L'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo est arrivé jeudi à Abidjan en avion depuis Bruxelles. C'est la première fois qu'il foule le sol de Côte d'Ivoire depuis qu'il a été chassé du pouvoir en 2011. Un retour permis par son acquittement de crimes contre l'humanité par la justice internationale et par le feu vert donné par Abidjan au nom de la "réconciliation nationale”.
L'avion transportant l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo a atterri, jeudi 17 juin, peu avant 16 h 30, dans son pays qu'il avait été contraint de quitter il y a dix ans, trois mois à peine après son acquittement définitif de crimes contre l'humanité par la justice internationale.
Il est rentré par un vol régulier venant de Bruxelles où il vivait depuis son acquittement par la Cour pénale internationale (CPI) en janvier 2019, confirmé en appel le 31 mars. Laurent Gbagbo a été acclamé à sa descente d'avion par des centaines de personnes, celles qui avaient pu avoir accès à l'aéroport, ses proches, les responsables de son parti, le Front populaire ivoirien (FPI), et le personnel de l'aéroport et de compagnies aériennes.
Tout au long de la journée, la police a dispersé avec du gaz lacrymogène tous ceux qui tentaient de se rassembler près de l'aéroport, situé dans le Sud de la capitale, dans le quartier de Port-Bouët où des échauffourées ont aussi opposé les forces de l'ordre à des partisans de Laurent Gbagbo.
L'ex-président s'est rendu ensuite en cortège dans le quartier d'Attoban, où se trouve son ancien QG de campagne, où des centaines de personnes l'ont accueilli. Devant les membres de la direction de son parti, le Front populaire ivoirien (FPI), il s'est dit "heureux de retrouver la Côte d'Ivoire et l'Afrique après avoir été acquitté" de crimes contre l'humanité par la justice internationale. "Je suis ivoirien mais j'ai appris en prison que j'étais d'Afrique. Toute l'Afrique me soutient", a-t-il insisté devant des partisans.
"J'ai des larmes aux yeux en pensant à ma mère décédée", a-t-il déclaré, évoquant ce décès survenu pendant qu'il était emprisonné à La Haye. Il a ajouté qu'il aurait l'occasion de faire "plus tard" un discours politique. - AfricaLog avec agence
Emmanuel Macron, en déplacement dans la Drôme mardi, s'approche de quelques badauds venus le saluer. L'un d'eux lui attrape la main, comme pour la serrer, et de son autre bras le gifle. Jamais encore un président de la République n'avait été agressé de la sorte. Nicolas Sarkozy, en fin de quinquennat, avait été attrapé par le revers de sa veste lors d'un déplacement. Mais là , un nouveau palier a été franchi.
Il s'agit d'un camouflet à la portée symbolique même s'il est, selon les premiers éléments de l'enquête, le fait d'un militant isolé, classé comme un activiste royaliste. Mais il faut bien se rendre compte que dès le début d'après-midi, les images de cette scène ont tourné en boucle, non seulement en France, mais également dans le monde entier, lui conférant une dimension politique. - AfricaLog avec agence
Le colonel Assimi Goïta a prêté serment, lors d'une cérémonie d'investiture à Bamako, troquant son habituel treillis militaire contre le costume de "président de la transition" au Mali qu'il s'est taillé en menant à bien deux coups d'État en moins d'un an. Dans le même temps, le Sahel reste plus que jamais en proie aux violences jihadistes.
Le colonel Assimi Goïta a été investi, lundi 7 juin, président de la période de transition censée ramener les civils au pouvoir au Mali. Alors que les principaux partenaires internationaux exigent des garanties que les militaires céderont la place début 2022 après deux coups d'État, le colonel a assuré que son pays respecterait tous ses engagements.
"Je voudrais rassurer les organisations sous-régionales, régionales et la communauté internationale en général que le Mali va honorer l'ensemble de ses engagements pour et dans l'intérêt supérieur de la nation", a déclaré le colonel Goïta, après avoir prêté serment en uniforme d'apparat devant la Cour suprême.
L'ancien commandant de bataillon des forces spéciales a dit en particulier sa volonté d'organiser "des élections crédibles, justes, transparentes aux échéances prévues".
Les militaires s'étaient engagés, après un premier putsch le 18 août 2020, à organiser des élections présidentielle et législatives le 27 février 2022.
Cet engagement avait cependant été mis en doute par un nouveau putsch le 24 mai dernier, quand le colonel Goïta, resté l'homme fort du pouvoir, avait fait arrêter le président et le Premier ministre, cautions civiles de la transition ouverte après le premier coup d'État.
La Cédéao, suivie par l'Union africaine et l'Organisation de la Francophonie, a suspendu le Mali de ses institutions. Elle a notamment exigé la nomination "immédiate d'un Premier ministre civil", affirmé la nécessité que la période de transition reste limitée à 18 mois, comme les militaires s'y étaient engagés de mauvaise grâce après le premier putsch d'août 2020, et déclaré que la date prévue de la présidentielle devait être maintenue "à tout prix" au 27 février 2022.
"Je jure devant Dieu et le peuple malien de préserver en toute fidélité le régime républicain (...) de préserver les acquis démocratiques, de garantir l'unité nationale, l'indépendance de la patrie et l'intégrité du territoire national", a déclaré le colonel Goïta, en uniforme d'apparat.
Dans un signal politique, les ambassades occidentales avaient généralement décidé d'envoyer à l'investiture un collaborateur plutôt qu'un ambassadeur.
Quelques heures après la cérémonie, Choguel Kokalla Maïga, un vétéran de la politique issu des rangs du M5, a été nommé Premier ministre. Le colonel Goïta satisfait ainsi à une exigence des partenaires internationaux.
Maïga, dont le parcours a épousé les soubresauts de la politique nationale depuis plus de 30 ans, devra former une équipe qui gouvernera pendant la période de transition ouverte après le coup d'État d'août 2020 et jusqu'à des élections présidentielle et législatives prévues le 27 février 2022.
Échaudée par le nouveau coup d'État, la France a annoncé la suspension de ses opérations communes avec l'armée malienne, après huit ans de coopération étroite contre les jihadistes.
Jusqu'à nouvel ordre, sa force Barkhane, qui intervient dans plusieurs pays du Sahel, ne sortira plus de ses bases pour des opérations sur le terrain au Mali, même si elle continuera à frapper, si l'occasion s'en présente, les chefs jihadistes.
La situation dans la zone d'action de Barkhane reste pourtant préoccupante.
Au Mali, au moins 11 membres d'une communauté touareg ont été tués, jeudi, par des inconnus près de Ménaka (Nord-Est).
Le Burkina Faso voisin a, pour sa part, subi dans la nuit de vendredi à samedi l'attaque la plus meurtrière menée par des jihadistes présumés depuis 2015. L'effroyable bilan s'établit à au moins à 160 morts, selon des sources locales.
Les militaires maliens s'emploient aussi à rassurer les ex-rebelles indépendantistes du Nord, réunis dans la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), signataire d'un accord de paix en 2015.
Après avoir exprimé des réticences, ses dirigeants se sont dits prêts à accompagner ce nouveau chapitre de la transition. - AfricaLog avec agence
La Cour constitutionnelle malienne a déclaré vendredi le colonel Assimi Goïta chef de l'Etat et président de la transition censée ramener les civils au pouvoir, indique un arrêt de la cour, parachevant le deuxième coup de force conduit par l'officier et les militaires en neuf mois.
L'arrêt stipule que le vice-président de la transition, le colonel Goïta, "exerce les fonctions, attributs et prérogatives de président de la transition pour conduire le processus de transition à son terme", et qu'il portera "le titre de président de la transition, chef de l’Etat".
La Cour constitutionnelle en arrive là après avoir constaté la "vacance de la présidence" consécutive à la démission de celui qui était jusqu'alors le président de la transition, Bah Ndaw.
"En raison de la vacance de la présidence de la transition, il y a lieu de dire que le vice-président de la transition assume les prérogatives, attributs et fonctions de président de la transition, chef de l’Etat", écrit-elle.
Le colonel Goïta, homme fort du Mali depuis le coup d'Etat qu'il a mené le 18 août 2020 avec un groupe d'officiers, avait fait arrêter lundi le président Bah Ndaw et le Premier ministre Moctar Ouane, cautions civiles de la transition ouverte après le putsch.
Assimi Goïta avait annoncé mardi les avoir démis de leurs charges. Leur mise à l'écart a ensuite été présentée comme une démission, sans qu'on sache si elle était volontaire. - AfricaLog avec agence
Le geste était attendu depuis des dizaines d'années par le pays africain.
"En me tenant, avec humilité et respect, à vos côtés, je viens reconnaître nos responsabilités", a déclaré le président français Emmanuel Macron à Kigali, tout en affirmant que la France n'avait "pas été complice" du génocide ayant fait plus de 800.000 morts en 1994 au Rwanda. Emmanuel Macron n'a pas présenté d'"excuses", comme le réclamaient certains responsables rwandais et français, mais il a déclaré espérer que ceux qui "ont traversé la nuit" du génocide des Tutsi puissent "nous faire le don de nous pardonner”. Le président français a prononcé cette allocution solennelle très attendue au début de sa première visite au Rwanda, après avoir visité le mémorial où reposent les restes de plus de 250.000 victimes du génocide, sur une colline de Kigali. Il était ensuite attendu par son homologue Paul Kagame pour un entretien et une conférence de presse commune. Egide Nkuranga, le président de la principale organisation de rescapés Ibuka, a regretté que le président français n'ait "pas présenté clairement des excuses au nom de l'Etat français" ni "même demandé pardon". Mais "il a vraiment essayé d'expliquer le génocide et la responsabilité de la France. C'est très important, ça montre qu'il nous comprend", a-t-il ajouté. L'objectif affiché d'Emmanuel Macron est de "finaliser" la normalisation des relations avec le Rwanda après "27 années de distance amère (...) d'incompréhension, de tentatives de rapprochement sincères mais inabouties". La France a fait "trop longtemps prévaloir le silence sur l'examen de la vérité", a-t-il regretté en s'adressant à une centaine de personnes. En 2010, Nicolas Sarkozy, le seul président à s'être rendu à Kigali depuis le génocide, avait déjà reconnu de "graves erreurs" et "une forme d'aveuglement" des autorités françaises ayant eu des conséquences "absolument dramatiques". Pour Emmanuel Macron, la France n'a cependant "pas été complice" des génocidaires, ce qu'avait également conclu le rapport d'historiens dirigé par Vincent Duclert remis en mars. "Les tueurs qui hantaient les marais, les collines, les églises n'avaient pas le visage de la France", a-t-il déclaré. "Le sang qui a coulé n'a pas déshonoré ses armes, ni les mains de ses soldats qui ont eux aussi vu de leurs yeux l'innommable, pansé des blessures, et étouffé leurs larmes”. Mais "au lendemain, alors que des responsables français avaient eu la lucidité et le courage de le qualifier de génocide, la France n'a pas su en tirer les conséquences appropriées", a-t-il poursuivi dans son discours. "En voulant faire obstacle à un conflit régional ou une guerre civile, elle restait de fait aux côtés d'un régime génocidaire. En ignorant les alertes des plus lucides observateurs, la France endossait une responsabilité accablante dans un engrenage qui a abouti au pire, alors même qu'elle cherchait précisément à l'éviter", selon lui. La question du rôle de la France avant, pendant et après le génocide des Tutsi du Rwanda, qui a fait plus de 800.000 morts entre avril et juillet 1994 selon l'ONU, a été un sujet brûlant pendant des années, conduisant même à une rupture des relations diplomatiques entre Paris et Kigali entre 2006 et 2009. Le fossé s'est cependant comblé depuis le début du quinquennat avec une série d'initiatives françaises pour sortir de l'impasse. Dont le rapport Duclert, qui a conclu aux "responsabilités lourdes et accablantes" de la France et à l'"aveuglement" du président socialiste de l'époque François Mitterrand et de son entourage face à la dérive raciste et génocidaire du gouvernement hutu que soutenait alors Paris. Le président rwandais Paul Kagame a déclaré pouvoir "s'accommoder" de ces conclusions, confirmées ensuite par le rapport d'un cabinet d'avocats demandé par Kigali. Pour concrétiser cette normalisation, MM. Macron et Kagame pourraient annoncer le retour d'un ambassadeur français à Kigali, où le poste est vacant depuis 2015. Le président français s'est engagé "à ce qu’aucune personne soupçonnée de crimes de génocide ne puisse échapper à la justice", alors que plusieurs d'entre elles résident en France. Au Rwanda, l'opposition a déploré avant la visite qu'Emmanuel Macron demeurait "silencieux devant le règne autoritaire et les violations des droits humains" sous Paul Kagame, président du pays depuis 2000. Une réforme de la Constitution de 2015 permet à ce dernier de potentiellement rester au pouvoir jusqu'en 2034. Pour tenter de redonner de la vigueur au français, désormais moins enseigné que l'anglais au Rwanda, Emmanuel Macron a inauguré le "centre culturel francophone" de Kigali. - AfricaLog avec agence
Des dizaines de milliers de manifestants sont descendus dans les rues de plusieurs villes d’Europe et d’AmĂ©rique du Nord, en soutien aux Palestiniens dans les affrontements en cours avec IsraĂ«l. Â
En France, environ 22 000 personnes ont manifesté dans 60 rassemblements, dont environ 3000 à Paris, malgré l’interdiction des autorités, qui avaient mis en avant le précédent de 2014, lorsqu’une marche propalestinienne avait dégénéré en violences urbaines.
Les policiers ont appliqué dans la capitale française les consignes de «dispersion systématique et immédiate» dès que des manifestants tentaient de se regrouper, en utilisant des canons à eau et gaz lacrymogènes.
Selon les journalistes, des face-à -face entre manifestants et forces de l’ordre avaient lieu dans l’après-midi dans le quartier populaire de Barbès, dans le nord de la capitale.
«Palestine vivra. Palestine vaincra», pouvait-on entendre. Boulevard Barbès, un groupe d’une centaine de personnes chantait «Israël assassin». Des drapeaux palestiniens étaient brandis ou utilisés en cape.
«La France est le seul pays démocratique à interdire ces manifestations», ont protesté les avocats de l’Association des Palestiniens en Ile-de-France.
Londres, Rome, Berlin, Madrid
À Londres, des milliers de personnes ont manifesté dans le centre de la ville, appelant le gouvernement britannique à intervenir pour faire cesser l’opération militaire israélienne. «Le gouvernement britannique est complice de ces actes aussi longtemps qu’il offrira un soutien militaire, diplomatique et financier à Israël», ont estimé les organisateurs.
Selon eux, parmi lesquels la coalition Stop the War et l’association musulmane du Royaume-Uni, la manifestation a rassemblĂ© 150 000 personnes. InterrogĂ©e, la police n’a pas communiquĂ© de chiffre. Â
Ă€ Rome, quelques centaines de personnes se sont rassemblĂ©es près de la basilique Santa Maria Maggiore, portant de grands drapeaux palestiniens et chantant des slogans. «Pas besoin d’être musulman pour soutenir la Palestine, il suffit d’être humain», proclamait une pancarte. Â
En Allemagne, des milliers de personnes ont manifesté à Berlin et dans plusieurs villes à l’appel de collectifs pro-palestiniens. Les manifestants criaient «Libérez Gaza!”, “Palestinian live matter” ou “Sauvez Cheikh Jarrah” , quartier de Jérusalem-Est où des familles palestiniennes sont menacées d’éviction par des colons israéliens.
Comme en Europe, des milliers de manifestants sont descendus samedi dans la rue aux États-Unis et au Canada.
Quelque 2000 manifestants se sont notamment rassemblées à New York, dans le quartier de Brooklyn, en scandant “Palestine libre” et en brandissant des drapeaux palestiniens. “Les Palestiniens ont le droit de vivre librement et les enfants de Gaza ne doivent pas être tués”, a réagi Alison Zambrano, une étudiante de 20 ans venue du Connecticut voisin pour manifester à New York. “Je dis à M. (Joe) Biden et à son gouvernement de cesser de soutenir le meurtre. Soutenez les victimes, arrêtez l’oppression”, a ajouté dans la foule Mashhour Ahmad, un Palestinien de 73 ans qui vit à New York depuis 50 ans.  Des rassemblements ont également eu lieu dans d’autres villes américaines, notamment à Boston et à Washington. Au Canada ils étaient aussi plusieurs milliers, à Montréal et Toronto. - AfricaLog avec agence
Les obsèques du président Idriss Déby sont célébrées ce vendredi 23 Avril à N'Djamena, en présence d'Emmanuel Macron, arrivé la veille au soir dans la capitale tchadienne, QG de l'opération Barkhane menée par la France au Sahel.
La mort d'Idriss Déby a été annoncée mardi, des suites de blessures reçues alors qu'il s'était rendu sur la ligne de front séparant ses troupes des forces du groupe rebelle FACT (Front pour l'alternance et la concorde au Tchad) au nord de N’Djamena.
Les insurgés ont déclaré une trêve le temps des funérailles. Ils ont également déclaré que leur centre de commandement avait été visé par une frappe aérienne dans la nuit de mercredi à jeudi et que leur chef, Mahamat Mahadi Ali, était visé. Le FACT accuse la France d'avoir prêté assistance à ce bombardement par des moyens de surveillance aérienne.
"Notre centre de commandement a été bombardé sur ordre de la junte militaire avec la complicité des agences étrangères présentes dans notre pays", a déclaré le FACT dans un communiqué.
Il n'a pas précisé où se situait ce centre de commandement ni donné de détails sur d'éventuelles dégâts ou victimes des suites de ce raid aérien.
"L'armée française n'a mené aucune frappe aérienne cette semaine au Tchad", a réagi l'état-major des armées à Paris.
De source française, on indique que si l'aviation tchadienne a bien mené un raid sur la ligne de front, Mahamat Mahadi Ali n'en était pas la cible.
Les insurgés du FACT, un groupe formé en 2016 par des officiers militaires dissidents, ont pénétré le 11 avril dans le nord du Tchad depuis leur base en Libye et avancé vers le Sud. Ils se trouvent à environ 300 km au nord de N'Djamena.
Outre Emmanuel Macron, le président guinéen Alpha Condé, son homologue nigérien Mohamed Bazoum et une dizaine d'autres chefs d'Etat africains assistent aux obsèques.
Des tentes ont été dressées en vue de la cérémonie à proximité du palais présidentiel où plusieurs milliers de Tchadiens ont convergé pour rendre hommage au défunt, au pouvoir pendant trente ans.
"Il nous a protégés pendant si longtemps qu'aujourd'hui, nous sommes venus lui souhaiter un repos éternel. Un repos mérité", a déclaré Hassan Adoum, venu assister à la cérémonie.
Emmanuel Macron a été le premier dignitaire étranger à s'incliner devant le cercueil du président tchadien, drapé dans les couleurs de son pays.
Dès son arrivée à N'Djamena jeudi soir, le chef de l'Etat français s'était entretenu avec le conseil militaire de transition mis en place à l'annonce du décès d'Idriss Déby et présidé par le fils du président défunt, Mahamat Idriss Déby.
Un nouvel entretien a eu lieu vendredi matin avant les funérailles, en présence des dirigeants du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie et du Niger.
"Le G5 Sahel est mobilisé aux côtés du Tchad", a déclaré une source à l'Elysée, en évoquant une "unité de vues" entre la France et ses alliés pour soutenir le "processus de transition civilo-militaire pour la stabilité de la région".
Des sources diplomatiques et militaires françaises ont indiqué que Paris envisagerait sérieusement d'intervenir si les rebelles venaient à trop s'approcher de N'Djamena et menacer la stabilité du pays.
Mahamat Idriss Déby, qui est âgé de 37 ans et a le grade de général, a promis que l'armée rendrait le pouvoir aux civils dans un délai de 18 mois.
L'opposition tchadienne dénonce un coup d'Etat institutionnel et a appelé à mener une campagne de désobéissance civile, alors qu'un général a déclaré que de nombreux officiers étaient opposés au plan de transition. - AfricaLog avec agence
Le président tchadien Idriss Déby Itno, au pouvoir depuis 30 ans, est décédé mardi des suites de blessures reçues alors qu'il commandait son armée dans des combats contre des rebelles dans le nord durant le week-end, a annoncé le porte-parole sur la télévision d’Etat.
"Le président de la république, chef de l'Etat, chef suprême des armées, Idriss Déby Itno, vient de connaître son dernier souffle en défendant l'intégrité territoriale sur le champ de bataille. C'est avec une profonde amertume que nous annonçons au peuple tchadien le décès ce mardi 20 avril 2021 du maréchal du Tchad", a annoncé le porte-parole de l'armée, le général Azem Bermandoa Agouna, dans un communiqué lu à l'antenne de TV Tchad. - AfricaLog avec agence
Le dossier de l'homicide de l'icône panafricaine Thomas Sankara a été renvoyé devant le tribunal militaire de Ouagadougou. L'ex-président du Burkina Faso Blaise Compaoré, en exil en Côte d'Ivoire, va être jugé pour l'assassinat de son prédécesseur lors du coup d'État de 1987 qui l'a porté au pouvoir.
Trente-quatre ans après la mort de Thomas Sankara, le "père de la Révolution" burkinabè, "l'heure de la justice a enfin sonné, un procès peut s'ouvrir", s'est réjoui Me Guy Hervé Kam, avocat des parties civiles.
Le dossier a été renvoyé mardi 13 avril devant le tribunal militaire de Ouagadougou, au Burkina Faso, après la confirmation des charges contre les principaux accusés, dont Blaise Compaoré, selon des avocats de la défense et des parties civiles.
"Il s'agit essentiellement de Blaise Compaoré et de 13 autres, accusés d'attentat à la sûreté de l'État", "complicité d'assassinats" et "complicité de recel de cadavres", a déclaré Me Guy Hervé Kam. "Il appartient donc au procureur militaire de programmer une date d’audience."
Davantage de personnes étaient mises en cause initialement, mais "beaucoup d'accusés sont décédés", a précisé l’avocat.
Parmi les accusés figurent également le général Gilbert Diendéré, l'un des principaux chefs de l'armée lors du putsch de 1987, devenu ensuite chef d'état-major particulier de Blaise Compaoré, ainsi que des soldats de l'ex-garde présidentielle.
Le général purge actuellement au Burkina Faso une peine de 20 ans de prison pour une tentative de coup d'État en 2015.
"Le dossier est renvoyé" devant le tribunal, la date du procès "n'est pas encore décidée" mais celui-ci pourrait avoir lieu "très bientôt", les mandats d'amener des accusés non "encore détenus ayant été ordonnés ce matin", a indiqué Me Mathieu Somé, avocat du général Gilbert Diendéré.
Arrivé au pouvoir par un coup d'État en 1983, le président Sankara a été tué par un commando le 15 octobre 1987 à 37 ans, lors du putsch qui porta au pouvoir son compagnon d'armes d'alors, Blaise Compaoré.
La mort de Sankara, devenue une figure panafricaine et surnommé le "Che Africain", était un sujet tabou pendant les 27 ans de pouvoir de Blaise Compaoré, lui-même renversé par une insurrection populaire en 2014.
L'affaire a été relancée, après la chute de Blaise Compaoré, par le régime de transition démocratique. Un mandat d'arrêt international a été émis contre lui par la justice burkinabè en décembre 2015.
Exilé en Côte d'Ivoire depuis sa chute, Blaise Compaoré a obtenu la nationalité ivoirienne et ne peut pas être extradé. Il devrait donc être jugé par contumace. - AfricaLog avec agence