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Le président de l’Ukraine se transforme en chef de la résistance

Feb 27, 2022
Le président de l’Ukraine se transforme en chef de la résistance

Volodymyr Zelensky devait sa notoriété mondiale à une conversation téléphonique controversée avec l’ex-président des États-Unis Donald Trump, qui tentait d’obtenir du président ukrainien néophyte une enquête afin d’embarrasser son rival Joe Biden. Mais depuis l’invasion russe, il se sublime en chef de la résistance, en particulier sur les réseaux sociaux. 

Présenté par ses détracteurs comme une marionnette à la merci des États-Unis et de la Russie, l’ancien acteur comique devenu chef d’État en 2019, à 44 ans, a fait taire les critiques par sa capacité à incarner la détermination de son peuple face à la supériorité militaire de Moscou.
«Pas de panique, nous sommes prêts pour tout, nous allons vaincre», a-t-il lancé à ses concitoyens jeudi dernier au matin dans un message vidéo sur Facebook, quelques heures après les premières frappes russes et la déclaration de guerre de Vladimir Poutine.

Le lendemain, il est apparu, entouré de ses collaborateurs, devant le bâtiment de la présidence dans une nouvelle vidéo pour montrer qu’il se trouvait bien à Kiev, sans gilet pare-balles ni casque, au moment où les dirigeants occidentaux, l’estimant directement visé, envisageaient pour lui des portes de sortie.

Chaque jour, il s’affiche pour appeler à tenir la capitale, pour balayer les rumeurs de reddition imminente ou encore pour saluer, dimanche, la formation d’une «coalition internationale» pour soutenir l’Ukraine par l’envoi «d’armes, de médicaments, de nourriture, de carburant et d’argent».

Au président des États-Unis, Joe Biden, qui lui offrait son aide pour quitter le pays si nécessaire, il a répliqué «avoir besoin de munitions, pas d’un taxi».  

Ce type de bravade lui a valu, outre l’«admiration» de nombreux commentateurs sur Twitter partout dans le monde, «sur les réseaux sociaux ukrainiens, depuis quelques jours, une reconnaissance de leader de la nation», souligne la chercheuse franco-ukrainienne Valentyna Dymytrova, maîtresse de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’Université Lyon 3.

“On pensait qu’il “n’avait pas de couilles”, et maintenant, on dit qu’il “a des couilles de plomb”.

Par son omniprésence sur les réseaux sociaux, il crée aussi un «décalage par rapport aux stratégies du président Vladimir Poutine, dont les apparitions sont assez rares, les formats communicationnels, très longs, dépassant une quarantaine de minutes», ce qui évoque la «vieille école» soviétique, fait remarquer Valentyna Dymytrova.
« Le contraste est frappant : M. Zelensky est toujours debout, rarement assis, il est toujours dynamique et non pas statique, à la différence de M. Poutine, souvent assis à sa table, même si le décor est différent », poursuit-elle.

L’historien britannique Andrew Roberts, auteur d’une biographie de Winston Churchill, trouve à M. Zelensky des accents du premier ministre britannique lors de la Seconde Guerre mondiale.
Parmi les similitudes entre les deux dirigeants, le professeur au King’s College de Londres cite, l’«incroyable courage personnel» de M. Zelensky, sa «capacité à se connecter directement à son peuple» et «sa conviction inébranlable en la victoire finale».

Face à lui, Vladimir Poutine lâche ses coups. Il a ainsi qualifié le président de l’Ukraine et son gouvernement de «clique de toxicomanes et de néonazis», malgré les origines juives de Volodymyr Zelensky et le fait que le russe soit sa langue maternelle.

Le rival et prédécesseur de M. Zelensky, Petro Porochenko, raillait d’ailleurs sa piètre connaissance de la langue ukrainienne.
L’élection en avril 2019, après une campagne éclair sur les réseaux sociaux, de ce comédien interprétant dans une série à succès un professeur d’histoire honnête, mais naïf, arrivé au pouvoir par hasard, aurait pu relever de la farce ou de la ruse de l’Histoire.

D’autant que, face aux autres chefs d’État, Volodymyr Zelensky a d’abord paru emprunté. Ses promesses de régler le conflit dans l’est du pays avec les régions séparatistes prorusses ou de lutter contre la corruption semblaient sonner creux, et sa gestion de la pandémie de COVID-19 était très critiquée.

Mais l’affrontement avec Moscou, qui place l’Ukraine au centre de la plus grave crise russo-occidentale depuis la fin de la guerre froide, l’a assurément fait changer de statut. - AfricaLog avec agence

“La Patrie ou la mort nous vaincrons”

Jan 27, 2022
“La Patrie ou la mort nous vaincrons”

Le chef de la junte au Burkina Faso, le colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba arrivé au pouvoir lundi par un coup d'Etat militaire, a déclaré à la fin de son discours à la Nation “la Patrie ou la mort nous vaincrons”, à la veille d'un sommet des Etats ouest-africains qui pourrait déboucher sur des sanctions.

Le Danemark a annoncé jeudi le rapatriement de sa centaine de soldats déployés au Mali comme l'exigeait la junte malienne, un nouveau coup dur pour la force européenne antijihadiste commandée par la France.

Le dialogue national en vue d'élections "libres et démocratiques", promis au Tchad dans les 18 mois au lendemain de la mort d'Idriss Déby Itno en 2021, prend encore du retard, repoussé jeudi de trois mois par la junte militaire. Les observateurs attentifs attendent toujours les sanctions de la France contre la junte tchadienne. - AfricaLog avec agence

“Décision” de mettre fin au pouvoir de Kaboré au Burkina Faso

Jan 24, 2022
“Décision” de mettre fin au pouvoir de Kaboré au Burkina Faso

Roch Marc Christian Kaboré, à la tête du Burkina Faso depuis 2015, a été renversé lundi par des militaires putschistes qui lui ont reproché son "incapacité" à empêcher la descente aux enfers de son pays miné par la violence jihadiste.

Les putschistes ont affirmé avoir pris le pouvoir sans "effusion de sang" ni "violence physique", mais n'ont rien dit sur l'endroit où se trouvait le président renversé.

En 2015, un an après la chute de Blaise Compaoré, renversé par une insurrection populaire après 27 ans de pouvoir, l'élection de M. Kaboré, un homme affable de 65 ans, avait suscité de grands espoirs de développement et de changement au "pays des hommes intègres".
Mais c'est précisément en 2015 que le Burkina Faso jusqu'alors épargné, commence à subir les assauts de groupes jihadistes armés qui n'ont fait que s'amplifier au fil des ans.

Lorsqu'il est réélu pour un second mandat en 2020, le pays s'est enfoncé dans le chaos, les attaques de groupes jihadistes deviennent quasi quotidiennes, font des centaines de morts, des pans entiers du pays échappent à l'autorité de l'Etat et les forces de l'ordre semblent incapables d'enrayer la spirale de violences.

Il fait donc la promesse pendant sa campagne électorale que la lutte contre les jihadistes sera la première de ses priorités.

Mais les attaques et les massacres dans le nord se poursuivent, comme ceux du village de Solhan en juin 2021 au cours duquel au moins 132 civils sont tués, ou d'Inata mi-novembre de la même année quand 57 personnes meurent, dont 53 gendarmes.

Dès lors, les manifestations de colère de populations excédées par cette violence se multiplient pour dénoncer "l'impuissance" du pouvoir, des manifestations le plus souvent réprimées par la police.

Roch Marc Christian Kaboré, de l'ethnie majoritaire mossi, ancien banquier et homme réputé consensuel, n'a pas réussi à honorer sa promesse en dépit de plusieurs changements à la tête de l'armée et du gouvernment.

Ses partisans ont fait valoir son bilan, citant les réalisations, infrastructures routières, santé, eau potable, qui semblent en décalage avec la réalité: 1,5 million de personnes ont dû fuir leurs foyers à cause des violences jihadistes, et des milliers d'écoles ont dû fermer.

Fils de ministre, homme aux idéaux de gauche revendiqués à ses débuts en politique après des études en France, il profite dans les années 1980 de l'accession au pouvoir de Thomas Sankara, le père de la révolution d'inspiration marxiste, pour devenir directeur de la Banque internationale du Burkina avant même son trentième anniversaire.

Après l'assassinat de Sankara en 1987, il s'engage auprès du nouvel homme fort du Burkina, Blaise Compaoré. L'ascension est fulgurante: plusieurs fois ministre, Premier ministre, président de l'Assemblée... Il est l'un des hommes clés du régime.
Considéré comme probable successeur de Compaoré, Roch Marc Christian Kaboré tombe brutalement en disgrâce en 2012 pour des raisons obscures.
Il claque la porte du parti au pouvoir en 2014 au crépuscule du régime - se faisant taxer d'opportunisme par ses détracteurs - et fonde son propre parti, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP).

Un an plus tard, après une transition, il prend les rênes du Faso, agissant en prenant son temps, allant jusqu'à se faire surnommer le "président diesel". Puis son "indolence" face à la menace sécuritaire est devenue un autre problème, selon ses opposants.
Il "est une sorte de roi fainéant qui multiplie les audiences et écoute dans son fauteuil sans prendre de décision", affirmait en 2020 une source diplomatique à Abidjan. - AfricaLog avec agence

Poutine bloque le texte de Macron contre le Mali à l’ONU

Jan 12, 2022
Poutine bloque le texte de Macron contre le Mali à l’ONU

La Russie et la Chine ont bloqué l’adoption d’un texte du Conseil de sécurité de l’ONU soutenant les sanctions décidées par la Cedeao contre la junte au Mali, où une transition vers un pouvoir civil qui durerait cinq ans a été rejetée par la plupart des partenaires du pays.

La France mobilise l'Union européenne contre le Mali

Jan 12, 2022
La France mobilise l'Union européenne contre le Mali

Sous impulsion française, l'Union européenne va prendre des sanctions contre le Mali, dans la lignée des mesures économiques et diplomatiques vigoureuses décidées par les dirigeants ouest-africains pour sanctionner l'intention de la junte de se maintenir au pouvoir, a assuré le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian.

"Nous allons proposer de soutenir les décisions africaines, de les reprendre pour une partie d'entre elles", a déclaré le chef de la diplomatie française. "Nous allons en débattre à Brest (nord-ouest de la France) demain" lors d'une réunion informelle des ministres européens de la défense et des Affaires étrangères "mais l'hypothèse la plus vraisembable est que cela sera suivi", a-t-il assuré, alors que la France assure depuis le 1er janvier la présidence semestrielle tournante de l'Union européenne.

La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a décrété dimanche la fermeture des frontières avec le Mali et un embargo commercial et financier, sanctionnant durement le projet de la junte de continuer à diriger le pays pendant plusieurs années, au lieu d'organiser comme promis le 27 février des élections présidentielle et législatives.
La junte a appelé mardi les Maliens à manifester vendredi contre ces sanctions, tout en se disant ouverte au dialogue.

"La situation au Mali et au Sahel est une affaire africaine et européenne, ce n'est plus une affaire franco-malienne, a fait valoir M. Le Drian, en référence à la participation de 10 pays européens au groupement de forces spéciales Takuba déployé au Mali à l'initiative de la France.

Le président Emmanuel Macron avait affirmé mardi que la France et l'UE soutenaient les "sanctions inédites" prises dimanche par les dirigeants ouest-africains contre la junte au pouvoir au Mali, et avait entrouvert la voie à des sanctions européennes.

Outre les dirigeants ouest-africains et les Européens, le voisin algérien a également encouragé les militaires maliens à "une attitude responsable et constructive".

"L'Algérie prend une position modérée, de facilitateur, nous le notons avec interêt", a réagi M. Le Drian, qui a par ailleurs rappelé la réunion "dans les prochaines semaines" de la soixantaine de membres de la Coalition pour le Sahel "pour prendre une position collective".
"La junte essaie de duper l'ensemble de ses partenaires. Il y a une fuite en avant, un appel confirmé à une milice extérieure (des mercenaires russes de la société paramilitaire Wagner, ndr), et le calendrier de transition est tout à fait inacceptable", a insisté Jean-Yves Le Drian. "C'est maintenant à la junte de prendre ses responsabilités. Sinon elle prend le risque de voir ce pays être asphyxié".

La France, dont des milliers de militaires se battent contre les jihadistes au Sahel, a cherché en vain à dissuader Bamako de faire appel aux services du groupe russe Wagner.
De plus en plus nombreux, des instructeurs russes ont été déployés ces dernières semaines, notamment à Tombouctou, selon des responsables militaires maliens.

Au terme de près de neuf ans de présence, la France a entrepris en juin de réorganiser son dispositif militaire en quittant ses trois bases les plus au nord du Mali (Tessalit, Kidal et Tombouctou) pour se recentrer autour de Gao et Ménaka, aux confins du Niger et du Burkina Faso. Ce plan prévoit une réduction des effectifs, de 5.000 actuellement, à 2.500/3.000 d'ici 2023.

Interrogé sur la capacité de l'armée française à poursuivre son activité au Mali dans ce contexte tendu et incertain, M. Le Drian a botté en touche. "C'est au Mali de prendre les mesures nécessaires pour que la transition puisse se faire dans les plus brefs délais et que nous puissions continuer ensemble à combattre le terrorisme”. - AfricaLog avec agence

La démocratie américaine toujours à l’épreuve

Jan 02, 2022
La démocratie américaine toujours à l’épreuve

Un an après les images inouïes de partisans de Donald Trump envahissant le Capitole, les Américains peinent toujours à prendre la pleine mesure de cette attaque sans précédent contre leur démocratie.

Alpha Condé a été autorisé à quitter la Guinée

Jan 02, 2022
Alpha Condé a été autorisé à quitter la Guinée

L’ancien chef d’Etat, renversé par un coup d’Etat militaire en septembre, doit passer des examens médicaux. La date de son départ et sa destination n’ont pas été communiquées.

Dakar inaugure son train express

Dec 25, 2021
Dakar inaugure son train express

Le Sénégal inaugure un train express régional (TER) à Dakar, lancé par le président Macky Sall pour moderniser les transports, ayant coûté plus d'un milliard d'euros et censé mettre fin aux bouchons monstres dans la métropole ouest-africaine.

Le chef de l'Etat va présider dans la nouvelle ville de Diamniadio, près de Dakar, la cérémonie de mise en service de la ligne, dont les travaux ont démarré il y a cinq ans, a-t-on appris auprès de ses services.

Le trafic passagers devrait prendre son rythme de croisière d'ici une dizaine de jours, après "un programme découverte" offert dans un premier temps aux usagers afin qu'ils puissent "s'approprier" ce nouveau moyen de transport, selon les mêmes sources.
Le TER doit relier en une vingtaine de minutes les 36 km séparant Dakar de Diamniadio, un tronçon sur lequel les usagers perdent habituellement des heures en voiture.

Les trains vont rouler à une vitesse de pointe de 160 km/h et pourront transporter 115.000 personnes par jour, de 05H00 à 22H00, selon les promoteurs. Les rotations seront effectuées par 15 rames de quatre voitures chacune, construites par le groupe français Alstom.

La construction du TER et de ses nouveaux rails a impliqué "une vingtaine d'entreprises" françaises dont Eiffage, Engie, Thales, SNCF mais aussi turques et sénégalaises. La mise en service a été plusieurs fois reportée depuis le lancement des travaux début 2017.

Ils ont coûté 780 milliards de FCFA (plus de 1,1 milliard d'euros) financés sur fonds propres et grâce à des prêts - notamment français - par l'Etat du Sénégal, "propriétaire de toute l'infrastructure", a affirmé à Abdou Ndéné Sall, directeur général de la Senter, la société de patrimoine du TER détenue à 100% par l'Etat sénégalais.

Le délai "peut paraître long mais nous avons battu des records de vitesse dans la construction malgré la Covid-19. Le TER sera un des moyens de transport les plus modernes du monde", a déclaré Stéphane Volant, président du conseil d'administration de la Seter, société d'exploitation du TER et filiale de la Société publique française de transport ferroviaire (SNCF).
Le TER est un volet du Plan Sénégal Emergent (PSE), un programme de développement censé s'achever à l'horizon 2035 et initié par le président Sall, au pouvoir depuis 2012.

Il vise à désengorger Dakar, qui concentre sur 0,3 % du territoire le cinquième des 17 millions de Sénégalais et la quasi-totalité des activités économiques du pays. Les embouteillages coûtent officiellement à la ville 152 millions d'euros par an.

A côté d'une autoroute à péage fonctionnelle depuis dix ans, le TER sera combiné à des lignes de bus rapides devant prochainement circuler sur des voies réservées. Il doit, dans une seconde phase, permettre de rejoindre en 45 mn l'aéroport de Diass, sur 57 km.

Le transport à Dakar est actuellement assuré par des bus, des "cars rapides", des véhicules usagés et des taxis. Il ne permet pas "de répondre de manière satisfaisante aux besoins des déplacements estimés à 124.000 passagers en heure de pointe du matin", selon un document de la Banque africaine de développement, partenaire du projet TER.

Le Sénégal a signé un "contrat de gestion, d'exploitation et de maintenance" du TER, de cinq ans renouvelable avec la filiale de la SNCF Seter, "le temps de transférer certaines compétences au personnel sénégalais", a précisé Abdou Ndéné Sall.

Il est prévu que le Sénégal prenne 34% du capital de la Seter d'ici six mois, selon M. Volant. Le projet va employer 1.000 personnes dont 984 Sénégalais et 16 expatriés.
Les tarifs vont de 500 FCFA (moins d'un euro) à 1.500 FCFA (2,29 euros) jusqu'à Diamniadio en deuxième classe contre un tarif unique de 2.500 FCFA (environ 4 euros) en première classe.

Les partisans du pouvoir présentent le TER comme un succès du président Sall mais des milliers d'expropriés crient leur colère.

"Le TER nous a appauvris", affirme Amina Bayo, responsable d'un collectif d'expropriés dénonçant un "projet coûteux" et réclamant 76 millions d'euros d'indemnisation à l'Etat, qui dit avoir satisfait à ses obligations sans préciser le montant des sommes accordées.
"L'argent investi dans le TER aurait pu servir à réhabiliter le réseau ferroviaire sénégalais. Le TER n'était pas une priorité", affirme l'économiste sénégalais Demba Moussa Dembélé. - AfricaLog avec agence

Les rebelles tigréens en position de prendre Addis Abeba

Nov 07, 2021
Les rebelles tigréens en position de prendre Addis Abeba

 Les rebelles tigréens ont balayé les craintes d'un "bain de sang" à Addis Abeba s'ils devaient entrer dans la capitale éthiopienne pour renverser le gouvernement d'Abiy Ahmed, estimant que la population ne leur est pas "farouchement opposée”.

La Cédéao tranche sur les transitions malienne et guinéenne

Nov 07, 2021
La Cédéao tranche sur les transitions malienne et guinéenne

La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a imposé dimanche à Accra des sanctions individuelles aux dirigeants de la transition malienne, en raison du retard dans l'organisation des élections, a annoncé un responsable de cette organisation régionale.

"Toutes les autorités de la transition sont concernées par des sanctions qui vont entrer en application immédiatement", a dit le président de la Commission de la Cédéao, l'Ivoirien Jean-Claude Kassi Brou, à l'issue d'un Sommet extraordinaire sur la situation au Mali et en Guinée, où des militaires ont également pris le pouvoir.

Ces sanctions comprennent l'interdiction de voyager et le gel de leurs avoirs financiers, a-t-il détaillé, précisant qu'elles visaient aussi les membres de leurs familles
Selon lui, "le Mali a officiellement écrit" au président en exercice de la Cédéao, le Ghanéen Nana Akufo-Addo, pour lui notifier qu'il n'était pas possible que les élections se déroulent à la date prévue.

"La Cédéao a décidé de sanctionner tous ceux et celles qui sont impliqués dans le retard" de l'organisation des élections programmées pour le 27 février 2022 au Mali, a expliqué M. Kassi Brou.

Selon le communiqué final, des sanctions supplémentaires vont être étudiées et proposées au cours du prochain sommet en décembre "si la situation persiste".
A l'occasion d'un sommet le 16 septembre à Accra, l'organisation régionale avait exigé des militaires maliens le "respect strict du calendrier de la transition" vers le rétablissement d'un pouvoir civil.

Fin octobre, une délégation du Conseil de sécurité de l'ONU en visite au Mali avait insisté auprès des autorités sur l'importance de respecter le calendrier électoral censé permettre le rétablissement d'un gouvernement civil.

Après le putsch du 18 août 2020 à Bamako, la Cédéao avait suspendu le Mali de ses rangs et stoppé les échanges financiers et commerciaux avec ce pays, en proie à un cycle de violences jihadistes et intercommunautaires.

La Cédéao avait levé ces sanctions après avoir obtenu de la junte la nomination de deux civils, Bah Ndaw et Moctar Ouane, respectivement aux fonctions de président et de Premier ministre de transition, ainsi que son engagement à rendre le pouvoir aux civils dans un délai de 18 mois maximum.

Mais depuis, le colonel Assimi Goïta, a opéré en mai dernier un nouveau coup de force en déposant MM. Ndaw et Ouane et en se faisant investir président de la transition.

La Cédéao avait alors à nouveau suspendu le Mali de ses organes de décisions, mais n'avait pas pris de nouvelles sanctions.

Le 26 octobre, le Mali avait déclaré "persona non grata" le représentant spécial de la Cédéao, Hamidou Boly, lui reprochant des "agissements incompatibles avec son statut". Celui-ci avait quitté le pays le lendemain.
Les dirigeants de la Cédéao ont dimanche "condamné l'expulsion" de M. Boly.

Ils ont également maintenu les sanctions individuelles déjà prises contre les militaires qui se sont emparés du pouvoir le 5 septembre en Guinée et la suspension de ce pays de l'organisation, a dit M. Brou.

Les dirigeants des Etats membres de la Cédéao ont réitéré la nécessité d'organiser les élections dans un délai de six mois en Guinée et insisté sur "l'urgence de libérer" le président déchu Alpha Condé, 83 ans, en résidence surveillée depuis le coup d’Etat.

Ils ont en outre nommé Mohamed Ibn Chambas envoyé spécial de la Cédéao pour la Guinée, un pays à l'histoire tourmenté, qui a connu pendant des décennies depuis l'indépendance des régimes autoritaires ou dictatoriaux jusqu'à l'élection de M. Condé en 2010.

Fin octobre, une délégation de la Cédéao à Conakry avait relevé une "dynamique positive" en Guinée "vers un retour à l'ordre constitutionnel”.

"Des progrès ont été réalisés. Il y a des aspects positifs qu'il faut noter", avait estimé Jean-Claude Kassi Brou qui dirigeait la délégation, citant l'adoption d'une charte de la transition et la mise en place progressive des organes de la transition. - AfricaLog avec agence

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