciale. Il avait eu le crâne fracturé.  

En 2015, pour célébrer le cinquantenaire de ce «Dimanche sanglant», il avait repassé le pont, main dans la main avec Barack Obama, premier président noir de l’histoire des États-Unis.

Barack Obama avait décerné à ce militant historique la Médaille présidentielle de la liberté, la plus haute distinction civile américaine lors d’une cérémonie à la Maison Blanche en 2011.
«Peu d’entre nous vivent pour voir notre propre legs se développer d’une manière aussi remarquable et significative. John Lewis l’a fait», a tweeté Barack Obama tôt samedi, soulignant que l’ancien militant «aimait tant son pays qu’il a risqué sa vie pour lui».

«La conscience du Congrès»
John Lewis est né à Troy, dans l’Alabama, le 21 février 1940, troisième enfant d’une fratrie de dix. Élevé dans une communauté presque entièrement noire, il a rapidement pris conscience de la ségrégation dans cet État du sud des États-Unis.
Il a commencé par organiser des sit-ins aux comptoirs des restaurants imposant la ségrégation raciale, et a été arrêté à une vingtaine de reprises lors des protestations non-violentes, avant de fonder et plus tard diriger le Comité de coordination étudiant pour la non violence.

Parlementaire depuis 1986, il incarnait «la conscience du Congrès», selon l’expression de Nancy Pelosi. Il avait cependant abandonné ses fonctions au Congrès au cours des derniers mois pour suivre un traitement contre le cancer.
Les hommages sont également venus du camp républicain, avec notamment Mitch McConnell, président du Sénat, qui a loué ce «pionnier des droits civiques qui n’a pas hésité à mettre sa vie en jeu pour combattre le racisme, promouvoir l’égalité des droits et placer notre nation en accord avec ses principes fondateurs».  

Une autre figure iconique de la lutte pour les droits civils est décédée vendredi aux États-Unis: le révérend CT Vivian, qui a mené des sit-in contre la ségrégation dans les années 40 et a été un conseiller de la première heure de Martin Luther King, s’est éteint à 95 ans.

Bernice King, la plus jeune fille de Martin Luther King, a tweeté des photos des deux hommes, avec la mention: «des aînés, et maintenant des ancêtres. Alléluia ». - AfricaLog avec agence

L’épidémie de COVID-19 va s’aggraver aux USA

Jul 16, 2020
L’épidémie de COVID-19 va s’aggraver aux USA

Les dernières actualisations de modèles épidémiologiques prévoient encore une augmentation du nombre journalier de décès liés à la COVID-19 aux États-Unis, mais une équipe prévoit que le port quasi-universel du masque pourrait sauver 40 000 vies d’ici novembre.

De 136 000 morts officiellement recensés mercredi, le pays devrait atteindre 151 000 d’ici le 1er août et 157 000 le 8 août, selon la moyenne de modèles de 23 groupes de recherche aux États-Unis et ailleurs, publiée par une équipe de l’université du Massachusetts, le Reich Lab, pour le compte des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC). Il y a une semaine, cette moyenne prédisait 147 000 morts au 1er août.
La Californie, la Floride et le Texas, les trois États les plus peuplés du pays, enregistreront chacun plus d’un millier de morts supplémentaires dans le prochain mois, par rapport au bilan du mois écoulé, dit le professeur Nicholas Reich.
L’un des modèles (IHME), à l’université de l’État de Washington, va plus loin et prévoyait 224 000 morts au 1er novembre. Un autre, par le modélisateur indépendant Youyang Gu, à New York, prédit 227 000 morts d’ici le 1er novembre.

Selon le groupe IHME, les Américains sont plus nombreux à porter des masques, et moins nombreux à se déplacer. Le modèle a accès à des données de mobilité par des partenaires d’applications mobiles.

«Mais si 95 % des Américains portaient des masques en sortant de chez eux, le nombre (de morts) baisserait de 40 000» d’ici novembre, écrit le centre de recherche. - AfricaLog avec agence

DĂ©mission fracassante du Premier ministre ivoirien

Jul 13, 2020
DĂ©mission fracassante du Premier ministre ivoirien

En poste depuis 2017, Daniel Kablan Duncan a déposé sa démission ce lundi 13 juillet sur le bureau du président Alassane Ouattara.

Cette annonce surprise a fait l'effet d'une bombe : le vice-président ivoirien Daniel Kablan Duncan, 77 ans, a démissionné de son poste alors que le pays est en deuil après le décès du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly le 8 juillet. La nouvelle a été officiellement confirmée par Patrick Achi, le secrétaire général de la présidence.

«Le vice-président Daniel Kablan Duncan a remis au président de la République sa démission […] pour des raisons de convenance personnelle le 27 février […] . Après plusieurs entretiens, dont le dernier a eu le 7 juillet, le président Alassane Ouattara a pris acte et procédé le 8 juillet à la signature d'un décret mettant fin aux fonctions de M. Kablan Duncan», affirme un communiqué lu par Patrick Achi. «Le président de la République voudrait rendre hommage à un grand serviteur de l'État, un homme de pouvoir et d'engagement», poursuit le texte.

Si les rumeurs de démission de Daniel Kablan Duncan circulaient depuis plusieurs jours, elle reste une surprise.

Un contexte bien particulier
Jusqu'à récemment, Daniel Kablan Duncan était considéré comme un proche du président Ouattara même s'il appartenait au Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), formation ancienne alliée de Ouattara passée dans l'opposition en 2018.

Originaire du centre-est de la Côte d'Ivoire, Daniel Kablan Duncan a toujours été un poids lourd du pouvoir, occupant successivement les postes de ministre des Affaires étrangères (2011-2012) puis de Premier ministre avec le portefeuille de l'Économie et des Finances de 2012 à 2017 avant de devenir le premier vice-président de l'histoire de Côte d'Ivoire en janvier 2017, poste créé avec la nouvelle Constitution de 2016.

Sa démission survient alors que le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly est décédé brusquement d'une crise cardiaque le 8 juillet quelques jours après être revenu de France après deux mois de convalescence.

L'absence de M. Kablan Duncan à l'aéroport lors du retour du Premier ministre avait été remarquée. Les cérémonies d'hommage au Premier ministre qui doit être inhumé vendredi devaient commencer mardi.

Le décès de Gon Coulibaly, qui avait été désigné par le président Ouattara candidat de son parti à la présidentielle d'octobre, a complètement changé la donne politique, le parti au pouvoir devant désormais trouver un autre candidat. Beaucoup estiment que le président Ouattara, qui avait annoncé en mars qu'il ne briguerait pas un troisième mandat, pourrait finalement être candidat.

L'ancien président Henri Konan Bédié représentera le PDCI à cette élection qui s'annonce tendue. - AfricaLog avec agence

Climat quasiment insurrectionnel Ă  Bamako

Jul 12, 2020
Climat quasiment insurrectionnel Ă  Bamako

L’imam à la tête de la coalition qui réclame un changement de pouvoir au Mali a appelé ses partisans au calme dimanche après deux jours de troubles qui ont fait au moins onze morts et créé un climat quasiment insurrectionnel à Bamako.

La capitale, préservée en temps normal par les violences djihadistes et intercommunautaires qui endeuillent le nord et le centre du pays, est la proie depuis vendredi de ses troubles civils les plus graves depuis des années.

Les violences ont fait onze morts entre vendredi et dimanche midi, a indiqué un responsable des urgences d’un grand hôpital de la capitale, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat en raison du caractère sensible de ces données dans une situation politique volatile.

La tension restait palpable dimanche soir à Bamako. Sans renouer avec l’intensité des affrontements des jours précédents, la ville est restée troublée dimanche par les regroupements spontanés de centaines de personnes dans la rue, la coupure d’axes importants par des barrages ou des pneus brûlés, ou encore le saccage d’un tribunal et d’un siège de quartier du parti présidentiel.

Dans le quartier de Badalabougou, un calme précaire est revenu. Des centaines de fidèles se sont pressés dans la vaste salle aux colonnes vertes de la mosquée et à l’extérieur pour les funérailles de quatre défunts qu’ils ont ensuite suivis en cortège au cimetière ?
C’est autour de la mosquée que se sont déroulés samedi soir les affrontements les plus sanglants. La mosquée est celle où prêche l’imam Mahmoud Dicko et ses partisans en ont transformé les abords en camp retranché, inquiets que les forces de sécurité ne viennent l’arrêter.

Une vingtaine d’opposants ont été arrêtés depuis vendredi, dont plusieurs leaders de la contestation, a dit un de leurs avocats, Alifa Habib Koné.
L’entourage de l’imam a diffusé des vidéos s’apparentant à des images de guerre des évènements de samedi soir.

Elles montrent au moins deux hommes visiblement morts baignant dans leur sang et d’autres perforés par des projectiles, ainsi qu’une grande confusion d’hommes s’agitant dans le complexe de la mosquée selon l’entourage de M. Dicko. Des coups de feu claquent à distance par saccades régulières, sans que les tireurs puissent être identifiés.

«Vous êtes en train de tuer les Maliens, dans la mosquée, (à) balles réelles. La mosquée est en feu», s’écrie un homme dans l’une de ces vidéos qui n’ont pas pu être identifiées indépendamment.

L’imam, personnalité nationale très écoutée et bête noire du pouvoir, a appelé au calme.
«Je demande encore une fois à la jeunesse malienne de faire preuve de retenue et de calme », a-t-il dit.

«La lutte continue», pour la «refondation» du Mali et contre «la corruption endémique qui est en train aujourd’hui de mettre notre pays à genoux», a-t-il ajouté, mais elle doit continuer «dans la patience» et les «bonnes manières».

Ă€ qui la faute
Les tensions sont allées s’intensifiant à Bamako depuis les législatives de mars-avril. Une coalition hétéroclite de leaders religieux, de personnalités du monde politique et de la société civile s’est agglomérée autour de l’imam Dicko pour porter la protestation.

Ce mouvement dit du 5 –Juin canalise une multitude de mécontentements dans l’un des pays les plus pauvres du monde  contre la dégradation sécuritaire et l’incapacité à y faire face, le marasme économique, la défaillance de l’État, ou le discrédit répandu d’institutions suspectes de corruption.

Vendredi, le mouvement est entré selon ses mots en «désobéissance civile », frustré par les réponses successives du président à des exigences radicales: dissolution du Parlement, démission des juges de la Cour constitutionnelle, formation d’un gouvernement dont il nommerait le premier ministre et, au bout du compte, départ du président Ibrahim Boubacar Keïta. Le mouvement dit être pacifique et accuse le pouvoir des violences.

Alliés et voisins inquiets
La décision de la Cour constitutionnelle d’invalider une trentaine de résultats des législatives passe pour un élément déclencheur de la contestation.
Samedi soir, le chef de l’État a annoncé la dissolution de la Cour. Il a aussi ouvert la voie à des législatives partielles là où la Cour a invalidé les résultats, suivant en cela les recommandations d’une mission de bons offices des États ouest-africains.

L’escalade en cours alarme en effet les alliés du Mali, inquiets d’un élément déstabilisateur de plus dans un pays confronté au djihadisme et à une série de défis majeurs, dans une région elle-même tourmentée.

Aucune des ouvertures de M. Keïta, 75 ans, président depuis 2013, n’a jusqu’alors fait retomber la fièvre, au contraire. - AfricaLog avec agence

Sassou Nguesso fils dans le viseur de la justice américaine

Jul 11, 2020
Sassou Nguesso fils dans le viseur de la justice américaine

Le fils du président de la République du Congo est dans le viseur de la justice aux États-Unis pour le détournement présumé de plusieurs millions de dollars des caisses de la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC, 100 % publique), selon l’ONG Global Witness.

À Miami, des procureurs fédéraux américains «ont pris des dispositions en vue de saisir» une luxueuse propriété appartenant à Denis Christel Sassou Nguesso, affirme l’ONG. Global Witness a pu consulter la requête des procureurs américains en date du 12 juin, et la partager avec des médias.

M. Sassou Nguesso a acheté une propriété de 325 m2, mise en vente à 2,4 millions de dollars, «avec des fonds qu’il a détournés de la SNPC», selon ce document, qui retrace le circuit du blanchiment présumé des fonds.

En 2010, M. Sassou Nguesso fils «a été nommé par son père directeur général adjoint» de la SNPC.
«Ce poste lui a donné un énorme contrôle sur les activités de la SNPC, et tout particulièrement ses finances».

«Entre 2011 et 2014», M. Sassou Nguesso fils «a détourné des millions de dollars de la SNPC», selon le document judiciaire américain rendu public par l’ONG. Les fonds ont transité par les comptes de sociétés-écran logés dans une filiale de la banque gabonaise BGFI-Bank.
«Entre le 30 avril 2009 et le 22 avril 2016, il a transféré approximativement 10 millions de dollars vers des comptes bancaires ouvert par un associé» en Floride.
Cet associé est un «résident américain», et «fils d’un ex-officiel du gouvernement gabonais», détaille la requête du parquet américain.

L’associé a «utilisé les fonds volés pour acquérir de l’immobilier et des articles de luxe» pour M. Sassou Nguesso et ses proches, «y compris la propriété de Miami».

Brazzaville n’a pour l’instant « aucune réaction» à la diffusion de ce document, a affirmé une source à la présidence.

La famille du président Sassou Nguesso fait également l’objet d’une enquête sur son patrimoine en France dans l’affaire dite des «biens mal acquis».

Sur sa page Facebook, Denis Christel Sassou Nguesso, 45 ans, se présente comme «philantrope» et «député de la ville d’Oyo», le fief de son père, après avoir « officié dans le monde du pétrole».

Son père, le président Denis Sassou Nguesso, 76 ans dont 35 au pouvoir, est candidat à sa réélection lors du scrutin prévu en mars 2021.

Le Congo-Brazzaville (environ cinq millions d’habitants) anticipe une violente récession de 9 % en 2020 en raison de la pandémie de COVID-19.

Elle a aggravé la situation du pays fortement endetté, victime depuis 2014 de la chute des cours du pétrole, sa principale ressource.

Brazzaville a obtenu il y a tout juste un an  du Fonds monétaire international (FMI) une aide de 448 millions de dollars sur trois ans. Les versements ont été suspendus en décembre 2019. Le FMI demande entre autres à Brazzaville d’aller plus loin dans la lutte anti-corruption. - AfricaLog avec agence

Décès du Premier ministre ivoirien à 3 mois de la présidentielle

Jul 09, 2020
Décès du Premier ministre ivoirien à 3 mois de la présidentielle

Le Premier ministre ivoirien et candidat du parti au pouvoir à l'élection présidentielle d'octobre, Amadou Gon Coulibaly, est mort mercredi à Abidjan des suites de problèmes cardiaques à 61 ans, un décès qui bouleverse le jeu politique.

"J'ai la profonde douleur de vous annoncer que le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly nous a quitté en ce début d'après-midi après avoir pris part au conseil des ministres", a déclaré Patrick Achi, le secrétaire général de la présidence, lisant à la télévision publique un communiqué du président Alassane Ouattara.

"La Côte d'Ivoire est en deuil. Je salue la mémoire d'un homme d'Etat, de grande loyauté, de dévouement, et d'amour pour la patrie. Avec la disparition d'Amadou Gon Coulibaly, la Côte d'Ivoire perd un modèle pour la jeunesse, un exemple de compétence, d'ardeur au travail et d'abnégation", a déclaré le président.

L'opposition a salué la mémoire de M. Gon Coulibaly.
L'ex-chef de l'Etat Henri Konan Bédié, président du Parti démocratique de Côte d'Ivoire, et lui-même candidat pour la présidentielle d'octobre, a fait part de "sa grande consternation" après la mort d'un "grand serviteur de l’Etat".

Pascal Affi N'Guessan, dirigeant d'une faction du Front Populaire Ivoirien, et qui n'écarte pas une candidature à la présidentielle, a déploré "une grande disparition pour notre pays”.

"Nous sommes dans l'opposition mais il y a des moments où le peuple doit pouvoir se rassembler", appelant à rendre à Amadou Gon Coulibaly "l'hommage qu'il mérite" en tant qu'"homme de devoir et travailleur infatigable”.

A Korhogo, la grande ville du nord qui était le fief du Premier ministre, la nouvelle de sa mort se répandait petit à petit.

"C’est une grande perte pour Korhogo, tous les projets de développement vont prendre un coup", a regretté Seydou Coulibaly, gérant d’un cybercafé.

Greffé du coeur en 2012, Amadou Gon Coulibaly, dit "AGC", était revenu il y a près d'une semaine de France après deux mois d'hospitalisation pour des problèmes cardiaques.

Il a été accueilli mercredi par une haie d'honneur et des applaudissements des ministres avant le conseil.
"Je suis de retour pour prendre ma place aux côtés du président, pour continuer l'oeuvre de développement et de construction de notre pays", avait-il dit, très souriant, jeudi lors de son retour.

- Quel candidat à la présidentielle ? -
Officiellement, le Premier ministre était parti le 2 mai pour un "contrôle" en France, malgré la fermeture des frontières en raison de la pandémie de coronavirus.

Il avait finalement dû se faire poser un stent, mais assuré être "de retour en forme”.

Quelques jours après avoir annoncé qu'il ne briguerait pas un troisième mandat, Alassane Ouattara, qui a évoqué la perte d'un "fils" et d'un "jeune frère", avait désigné en mars son "plus proche collaborateur depuis 30 ans" comme son successeur et candidat du parti au pouvoir à la présidentielle.
Passé le choc du décès, la question va inévitablement se poser: qui va représenter le parti d'Alassane Ouattara à la présidentielle ?

"C'est un moment très difficile sur le plan humain, affectif, mais aussi sur le plan politique (...) il nous laisse un grand vide", a réagi Adama Bictogo, un des ténors du parti présidentiel. "Le président du parti (Alassane Ouattara) s'adressera aux militants dans les jours qui viennent”.

Le choix de M. Gon Coulibaly par M. Ouattara avait fait grincer des dents, certains critiquant son autoritarisme ou son manque de charisme, d'autres évoquant déjà sa santé. Plusieurs cadres de la coalition de Ouattara, dont les anciens ministres Marcel Amon Tanoh ou Albert Mabri Toikeusse, avaient poussé leurs candidatures.

Sanctionnés au nom de la discipline interne, il ont été écartés des sphères du pouvoir et il parait difficile de les rappeler. Un nom circule déjà à nouveau: celui du ministre de la Défense Hamed Bakayoko, dit "Hambak" qui avait accepté de ronger son frein.

De source proche de la présidence, M. Ouattara y était franchement opposé il y a quelques mois. Avec le décès de Gon, dont Hambak assurait l'intérim à la primature, la donne a changé.
- "Pas de plan B" -
"Comme le notait un observateur lors du retour de M. Gon Coulibaly: "Il n'y avait pas de plan B, en cas de forfait de Gon. Ou plutôt la seule solution envisagée est une nouvelle candidature de Ouattara”. - AfricaLog avec agence

L’Algérie attend toujours des excuses de la France

Jul 06, 2020
L’Algérie attend toujours des excuses de la France

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a déclaré attendre des excuses de la France pour la colonisation de l’Algérie et estimé que son homologue Emmanuel Macron était «quelqu’un de très honnête» susceptible de contribuer à ce climat d’apaisement.

Interrogé lors d’une entrevue à la chaîne internationale France 24 sur d’éventuelles excuses de Paris, il a répondu: «On a déjà reçu des demi-excuses. Il faut faire un autre pas […] On le souhaite».

«Cela va permettre d’apaiser le climat et le rendre plus serein pour des relations économiques, pour des relations culturelles, pour des relations de voisinage», poursuit-il en rappelant que plus de six millions d’Algériens vivent en France et qu’ils «peuvent emmener quelque chose là-bas et ici».
La France a fait un geste fort d’apaisement en matière de mémoire en restituant vendredi les restes de 24 combattants algériens tués au début de la colonisation française au XIXe siècle.

Cette restitution offre une détente dans les relations entre l’Algérie et l’ancienne puissance coloniale, marquées depuis l’indépendance en 1962 par des polémiques récurrentes et des crispations.

«Je trouve qu’avec le président Macron nous pouvons aller loin dans l’apaisement, dans le réglement du problème de la mémoire », estime le président Tebboune.
«C’est quelqu’un de très honnête, qui veut apaiser la situation (..) et permettre à nos relations de retrouver leur niveau naturel», a-t-il poursuivi, le qualifiant aussi de «très sincère», «très propre du point de vue historique».

Lors d’une visite à Alger en décembre 2017, le président français Emmanuel Macron s’était engagé à restituer les restes humains algériens entreposés au Musée de l’Homme. La même année, mais avant son élection, il avait qualifié à Alger la colonisation de l’Algérie de «crime contre l’humanité».

La question mémorielle reste au cœur des relations volatiles entre la France et l’Algérie, où la perception est que la France ne fait pas assez pour solder son passé colonial. - AfricaLog avec agence

Joe Biden prend le large devant Trump

Jun 24, 2020
Joe Biden prend le large devant Trump

Favori des intentions de vote chez les minorités et les femmes américaines, le candidat démocrate Joe Biden a pris une avance de 14 points sur Donald Trump dans un sondage national publié à quelques mois de l’élection présidentielle.

Joe Biden (50 %) bénéficie d’une avance confortable sur son rival républicain Donald Trump (36 %), selon ce sondage réalisé par le New York Times et le Siena College.

L’ancien vice-président de Barack Obama mène largement les intentions de vote chez les femmes, les jeunes entre 18 et 34 ans et les minorités, notamment les Américains noirs et hispaniques. 
 
Le sondage note aussi que Joe Biden a rattrapé son retard face à Donald Trump chez les électeurs masculins, blancs et les aînés, qui avaient permis au candidat républicain de remporter la présidentielle en 2016.  

Donald Trump a perdu de nombreux soutiens chez cet électorat qui lui reproche sa gestion de la pandémie de COVID-19, la crise économique et sa réponse sécuritaire face aux manifestations contre le racisme et les violences policières qui secouent le pays depuis la mort de George Floyd.  

Donald Trump reste toutefois en tête chez les électeurs blancs sans diplôme, qui auront une forte influence sur l’issue de l’élection, prévue le 3 novembre.  

Ces résultats sont toutefois à prendre avec prudence, le New York Times rappelant qu’en 2016, Hillary Clinton devançait Donald Trump dans les sondages nationaux, ce qui ne l’a pas empêché de perdre face à lui.

Le sondage a été effectué entre le 17 et 22 juin sur un échantillon de 1337 électeurs inscrits sur les listes électorales. La marge d’erreur est de plus ou moins 3 points. - AfricaLog avec agence

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