Des dizaines de milliers de manifestants sont descendus dans les rues de plusieurs villes d’Europe et d’AmĂ©rique du Nord, en soutien aux Palestiniens dans les affrontements en cours avec IsraĂ«l. Â
En France, environ 22 000 personnes ont manifesté dans 60 rassemblements, dont environ 3000 à Paris, malgré l’interdiction des autorités, qui avaient mis en avant le précédent de 2014, lorsqu’une marche propalestinienne avait dégénéré en violences urbaines.
Les policiers ont appliqué dans la capitale française les consignes de «dispersion systématique et immédiate» dès que des manifestants tentaient de se regrouper, en utilisant des canons à eau et gaz lacrymogènes.
Selon les journalistes, des face-à -face entre manifestants et forces de l’ordre avaient lieu dans l’après-midi dans le quartier populaire de Barbès, dans le nord de la capitale.
«Palestine vivra. Palestine vaincra», pouvait-on entendre. Boulevard Barbès, un groupe d’une centaine de personnes chantait «Israël assassin». Des drapeaux palestiniens étaient brandis ou utilisés en cape.
«La France est le seul pays démocratique à interdire ces manifestations», ont protesté les avocats de l’Association des Palestiniens en Ile-de-France.
Londres, Rome, Berlin, Madrid
À Londres, des milliers de personnes ont manifesté dans le centre de la ville, appelant le gouvernement britannique à intervenir pour faire cesser l’opération militaire israélienne. «Le gouvernement britannique est complice de ces actes aussi longtemps qu’il offrira un soutien militaire, diplomatique et financier à Israël», ont estimé les organisateurs.
Selon eux, parmi lesquels la coalition Stop the War et l’association musulmane du Royaume-Uni, la manifestation a rassemblĂ© 150 000 personnes. InterrogĂ©e, la police n’a pas communiquĂ© de chiffre. Â
Ă€ Rome, quelques centaines de personnes se sont rassemblĂ©es près de la basilique Santa Maria Maggiore, portant de grands drapeaux palestiniens et chantant des slogans. «Pas besoin d’être musulman pour soutenir la Palestine, il suffit d’être humain», proclamait une pancarte. Â
En Allemagne, des milliers de personnes ont manifesté à Berlin et dans plusieurs villes à l’appel de collectifs pro-palestiniens. Les manifestants criaient «Libérez Gaza!”, “Palestinian live matter” ou “Sauvez Cheikh Jarrah” , quartier de Jérusalem-Est où des familles palestiniennes sont menacées d’éviction par des colons israéliens.
Comme en Europe, des milliers de manifestants sont descendus samedi dans la rue aux États-Unis et au Canada.
Quelque 2000 manifestants se sont notamment rassemblées à New York, dans le quartier de Brooklyn, en scandant “Palestine libre” et en brandissant des drapeaux palestiniens. “Les Palestiniens ont le droit de vivre librement et les enfants de Gaza ne doivent pas être tués”, a réagi Alison Zambrano, une étudiante de 20 ans venue du Connecticut voisin pour manifester à New York. “Je dis à M. (Joe) Biden et à son gouvernement de cesser de soutenir le meurtre. Soutenez les victimes, arrêtez l’oppression”, a ajouté dans la foule Mashhour Ahmad, un Palestinien de 73 ans qui vit à New York depuis 50 ans.  Des rassemblements ont également eu lieu dans d’autres villes américaines, notamment à Boston et à Washington. Au Canada ils étaient aussi plusieurs milliers, à Montréal et Toronto. - AfricaLog avec agence
Les obsèques du président Idriss Déby sont célébrées ce vendredi 23 Avril à N'Djamena, en présence d'Emmanuel Macron, arrivé la veille au soir dans la capitale tchadienne, QG de l'opération Barkhane menée par la France au Sahel.
La mort d'Idriss Déby a été annoncée mardi, des suites de blessures reçues alors qu'il s'était rendu sur la ligne de front séparant ses troupes des forces du groupe rebelle FACT (Front pour l'alternance et la concorde au Tchad) au nord de N’Djamena.
Les insurgés ont déclaré une trêve le temps des funérailles. Ils ont également déclaré que leur centre de commandement avait été visé par une frappe aérienne dans la nuit de mercredi à jeudi et que leur chef, Mahamat Mahadi Ali, était visé. Le FACT accuse la France d'avoir prêté assistance à ce bombardement par des moyens de surveillance aérienne.
"Notre centre de commandement a été bombardé sur ordre de la junte militaire avec la complicité des agences étrangères présentes dans notre pays", a déclaré le FACT dans un communiqué.
Il n'a pas précisé où se situait ce centre de commandement ni donné de détails sur d'éventuelles dégâts ou victimes des suites de ce raid aérien.
"L'armée française n'a mené aucune frappe aérienne cette semaine au Tchad", a réagi l'état-major des armées à Paris.
De source française, on indique que si l'aviation tchadienne a bien mené un raid sur la ligne de front, Mahamat Mahadi Ali n'en était pas la cible.
Les insurgés du FACT, un groupe formé en 2016 par des officiers militaires dissidents, ont pénétré le 11 avril dans le nord du Tchad depuis leur base en Libye et avancé vers le Sud. Ils se trouvent à environ 300 km au nord de N'Djamena.
Outre Emmanuel Macron, le président guinéen Alpha Condé, son homologue nigérien Mohamed Bazoum et une dizaine d'autres chefs d'Etat africains assistent aux obsèques.
Des tentes ont été dressées en vue de la cérémonie à proximité du palais présidentiel où plusieurs milliers de Tchadiens ont convergé pour rendre hommage au défunt, au pouvoir pendant trente ans.
"Il nous a protégés pendant si longtemps qu'aujourd'hui, nous sommes venus lui souhaiter un repos éternel. Un repos mérité", a déclaré Hassan Adoum, venu assister à la cérémonie.
Emmanuel Macron a été le premier dignitaire étranger à s'incliner devant le cercueil du président tchadien, drapé dans les couleurs de son pays.
Dès son arrivée à N'Djamena jeudi soir, le chef de l'Etat français s'était entretenu avec le conseil militaire de transition mis en place à l'annonce du décès d'Idriss Déby et présidé par le fils du président défunt, Mahamat Idriss Déby.
Un nouvel entretien a eu lieu vendredi matin avant les funérailles, en présence des dirigeants du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie et du Niger.
"Le G5 Sahel est mobilisé aux côtés du Tchad", a déclaré une source à l'Elysée, en évoquant une "unité de vues" entre la France et ses alliés pour soutenir le "processus de transition civilo-militaire pour la stabilité de la région".
Des sources diplomatiques et militaires françaises ont indiqué que Paris envisagerait sérieusement d'intervenir si les rebelles venaient à trop s'approcher de N'Djamena et menacer la stabilité du pays.
Mahamat Idriss Déby, qui est âgé de 37 ans et a le grade de général, a promis que l'armée rendrait le pouvoir aux civils dans un délai de 18 mois.
L'opposition tchadienne dénonce un coup d'Etat institutionnel et a appelé à mener une campagne de désobéissance civile, alors qu'un général a déclaré que de nombreux officiers étaient opposés au plan de transition. - AfricaLog avec agence
Le président tchadien Idriss Déby Itno, au pouvoir depuis 30 ans, est décédé mardi des suites de blessures reçues alors qu'il commandait son armée dans des combats contre des rebelles dans le nord durant le week-end, a annoncé le porte-parole sur la télévision d’Etat.
"Le président de la république, chef de l'Etat, chef suprême des armées, Idriss Déby Itno, vient de connaître son dernier souffle en défendant l'intégrité territoriale sur le champ de bataille. C'est avec une profonde amertume que nous annonçons au peuple tchadien le décès ce mardi 20 avril 2021 du maréchal du Tchad", a annoncé le porte-parole de l'armée, le général Azem Bermandoa Agouna, dans un communiqué lu à l'antenne de TV Tchad. - AfricaLog avec agence
Le dossier de l'homicide de l'icône panafricaine Thomas Sankara a été renvoyé devant le tribunal militaire de Ouagadougou. L'ex-président du Burkina Faso Blaise Compaoré, en exil en Côte d'Ivoire, va être jugé pour l'assassinat de son prédécesseur lors du coup d'État de 1987 qui l'a porté au pouvoir.
Trente-quatre ans après la mort de Thomas Sankara, le "père de la Révolution" burkinabè, "l'heure de la justice a enfin sonné, un procès peut s'ouvrir", s'est réjoui Me Guy Hervé Kam, avocat des parties civiles.
Le dossier a été renvoyé mardi 13 avril devant le tribunal militaire de Ouagadougou, au Burkina Faso, après la confirmation des charges contre les principaux accusés, dont Blaise Compaoré, selon des avocats de la défense et des parties civiles.
"Il s'agit essentiellement de Blaise Compaoré et de 13 autres, accusés d'attentat à la sûreté de l'État", "complicité d'assassinats" et "complicité de recel de cadavres", a déclaré Me Guy Hervé Kam. "Il appartient donc au procureur militaire de programmer une date d’audience."
Davantage de personnes étaient mises en cause initialement, mais "beaucoup d'accusés sont décédés", a précisé l’avocat.
Parmi les accusés figurent également le général Gilbert Diendéré, l'un des principaux chefs de l'armée lors du putsch de 1987, devenu ensuite chef d'état-major particulier de Blaise Compaoré, ainsi que des soldats de l'ex-garde présidentielle.
Le général purge actuellement au Burkina Faso une peine de 20 ans de prison pour une tentative de coup d'État en 2015.
"Le dossier est renvoyé" devant le tribunal, la date du procès "n'est pas encore décidée" mais celui-ci pourrait avoir lieu "très bientôt", les mandats d'amener des accusés non "encore détenus ayant été ordonnés ce matin", a indiqué Me Mathieu Somé, avocat du général Gilbert Diendéré.
Arrivé au pouvoir par un coup d'État en 1983, le président Sankara a été tué par un commando le 15 octobre 1987 à 37 ans, lors du putsch qui porta au pouvoir son compagnon d'armes d'alors, Blaise Compaoré.
La mort de Sankara, devenue une figure panafricaine et surnommé le "Che Africain", était un sujet tabou pendant les 27 ans de pouvoir de Blaise Compaoré, lui-même renversé par une insurrection populaire en 2014.
L'affaire a été relancée, après la chute de Blaise Compaoré, par le régime de transition démocratique. Un mandat d'arrêt international a été émis contre lui par la justice burkinabè en décembre 2015.
Exilé en Côte d'Ivoire depuis sa chute, Blaise Compaoré a obtenu la nationalité ivoirienne et ne peut pas être extradé. Il devrait donc être jugé par contumace. - AfricaLog avec agence
Ce projet a Ă©tĂ© scellĂ© par la signature d’accords avec la Coalition pour les innovations en matière de prĂ©paration aux Ă©pidĂ©mies (Cepi) qui co-pilote dĂ©jĂ le programme Covax avec l’Alliance du Vaccin (Gavi) et l’OMS-ainsi qu’avec la banque panafricaine Afreximbank (Africa Export-Import Bank) et l’Africa Finance Corporation, une institution financière panafricaine. Â
Ces cinq pôles de recherche et de fabrication de vaccins seront développés dans les «dix à quinze prochaines années», dans chacune des cinq grandes régions du continent (Afrique du Nord, Afrique occidentale, Afrique centrale, Afrique australe, Afrique de l’Est), a détaillé John Nkengasong, le directeur du Centre de contrôle et de prévention des maladies en Afrique (Africa CDC), qui dépend de l’UA.
L’objectif est de fabriquer localement, d’ici 20 ans, 60 % des vaccins utilisés sur le continent, contre 1 % actuellement.
«Nous avons conscience qu’il s’agit d’un vrai défi », a souligné M. Nkengasong, en clôture de deux jours de sommet virtuel sur ce thème. Mais «si l’Afrique ne prévoit pas aujourd’hui de répondre à ses besoins en matière de sécurité vaccinale, alors nous nous préparons définitivement à l’échec», a-t-il ajouté.
Il a soulignĂ© l’importance «de faire un bond en avant en s’appuyant sur la technologie de l’ARN messager», et Ă©voquĂ© l’intĂ©rĂŞt du SĂ©nĂ©gal, de l’Afrique du Sud et du Rwanda de s’engager dans cette voie. Â
Le directeur de Cepi, Richard Hatchett, s’est félicité de participer à «renforcer la capacité de l’Afrique à prévenir, détecter et répondre aux menaces infectieuses émergentes et réémergentes».
«Il faudra des ressources financières suffisantes, des législations harmonisées en Afrique et des incitatifs», a déclaré le président en exercice de l’Union africaine, Félix Tshisekedi, en appelant «solennellement la diaspora africaine à travers le monde pour aider aux renforcements des capacités de fabrication de médicaments et de vaccins en Afrique».
Ce projet «ne se contentera pas de se battre contre la COVID-19 mais permettra d’implanter une fabrication de vaccins pour les maladies connues et de se prĂ©parer pour les Ă©pidĂ©mies et pandĂ©mies Ă venir», a ajoutĂ© le prĂ©sident de la RDC. Â
La question de l’inégalité de l’accès aux vaccins en Afrique a été mise en lumière par la pandémie de coronavirus.
L’OMS Afrique avait ainsi déploré le 8 avril que «moins de 2 % des 690  millions de doses de vaccin anti-COVID-19 administrées jusqu’à présent à l’échelle mondiale l’ont été en Afrique».
Près de 13  millions de doses avaient été administrées en Afrique à cette date, selon l’OMS. - AfricaLog avec agence
Le président de la Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara, a affirmé que l'ancien président Laurent Gbagbo et son ex-ministre Charles Blé Goudé étaient "libres de rentrer quand ils le souhaitent" dans le pays. Une annonce qui intervient une semaine après l'acquittement définitif des deux hommes jugés pour crimes contre l'humanité par la Cour pénale internationale.
Après 10 ans d'absence, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé reviendront-ils bientôt en Côte d'Ivoire? L'ancien président ivoirien et son ex-ministre de la Jeunesse, définitivement acquittés de crimes contre l'humanité par la justice internationale, "sont libres de rentrer en Côte d'Ivoire quand ils le souhaitent", a déclaré mercredi 7 avril le président Alassane Ouattara.
"Des dispositions seront prises pour que Laurent Gbagbo bénéficie, conformément aux textes en vigueur, des avantages et indemnités dus aux anciens présidents de la République", a ajouté le chef de l'État ivoirien à l'ouverture du Conseil des ministres à Abidjan, précisant que "les frais de voyage de l'ancien président et des membres de sa famille seront pris en charge par l'État de Côte d’Ivoire".
Le chef de l'État n'a pas évoqué la condamnation en Côte d'Ivoire de Laurent Gbagbo à 20 ans de prison pour le "braquage" de la Banque centrale des États d'Afrique de l'Ouest (BCEAO) pendant les violences post-électorales de 2010-2011.
La Cour pénale internationale (CPI) a confirmé le 31 mars l'acquittement, prononcé en 2019, de Laurent Gbagbo, définitivement reconnu non coupable de crimes contre l'humanité, ouvrant la voie à son retour en Côte d'Ivoire après une décennie d’absence.
Les juges ont rejeté l'appel de la procureure de la CPI, Fatou Bensouda, contre les acquittements de Laurent Gbagbo et d'un de ses proches, Charles Blé Goudé, ex-chef du mouvement des Jeunes patriotes, prononcés en janvier 2019 à l'issue d'un procès pour crimes contre l'humanité liés aux violences post-électorales en 2010 et 2011.
Laurent Gbagbo, premier ancien chef d'État jugé par la CPI, et Charles Blé Goudé ont toujours clamé leur innocence dans ces crimes ayant fait 3 000 morts en Côte d'Ivoire, lors de violences nées du refus de Laurent Gbagbo de reconnaître fin 2010 la victoire à la présidentielle de son rival Alassane Ouattara.
Au nom de la "réconciliation nationale", les autorités avaient octroyé fin 2020 à Laurent Gbagbo deux passeports, un ordinaire et un diplomatique, et l'intéressé avait alors exprimé son souhait de rentrer dès décembre. Ce retour, qu'il avait ensuite annoncé pour "bientôt", restait suspendu à la décision de la CPI, mais il l'était aussi à un feu vert définitif du pouvoir désormais acquis. - AfricaLog avec agence
La chambre d'appel de la Cour pénale internationale (CPI) a confirmé l'acquittement de l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo des crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis entre décembre 2010 et avril 2011 en Côte d'Ivoire dont il était accusé.
"La chambre d'appel, à la majorité, n'a trouvé aucune erreur qui aurait pu matériellement affecter la décision de la chambre de jugement", a déclaré le président de la cour, Chile Eboe-Osuji, qui a lu la décision des juges.
Le ministère public, à l'origine de l'appel sur lequel la CPI a statué mercredi, avançait que les juges de première instance avaient commis une erreur en considérant en 2019 que l'accusation n'avait pas apporté la preuve de la culpabilité de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé, son coaccusé.
Les juges avaient acquitté les deux hommes des accusations à leur encontre de crimes contre l'humanité pour leur rôle présumé dans les violences post-électorales en Côte d'Ivoire en 2010-2011.
Ils avaient mis fin au procès avant même que la défense ne s'exprime, estimant que les preuves soumises n'étaient pas suffisantes pour soutenir une possible condamnation.
Laurent Gbagbo, désormais âgé de 75 ans, a occupé la présidence ivoirienne de 2000 à 2011 au moment de son arrestation, survenue après qu'il a refusé d'accepter sa défaite électorale face à son rival Alassane Ouattara, l'actuel président d’un troisième mandat controversé, qui a poussé à la violence avec près de 100 morts.
Les violences qui ont suivi le scrutin de 2010-2011ont fait 3.000 morts.
La chambre d'appel de la CPI a par ailleurs demandé que soient levées toutes les restrictions à l'égard de Laurent Gbagbo, qui se trouve en liberté conditionnelle en Belgique et pourrait ainsi revenir en Côte d’Ivoire. - AfricaLog avec agence
Une unité militaire a tenté pendant la nuit de mardi à mercredi de s'emparer du palais présidentiel à Niamey, capitale du Niger, mais les assaillants ont été repoussés et l'ordre a été rétabli, a annoncé mercredi un porte-parole du gouvernement, à deux jours de l'investiture du nouveau chef de l'Etat élu.
Les assaillants, en provenance d'une base de l'armée de l'air, se sont enfuis après une riposte de la garde présidentielle lors de violents affrontements marqués par des bombardements et fusillades aux abords du palais présidentiel, ont déclaré trois sources au sein de l'appareil sécuritaire nigérien.
Ces différentes sources n'ont pas précisé où avaient fui les assaillants ni où se trouvent le président élu Mohamed Bazoum, dont la prestation de serment est prévue vendredi, et le président sortant Mahamadou Issoufou, qui doit se retirer après deux mandats de cinq ans consécutifs.
L'ancien émissaire américain au Sahel J. Peter Pham a écrit sur Twitter que les deux hommes se trouvaient en lieu sûr.
Les services du président nigérien ont diffusé sur Twitter des photos d'Issoufou présidant mercredi matin la cérémonie de prestation de serment de deux nouveaux juges de la cour constitutionnelle.
S'exprimant lors d'une conférence de presse dans l'après-midi, le porte-parole du gouvernement nigérien, Abdourahamane Zakaria, a déclaré que l'attaque survenue dans la nuit était une tentative de coup d’Etat.
"Le gouvernement condamne cet acte lâche et rétrograde qui vise à mettre en danger la démocratie et l'Etat de droit pour lesquels notre pays est résolument engagé", a-t-il déclaré.
"Le gouvernement félicite la garde présidentielle et les autres forces de défense et de sécurité pour leur réaction rapide, preuve de leur loyauté envers la République", a-t-il poursuivi, refusant de répondre à d'éventuelles questions.
Il a ajouté que la situation était désormais sous contrôle. Plusieurs personnes ont été arrêtées et d'autres sont recherchées, a-t-il également précisé.
Plusieurs témoins avaient auparavant rapporté que la situation semblait normale en milieu de matinée à Niamey, avec des rues ouvertes à la circulation.
Selon un journaliste sur place, la fusillade aux abords du palais présidentiel a éclaté vers 03h00 et a duré environ une demi-heure.
Dans un communiqué, l'ambassade des Etats-Unis a dit qu'elle resterait fermée toute la journée en raison des coups de feu entendus dans son voisinage. Elle a averti que la situation restait fragile sur le plan de la sécurité en cette période post-électorale.
L'adversaire malheureux de Mohamed Bazoum, Mahamane Ousmane, a refusé de reconnaître la victoire du président élu au deuxième tour du scrutin de février et a dénoncé une fraude électorale.
Des manifestations parfois violentes ont eu lieu depuis Ă Niamey.
Mercredi dans la capitale, des partisans de Mahamane Ousmane ont affronté la police, qui a tiré, selon des témoins, des gaz lacrymogènes pour disperser un rassemblement.
Plusieurs routes à la périphérie de la capitale ont par ailleurs été fermées, ont indiqué ces témoins.
Le scrutin présidentiel a marqué la première transition démocratique au Niger, théâtre de quatre coups d'Etat militaires depuis son indépendance de la France en 1960.
Le pays est fragilisé par l'activité de groupes islamistes également présents au Mali et au Burkina Faso voisins. - AfricaLog avec agence
Surnommé "Golden Boy" pour ses réussites en affaires, Hamed Bakayoko a ensuite connu une ascension politique qui l'a mené au poste de Premier ministre, qu'il n'aura occupé que neuf mois, avant son décès mercredi à 56 ans d'un cancer foudroyant.
Personnalité atypique et charismatique, bon vivant, Hamed Bakayoko avait gravi les échelons pour devenir un pilier du régime du président Alassane Ouattara, jusqu'au poste de chef de gouvernement où il avait été nommé le 30 juillet 2020, après la mort, elle aussi brusque, de son prédécesseur Amadou Gon Coulibaly.
Beaucoup voyaient "HamBak" , populaire y compris au-delà de son camp, comme un possible successeur au président Ouattara dans l'avenir.
Rendant hommage à son "fils", le chef de l'Etat l'a qualifié de "grand homme d'Etat", saluant sa "loyauté exemplaire”.
D'abord militant politique, puis homme de médias dans les années 1990, Hamed Bakayoko était devenu ministre au début des années 2000. Il avait été ensuite de tous les gouvernements pendant près de 20 ans.
Né le 8 mars 1965 à Abidjan, dans une famille de la classe moyenne, ce musulman originaire du Nord de la Côte d'Ivoire, au physique athlétique, s'était intéressé dès sa jeunesse au journalisme et à la politique.
A 25 ans, il avait créé le journal "Le Patriote", qui deviendra le quasi-organe du Rassemblement des Républicains (RDR), le parti d'Alassane Ouattara, auquel il avait adhéré dès sa fondation en 1994.
Il avait ensuite, en 1993, pris les commandes de Radio Nostalgie Côte d'Ivoire, la première radio commerciale du pays, en plein printemps de la presse ivoirienne. Ce qui l'avait rapproché du milieu de la musique et du showbiz, dans lequel il aimait s’afficher.
Après la mort en 2019 de la star du coupé-décalé DJ Arafat, dont il était proche, il s'était montré aux premières loges des funérailles.
Son ascension politique avait vraiment commencé dans les années 2000. En 2003, à 38 ans, il était devenu ministre des Télécommunications et des nouvelles technologies, un poste qu'il gardera dans tous les gouvernements d'union nationale, sous le régime de l'ex-président Laurent Gbagbo.
Selon son ancien collaborateur au Patriote, Meïté Sindou, c'était "un homme de défi", qui allait "jusqu'au bout" de ses idées.
Avec l'arrivée au pouvoir d'Alassane Ouattara en 2011, Hamed Bakayoko avait hérité du stratégique ministère de l'Intérieur, qu'il avait conservé sous trois gouvernements jusqu'en 2017, réussissant à maintenir l'ordre dans un pays revenant à la paix, notamment grâce à ses nombreuses relations dans tous les milieux, aussi bien parmi les anciens chefs de la rébellion que dans l’opposition.
En juillet 2017, il avait été nommé ministre d'Etat, ministre de la Défense, et numéro deux du gouvernement, où il avait eu la lourde tâche de gérer plusieurs mutineries dans l’armée.
En 2018 il avait été élu maire d'Abobo, l'une des deux grandes communes populaire d'Abidjan, au terme d'un scrutin cependant terni par des violences.
En 2020 son nom avait circulé comme présidentiable, avant la désignation du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly comme candidat du parti au pouvoir pour la présidentielle d’octobre.
Après la mort inattendue de ce dernier d'un infarctus, qui a conduit M. Ouattara a revenir sur son engagement et à se faire réélire, M. Bakayoko avait d'abord été désigné pour assurer l'intérim, puis nommé Premier ministre.
Après l'élection présidentielle du 31 octobre marquée par le boycott de l'opposition et des violences ayant fait une centaine de morts, "HamBak" avait ramené l'opposition à la table des négociations, ce qui a permis des élections législatives apaisées, avec la participation de toutes les forces politiques.
Quatre jours avant sa mort, il avait lui-même été largement réélu député dans son fief de Séguéla (Nord) aux législatives du 6 mars.
Hamed Bakayoko était marié à une avocate, avec laquelle il a eu quatre enfants. - AfricaLog avec agence
Principal opposant au président Macky Sall, Ousmane Sonko a séduit les jeunes Sénégalais avec des idées antisystèmes. Son inculpation dans une affaire de viol présumé et son arrestation ont déclenché une crise politique inédite. De nouveau libre, mais sous contrôle judiciaire, il a appelé ses partisans à poursuivre de manière "pacifique" la contestation qui secoue le Sénégal depuis le 3 mars.
"Il faut garder cette mobilisation. Il faut qu'elle soit beaucoup plus importante même, mais il faut surtout qu'elle soit pacifique." Ousmane Sonko s'est exprimé lundi 8 mars, face à la presse, quelques heures après avoir été libéré et placé sous contrôle judiciaire. Le député de 46 ans a également déclaré que le président Macky Sall n'était plus "légitime à diriger le Sénégal".
Convoqué le 3 mars au tribunal de Dakar pour répondre aux accusations de viol d'une jeune employée d'un salon de beauté, Ousmane Sonko a été arrêté à la suite de heurts entre ses partisans et les forces de l'ordre. Les violences se sont ensuite propagées dans plusieurs villes du pays, faisant au moins cinq morts.
Quasiment inconnu avant l'élection présidentielle de 2019, Ousmane Sonko s'est imposé comme le principal opposant du chef de l'État en arrivant troisième du scrutin avec 15 % des voix (derrière Macky Sall et Idrissa Seck).
Alors qu'il a affirmé sa position auprès des jeunes électeurs, les principaux rivaux du chef de l'État ont, eux, été écartés de la vie politique ces dernières années. Karim Wade, fils et ancien ministre de l'ex-président Abdoulaye Wade, et Khalifa Sall, maire déchu de Dakar, ont tous deux été condamnés pour malversations financières. Et l'ancien Premier ministre Idrissa Seck a, lui, préféré rejoindre les rangs de la majorité.
Fils de parents fonctionnaires, et originaire de Casamance dans le sud du Sénégal, Ousmane Sonko s'est lancé en politique en 2014 en créant son propre parti, le Pastef (Patriotes du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité).
Élu député trois ans plus tard, il se montre à l'aise à la télévision et souriant lors de ses rencontres avec les militants. Avec des phrases souvent percutantes, il s'inscrit en faux contre le récit officiel d'un Sénégal "sur la voie de l'émergence", mantra du président Macky Sall.
"Ousmane Sonko a une personnalité différente de celles de l'establishment politique sénégalais. C'est quelqu'un qui a un discours de rupture par rapport au système et qui est très populaire auprès de la jeunesse sénégalaise. Le Sénégal, comme tous les pays de la région, est très jeune et cela constitue un poids électoral important", analyse l'économiste et politologue sénégalais Olakounlé Gilles Yabi.
Parmi les thèmes régulièrement abordés par le député, et qui lui valent l'étiquette d'anti-système : la défense de la souveraineté économique et le plaidoyer pour une sortie du franc CFA, présenté comme un symbole post-colonial.
Ousmane Sonko a également fait de la dénonciation de la fraude fiscale et de la critique du train de vie de l'État et de l'endettement son cheval de bataille. Diplômé en finances publiques et employé comme fonctionnaire pendant quinze ans, il a été radié en 2016 de son poste d'inspecteur des impôts après avoir dénoncé l'opacité de certains contrats publics ainsi que les privilèges indus selon lui de la classe politique.
Deux ans plus tard, il a publié l'ouvrage "Pétrole et gaz au Sénégal - Chronique d'une spoliation", dans lequel il accuse le président Macky Sall et son entourage de malversations dans la gestion des ressources naturelles du pays.
"Théoriquement, aucun homme politique au Sénégal ne devrait être très, très riche, puisque nous savons d'où provient la richesse, souvent, des hommes politiques en Afrique. C'est de la richesse qui provient des détournements de deniers publics", dénonçait-il en 2018.
Malgré son contrôle judiciaire, Ousmane Sonko n'entend pas baisser les armes face à Macky Sall. Il a appelé lundi à poursuivre la mobilisation. "La révolution est déjà lancée, rien ni personne ne pourra l'arrêter", a-t-il déclaré face à la presse.
"Il est très clair qu'Ousmane Sonko est dans une logique d'utilisation de la mobilisation de ces derniers jours comme un élément important dans une bataille politique contre le pouvoir en place", estime Olakounlé Gilles Yabi.
Une analyse que partage, le politologue Papa Fara Diallo, enseignant-chercheur à l'université Gaston-Berger, à Dakar. "Ousmane Sonko a tout intérêt à politiser cette affaire pour ne pas laisser prospérer le débat sur une accusation de viol qui n'arrange pas son image.”
L'opposant a bien compris que les manifestations de ces derniers jours avaient largement dépassé les accusations qui le visent. La pandémie de Covid-19 a provoqué une crise économique qui frappe durement les jeunes Sénégalais, dont beaucoup se sont retrouvés au chômage.
"C'est sur ce terreau, que la perception d'un recul de l'État de droit ces dernières années est venu créé un très grand sentiment de frustration qui a profité à Ousmane Sonko. Il n'est pas le seul déclencheur de ces manifestations", souligne Olakounlé Gilles Yabi.
Dans un discours prononcé lundi soir, le président Macky Sall a, lui, appelé les Sénégalais au "calme et à la sérénité". "Tous, ensemble, taisons nos rancœurs et évitons la logique de l'affrontement qui mène au pire", a déclaré Macky Sall dans une allocution retransmise à la télévision. Il a appelé à laisser la justice "suivre son cours en toute indépendance" dans le dossier de viols présumés qui vise Ousmane Sonko. - AfricaLog avec agence